Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06/05/2007

Pulvériser Ségo ?

Le résultat du second tour appelle nombre de questions concernant le futur gouvernement, les législatives, etc, mais il y en a une qui domine les autres, et qui concerne le sort de Ségolène : vont-ils la déchiqueter ? La pulvériser ? L'écrabouiller ? La badigeonner de cirage ? La pousser dans l'escalier ? La couler dans le ciment ?
A peine connu le résultat du vote, Strauss-Kahn et Fabius, en ordre dispersé, n’ont pas mis dix minutes à expliquer qu’il fallait passer à autre chose, c’est-à-dire renvoyer la Ségo à ses chères études, et revenir aux affaires sérieuses.
Sacrés éléphants ! S’ils n’avaient pas passé plusieurs mois, l’an dernier, à la débiner, à l'affaiblir, à la dénigrer, à la tacler, à la traiter d’incapable et à se demander "qui va garder les enfants", peut-être serait-elle aujourd’hui présidente de la République !

05/05/2007

Le pire des régimes...

medium_Vote-3.jpgDeuxième dimanche électoral. A nouveau cette mystérieuse communion de tout un peuple qui va religieusement glisser un bulletin dans une enveloppe, et cette enveloppe dans une urne, avant d’entendre l’inévitable et solennel : "A voté". Etrange, cette sensation que la République existe charnellement, avec tous les excès et les défauts que charrient ceux qui l’incarnent, et que la démocratie, tout bien pesé, est bien "le pire des régimes à l’exception de tous les autres". Ceux qui refusent la légitimité de cette élection-là sont convaincus de la supériorité de quelques-uns sur leurs contemporains : avant-garde du prolétariat (Lénine), surhommes (Hitler), ou chefs terroristes (Ben Laden), ils abhorrent la démocratie, c’est-à-dire les hommes, c’est-à-dire vous et moi. Bon vote.

04/05/2007

Objectif 2012 !

C'est en Une du Monde, donc c'est vrai : BAYROU NE VOTERA PAS POUR SARKOZY. Comme il ne peut voter ni "blanc" (Blanc est à l'UMP) ni "nul" (Farrugia soutient Sarkozy), on imagine qu'il votera Royal. Et là, je dois dire, là, alors là, je ne suis pas d'accord :
- D'abord parce qu'il va mêler son bulletin à ceux de Bové, Laguillier, Besancenot, Buffet, Mélanchon, Montebourg, Lang, etc : croit-il Ségolène sincère quand elle lui fait miroiter l'entrée dans un gouvernement avec tous ces gens-là ? La photo, sur les marches de l'Elysée, risque d'être croquignolesque !
- Ensuite parce que la quasi-totalité de ses propres parlementaires, donc de son électorat de base, s'est rallié à Sarkozy. Peut-être pas à l'homme, certes, mais au moins à son programme. Attention, François : se couper à la fois de ses amis et de sa base, c'est suicidaire.
Pourquoi le Béarnais paraît-il soudain si seul en cette fin de campagne ? Réponse : parce qu'il est le seul à penser déjà à 2012 !

03/05/2007

Une Thatcher de gauche

Quelle teigne ! Quel bulldozer ! A la fois maîtresse d’école, mère supérieure et caporale-chef, cette femme n’a peur de rien : ni des objections, ni des contradictions, ni de la mauvaise foi. Personne ne peut arrêter un tel rouleau compresseur ! A toute vapeur à travers la boue ! On comprend mieux comment elle est arrivée jusque-là : comment elle a écrasé les éléphants, doublé tous ses concurrents, réduit le PS au silence, écarté son propre compagnon ! Autoritaire, entêtée, pugnace, elle assène, elle répète, elle répète encore et encore, mot pour mot, sans dévier de son propos : "Je veux… Je veux… Je n’ai pas dit cela !... Je ne me calmerai pas !... Soyez sérieux !... Ce que vous dites est immoral !... C’est scandaleux !... "
Veux voir qu’une tête. Jugulaire, jugulaire. Fini de rigoler. Si elle est élue, elle sera une Thatcher de gauche. Thatcher et de gauche : voilà au moins deux raisons de ne pas voter pour elle…

02/05/2007

Ce monde est dangereux

medium_quai_d_o.jpgExcellent débat ce matin, chez Elkabbach, entre Hubert Védrine et Michel Barnier. Il en ressort :
- qu’un président de la République consacre plus de 50 % de son temps à la politique étrangère (et plus en cas de crise internationale) ;
- que sur le Proche Orient, sur l’Iran et même sur l’Europe, à part quelques broutilles tactiques, la gauche ne se distingue pas de la droite ;
- que ce qui importe, donc, dans ce monde dangereux, c’est la maîtrise des dossiers, le tempérament et la "prévisibilité" des candidats à l'Elysée.
Or, sur ce point, il n’y a pas photo : avant cette campagne, serait-il jamais venu à l’idée de quiconque de nommer Mme Royal au Quai d’Orsay ?

