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11/04/2007

Je suis un indécis

Cela m'arrive rarement, mais je suis majoritaire : je fais partie des 40 % d'électeurs indécis ! Résumons-nous. J’élimine d’emblée le vieux facho fatigué, les mitraillettes idéologiques, les suppôts du goulag, le 3615 Trotsky et crétin.fr. J’élimine aussi la madone du chabichou, sorte de Chevènement en jupon dont le discours populo-démago-tricolore cache un retour à l’Etat-PS utopiste et bureaucratique. Reste : Bayrou, qui représente la tradition "centriste, libérale et européenne" dans laquelle je m’inscris depuis toujours ; Nihous, le bon sens rural qui plaît à tout élu local convaincu que "Paris n’est pas la France" (éd. Lattès, 2005); Sarko, qui impressionne par sa maîtrise des dossiers, et dont le propos sur le travail paraît, quand on vit sur le terrain, absolument essentiel. What else ?

10/04/2007

Les choses sérieuses

On en voit le bout. Plus que douze jours. Fini, les histoires d’éléphants, de tracteur, de pédophilie, de muraille de Chine, de racailles, de t-shirts orange, de vague bleue, de drapeau bleu-blanc-rouge, de loge de maquillage, de bisou en public et de corrections de sondages !
La campagne officielle force à revenir aux choses sérieuses : que proposent-ils, les douze, pour boucher le trou de la sécu, résorber le déficit des finances publiques et contribuer à la paix dans le monde ?
Si vous trouvez cela moins gai que la bravitude et la montebourde, passez-vous en boucle la géniale, la fabuleuse imitation du candidat Schivardi par Nicolas Canteloup : elle prouve à tous les observateurs étrangers qu'en France, on peut élire un président en pissant de rire.

07/04/2007

Bayrou : retour au réel

La limite au parcours "ni gauche, ni droite" de François Bayrou, ce sont ses propres députés, qui seront réélus exclusivement, en juin, par des gens de droite. Exemple : le seul sortant UDF, dans ma région, c’est François Sauvadet, ci-devant porte-parole national de Bayrou. Hier, il a lancé sa campagne législative dans son fief de Vitteaux (IVè circonscription de la Côte d’Or). Oubliés, les clins d’œil à Strauss-Kahn et les grandes envolées vers les socialistes ! Les principaux alliés de Sauvadet sont tous issus de l’UMP, le parti de Sarkozy ne présentant aucun candidat contre lui. Et toutes ses attaques portent sur son adversaire, un maire de… centre-gauche, membre du PRG. " Ici, la politique, c’est différent", dit un orateur. Sous-entendu : l’abandon du clivage droite-gauche, c’est sympa, mais sur le terrain, désolé, ça va pas être possible…

06/04/2007

Question de goût

Lu dans Le Monde de jeudi que le gastronome Curnonsky, entre les deux guerres, avait établi des correspondances entre les goûts culinaires et les opinions politiques de ses contemporains. C’était le bon temps. Aujourd’hui, il faut être fin observateur pour distinguer ce que mange un homme de droite et ce qui régale un homme de gauche. Pis : on ne sait même plus ce qui fait saliver nos dirigeants ! On savait que Giscard aimait les œufs brouillés, Chirac, la tête de veau, Mitterrand, les ortolans. Mais quid de leurs successeurs ? Que mangent Laguillier, Bové, Buffet, Bayrou, Villiers ? Des sandwiches ? Des hamburgers ? Des pizzas ? Tout ce qu’on sait, c’est que Voynet a fumé naguère quelques joints et que Sarkozy ne boit jamais une goutte d’alcool. Triste constat. Tout fout le camp.

04/04/2007

Noms d'oiseaux

Tournant dans la campagne ! Changement stratégique ! Les médias sont en émoi : Sarko a dit que Ségo était "du côté des fraudeurs", Ségo a dit que la dernière proposition de Sarko était "ignoble", Sarko a dit que Ségo l’a traité d’ "ignoble", Ségo a dit que Sarko était un "menteur"...
Quelle violence ! Jusqu’où iront-ils dans l’injure débridée ? On comprend que Bayrou essaie de s’inviter, par le biais d’internet, dans des échanges d’une pareille âcreté, qui stupéfient les observateurs ! A son tour, va-t-il traiter ses adversaires de "vilains" ou de "pas sympas" ? Va-t-il lancer un terrible "C’est celui qui le dit qui l’est ?"
On se calme. Il suffit de se pencher sur les deux cents dernières années de politique française pour constater que jamais, dans l’histoire, une campagne présidentielle n’a été aussi soft !

03/04/2007

A bas l'ENA, et na !