01/05/2007

Les nuls avec Sarko

Il y a des jours où les journalistes feraient mieux de faire du journalisme. Commentant le meeting de Sarko à Bercy et la liste des "people" venus le soutenir, la journaliste Vanessa Schneider a eu ce cri du coeur, à midi, sur Canal + : "Avouez que c'est pas les meilleurs !"
La charmante Vanessa a bien le droit de faire campagne pour Ségolène, certes, mais qui est-elle pour estimer que J. Halliday, Ch. Clavier, V. Genest, Ch. Rampling, J. Reno, H. Salvador, E. Macias, M. Gallo, A. Glucksmann, R. Hanin, J. Séguéla, mais surtout les sportifs A. Prost, B. Joubert, B. Boli, Ch. Dominici, R. Virenque, D. Douillet, M. Goitschell, Ph. Candeloro et j'en passe, "c'est pas les meilleurs" ?
Ah ! Vanessa ! Il y avait aussi Dominique Farrugia, l'ancien patron de Canal + ! Or, lui, c'est vraiment un Nul.

30/04/2007

C'est si loin, 1968 !

Titillée par ses alliés d’extrême-gauche, son entourage bobo et son vieux pote Cohn-Bendit, voici que Ségolène Royal revendique soudain l’héritage de mai 68 débiné par Sarkozy. Elle a tort. La ménagère de plus de 50 ans, qui vote dimanche, n’a pas gardé un bon souvenir de la Cause du Peuple, de Sartre sur son tonneau, des graffitis Il est interdit d’interdire, des gamins criant "CRS-SS !", de l’occupation de l’Odéon et des voitures brûlant rue Gay-Lussac.
Elle-même est trop jeune pour s’embarquer dans cette polémique : elle avait 14 ans en 1968 et, chez les sœurs de Notre-Dame, à Epinal, la petite Marie-Ségolène n’a pas dû dresser beaucoup de barricades ! Elle devrait écouter Edith Cresson, son aînée, qui la soutient justement parce qu'elle incarne une génération qui va enfin "sortir de mai 68" ! Expliquez-lui, Edith : c'est jeune et ça ne sait pas...

29/04/2007

Un dimanche de campagne

Christiane Taubira m'a saoûlé, ce matin, chez Dominique Souchier. Ras-le-bol, la campagne ! Aujourd’hui, repos. Ni journaux, ni radio. Silence. Trève dominicale.
Bon, j'ai quand même acheté le JDD, par acquis de conscience. Sautant le titre sur Ségo-Sarko et l'édito politique, je me suis précipité sur le sujet de Une. Figurez-vous que Zinédine Zidane se rendra bientôt dans la petite bourgade de Saillon, dans le Valais suisse, où il est l'invité du club local de foot, lequel fête ses 50 ans ; le problème, c'est que le stade n'a pas de tribunes ; que Michael Schumacher, qui habite à côté, ne viendra pas ; et que le village va préparer, tenez-vous bien, la plus grande soupe d'asperges du monde.
Finalement, je crois que je vais revenir fi-ça à la campagne électorale...

27/04/2007

Pays de fous !

Retour de Rome. A l’aéroport, vite, les journaux. En voiture, vite, la radio. Et là, surprise ! Malaise et perplexité ! La France est-elle devenue folle ? Toutes les infos tournent autour de la tenue et de l’organisation du grand débat Royal-Bayrou. Je me pince pour y croire : n’est-ce pas Sarkozy qui est passé, dimanche ? N’est-ce pas entre Royal et Sarkozy qu’il va falloir choisir, au second tour de la présidentielle ? Cette histoire de débat Royal-Bayrou est totalement extravagante !
Il y a un pays encore plus fou que la France : en Pologne, la loi visant à extirper les racines du communisme va jeter dans les poubelles de l'Histoire... Bronislaw Geremek, un des hommes à qui ce pays, justement, doit d’avoir été libéré du communisme en 1989 !
Ou bien j'ai trop bu dans l'avion, ou bien le monde marche sur la tête.

26/04/2007

Guère de religion

Il y a des chiffres qui dérangent. Le sondage CSA de La Croix, au lendemain du premier tour, n’a pas été beaucoup repris par les médias. Il en ressort que les "catholiques pratiquants" ont voté Sarko à 45 % et Ségo à 11 %, alors que les "sans religion" ont voté Sarko à 17 % et Ségo à 39 %. Sacrée différence ! Voilà où mènent, mine de rien, les prises de position sur le mariage homosexuel, le respect de l’embryon, le droit à l’euthanasie ou l’entrée des Turcs dans l’Europe…
Justement, tiens, voilà un autre chiffre qui fâche : toujours selon CSA, les "musulmans" ont voté Ségo à 64 % et Sarko... à 1 % ! Ce n’est pas que le Coran interdise de voter UMP, mais le "karcher" a laissé des traces. Dans tout cela, au fond, il n’y a guère de religion.

25/04/2007

La chute finale

Avant de tourner la page de ce premier tour déja lointain, je veux lever mon verre au passé, et célébrer joyeusement la déconfiture d’Arlette Laguiller, la déculottée de José Bové, la branlée de Dominique Voynet, le score grotesque de Gérard Schivardi, et surtout, surtout, la pitoyable sortie de Marie-George Buffet dont le parti s’est pris une avoinée magistrale qui sera, espérons-le, confirmée aux législatives.
Je bois donc à l’appropriation collective des moyens de production, à l’avenir radieux, au socialisme réel, à l’Internationale, au pacte germano-soviétique, au goulag, aux hôpitaux psychiatriques, ainsi qu'à l’enterrement tardif de Trotsky, Staline, Mao, Castro et autres ex-top modèles idéologiques. Adieu, momies et mausolées ! Adieu, poubelles de l'Histoire ! Place aux jeunes - comme dirait Besancenot.

24/04/2007

Le prix du titre pervers

Au concours du titre le plus pervers de la campagne électorale 2007, Le Monde risque fort de gagner le premier prix avec ce récent chef d’œuvre qui restera dans les annales :
L’ELYSEE SOUTIENT OFFICIELLEMENT SARKOZY MAIS N’EN PENSE PAS MOINS.
Le deuxième prix devrait être aussi remporté par Le Monde avec ce monument :
L’ETAT-MAJOR DE SARKOZY VEUT IGNORER LA MULTIPLICATION DES ATTAQUES DONT IL EST LA CIBLE.
Et c’est encore Le Monde qui devrait gagner le troisième prix avec ce bijou journalistique :
M. SARKOZY LAISSE SES RALLIES ET FIDELES REDOUBLER DE ZELE DANS L’ESPOIR DE POSTES AU GOUVERNEMENT.
Chapeau, les artistes. Mais la campagne n'est pas finie, et le concours reste ouvert…

23/04/2007

Putain 2 semaines !

Sarkozy contre Royal ! Les médias sont déçus. Non par la qualification attendue des deux favoris, mais par la défaite de Bayrou et le faible score de Le Pen : voilà que disparaissent les deux principaux ressorts médiatiques de la campagne électorale. Dimanche soir, dès 20 h 30, les "émissions spéciales" manquaient déjà de peps et les commentateurs forçaient le trait. Retour au bipartisme, au débat projet contre projet, etc. Comment télés et journaux vont-ils alimenter, pendant deux longues semaines, une élection qui est quasiment jouée ? En assurant qu’elle ne l’est pas. Pour cela, éditorialistes, porte-micros et paparazzi vont devoir traquer la gaffe de fin de meeting, la bévue d’un acolyte trop zélé, la trahison d’un second couteau, ou la grimace du conjoint.
C’est long, quinze jours, quand c’est la réalité qui commande.

21/04/2007

Gaffe aux "sortis des urnes"

L’anecdote qui suit s’adresse à tous les rigolos du net qui voudraient annoncer au monde entier les résultats des sondages "sortis des urnes", dimanche soir, sans attendre l’heure légale :
Le 21 avril 2002, les résultats dans ma petite commune m’ayant fait comprendre que Le Pen serait certainement présent au second tour, j’en avisai dès 18 h 30 quelques amis ministres et journalistes. Tous m’ont répondu : "Tu es fou, le dernier "sorti des urnes" donne Le Pen entre 13 et 14 % !" Le sympathique Jean-Marc Lech, pape des sondages et patron d’Ipsos, avait déclaré quelques heures avant à tous ses amis : "Le Pen ? Je n’y crois pas, mais si c’était vrai, c’est qu’il serait passé devant Chirac !"
Amis blogueurs, dimanche soir, attendez 20 heures : même ce soir-là, ne croyez pas les sondages !

20/04/2007

Les petits chevaux

La course de petits chevaux, jusqu’au bout, va polluer le scrutin présidentiel à coup de "Royal perd un point" ou de "L’écart de resserre" parfaitement ridicules : les médias, schizophrènes, continuent de publier et de commenter des sondages qu’ils ne cessent de critiquer et de dénoncer ! Ils se gardent aussi d’évoquer ceux qui ne pensent pas comme eux : quel journal informe que sur le net, Agoravox et Débat2007 donnent Bayrou en tête ?
La perle du jour, c'est ce pronostic du directeur de BVA, lu dans l’Yonne Républicaine : "Si l’identité des deux sélectionnés pour le second tour revêt aujourd’hui un caractère de forte probablilité, une évolution du rang respectif de Le Pen et Bayrou est possible, de même que l’inversion de l’ordre d’arrivée des deux candidats les mieux placés".
Géant, non ?

19/04/2007

Franchement, j'hésite

Le programme de Mme Buffet est alléchant. Elle veut construire une VIè république, augmenter les salaires, en finir avec le chômage, construire 600.000 logements sociaux, réduire le montant des loyers, lutter contre l’échec scolaire, interdire les violences faites aux femmes, réduire les gaz à effet de serre et... rétablir la paix au Proche Orient.
Pas mal non plus, le programme de Mme Voynet : construire une VIè république, augmenter les salaires, en finir avec le chômage, construire 1 million de logements sociaux, réduire le montant des loyers, lutter contre l’échec scolaire, enrayer la dégradation du climat et... réformer l’ONU.
Je suis de plus en plus indécis.

18/04/2007

Motivation journalistique

Dans En Aparté, chaque jour sur Canal+, Pascale Clark organise une sorte de café du commerce réunissant quelques "polémistes", c’est-à-dire des journalistes qui ne connaissent pas les sujets dont ils parlent mais qui s’en indignent avec talent. Dans ce cadre-là, les confrères laissent leur déontologie au vestiaire et disent sans réserves, sauf quelques rares exceptions, tout le mal qu’ils pensent de Sarkozy. Comme Joseph Macé-Scaron, qui a expliqué aujourd’hui qu’il voterait contre Sarko parce que ce "malade", figurez-vous, l’a viré du Fig Mag il y a deux ans, ce qui prouve "qu'il est dangereux pour le pluralisme" ! Curieuse motivation pour un journaliste. Ho ! Joseph ! Tu te rappelles ce rédacteur en chef qui, ayant rencontré des embouteillages sur le chemin du bureau, a décidé de consacrer la cover de son magazine à la recrudescence des embouteillages ?

L'audimat se rebiffe

Les médias parlent aux médias : attention, la campagne officielle, à la télé, fait baisser les audiences ! Il est vrai que les spots des uns et des autres ne sont pas très sexy. Pas meilleurs, en tout cas, que ce que le jeune Alain Madelin enseignait dans les universités d’été du PR il y a 25 ans : langage basique face caméra, faire-valoir de seconde zone (un militant du même parti, un ex-présentateur télé , une belle-sœur au chômage) et gags involontaires (Voynet menaçant d’aller dire à Poutine son fait sur la Tchétchénie, un régal). Pas de quoi rivaliser avec Les Experts, les 50 plus beaux strip-teases de la TV ou le tirage du loto !
Cela fait baisser l’audimat, donc le prix de quelques écrans de pub, et alors ? Pour une fois qu’un responsable (même ringard) peut énoncer quelques idées (même archaïques) sans être interrompu au bout de 50 secondes !

17/04/2007

Chère démocratie !

Les professions de foi électorales sont arrivées dans tous les foyers. Cela coûte évidemment très cher à la République, mais cela vaut le coup. Ainsi, on peut enfin prendre connaissance du programme écrit (rigoureusement inaudible par oral) de Gérard Schivardi. Ce sympathique ouvrier maçon, soutenu par un obscur parti trotskiste, propose donc de "rompre avec l’Union européenne", de "renationaliser les banques", de "revenir à la Sécurité sociale de 1945", d’ "abroger les lois sur l’école privée", de "supprimer les communautés de communes", mais aussi (il faut être juste) de "rouvrir les bureaux de poste dans tous les villages" et de "donner aux jeunes de vrais diplômes".
Oui, bon, finalement, la démocratie, c'est cool, mais ça coûte quand même très, très cher…

16/04/2007

Adieu à René Rémond

René Rémond était un maître. En histoire et en tolérance. En engagement chrétien et en ouverture aux autres. Comme beaucoup, je l’ai eu comme prof à Sciences Po, mais j’ai eu la chance de le côtoyer souvent, de colloques en salons du livre, de plateaux télé en cénacles cathos, des colonnes de La Croix à ma très modeste Histoire illustrée de la Droite française, qui lui devait beaucoup, naturellement. Nous étions devenus sinon amis – je n'ose dire le mot – au moins complices. En 2001, quand un groupe d’ex-giscardiens m’avait demandé de monter un colloque au Sénat sur le septennat de VGE, j’étais allé trouver René Rémond et il avait aussitôt accepté de prendre la présidence du barnum. Avec une simplicité exemplaire, une culture inépuisable, une curiosité touchante et une véritable gourmandise pour toute nouvelle aventure mêlant l’histoire et la politique.