Sur le moment, on a cru à un poisson d’avril. C’est le dimanche 1er avril, à Fort-de-France, que François Bayrou a annoncé que s’il était élu, et pour résorber la "rupture profonde entre le pouvoir et les citoyens", il supprimerait l’ENA !
Supprimer l’ENA, comme l’ont déjà proposé Chevènement, Fabius, Juppé, Madelin, Novelli et tant d’autres démagogues d'un jour, c’est aussi bête que de supprimer le bac parce que certains ne l’obtiennent pas, ou de mettre de l’eau dans le gevrey-chambertin pour que même les enfants puissent en boire. Et comment formera-t-on la haute fonction publique qui fait encore, mais oui, l’admiration de nombreux pays étrangers ? Réponse de Bayrou : "En créant une école de service public de très haut niveau". Ouf, on respire. Pourquoi ne pas la baptiser "Ecole Nationale d’Administration" ? Poisson d’avril !

02/04/2007

La chute du livre

Deux infos, ce matin. Primo : Vol de nuit, la dernière émission littéraire programmée (au milieu de la nuit) sur la plus grande chaîne de télé française, va bientôt s’arrêter. Deuzio : Sarkozy sort un nouveau livre. Après Ségolène, Bayrou, Villiers. Avant Buffet. Pour convaincre les 20.000 à 50.000 personnes qui vont l’acheter ? Sur 40 millions d’électeurs ? Evidemment non. Un livre, c’est un titre, une couverture, pour l’image. Un outil de campagne. Un prétexte pour les médias. Tous les candidats aux présidentielles se sont pavanés au Salon de l’Agriculture, sifflant des bolées et flattant des croupes. De bien belles images en vérité. Combien sont allé au Salon du Livre de la porte de Versailles ? Deux. Bayrou et Bové. Sans télés, ou quasi. Les caméras n’aiment pas les livres, qui ne mangent pas de foin ni ne pissent dru.

01/04/2007

Combien ça coûte ?

Pourquoi les petits candidats se démènent-ils tant pour atteindre 5 % des voix ? Parce qu’en deçà de cette limite, leur ticket leur coûtera très cher. Chaque candidat vient de recevoir de l’Etat, à titre d'avance, la somme de 150.000 euros (le prix d’un grand meeting électoral à Paris) et recevra encore 650.000 euros… ou 8 millions d’euros s’il dépasse les 5 % des voix. Vu la différence ?
Pour Mme Voynet ou Mme Buffet, qui auront dépensé, quoi qu’il arrive, plusieurs millions d’euros, il y a de quoi avoir le vertige. Certaines mauvaises langues vont jusqu’à prétendre que Mme Royal comblera leurs déficits respectifs en échange d’un appel à voter pour elle au second tour, ce qui est évidemment inimaginable.
Je tiens ces chiffres d’un article du Figaro d’aujourd’hui. Le journaliste a l’air de savoir de quoi il parle. Il s’appelle Olivier Pognon.

30/03/2007

Bayrou ne fait pas sondage

Quand Bayrou critique les sondages, il confirme les résultats du mien, que je vous livre en exclusivité :
- 100 % des hommes politiques critiquent les sondages quand ils ne leur sont pas favorables, mais les citent abondamment dans le cas contraire.
- 100 % des sondeurs accusent les journalistes de paresse et d’incompétence, mais jamais leurs patrons qui leur achètent des sondages à la pelle.
- 100 % des journalistes politiques critiquent la fiabilité des sondages, mais jamais leurs lecteurs qui se jettent quotidiennement sur leurs résultats.
- 100 % des hommes politiques, des instituts de sondage et des journalistes politiques oublieront toutes ces polémiques après l’élection et les reprendront, telles quelles, dans cinq ans.

29/03/2007

Il y a dix ans, François Furet

medium_FF.jpg François Furet est mort il y a dix ans. Il est heureux que les médias, stimulés par plusieurs livres à sa mémoire, rappellent la réflexion peu conformiste de cet immense historien curieux de tout avec lequel j’ai eu le privilège de nouer - sur le tard, hélas - une relation amicale.
Il habitait rue Montmartre, juste en face du café du Croissant où Jaurès fut assassiné. C'est là qu'en janvier 1995, je l’ai longuement interviewé pour L’Express sur les origines communes du fascisme et du communisme. Interview ô combien éclairante, à une époque où les maîtres penseurs interdisaient formellement de comparer les deux idéologies meurtrières du XXè siècle !
C'est grâce à des gens comme Furet qu'on peut risquer aujourd'hui cette comparaison sans se faire traiter… de facho !

27/03/2007

Le 5ème homme

Derrière la bataille que se livrent Bayrou et Le Pen pour être le "troisième homme" de la campagne, se profile un gars tranquille, apparemment malin, buveur de bière et chasseur de lapin, chtimi et bien élevé, qui désarçonne les journalistes de la grande ville : Frédéric Nihous, candidat de Chasse, Pêche, Nature et Traditions,. De tous les petits candidats, je prends le pari que lui seul fera plus de 5 % des voix.
Il faut entendre les questions bêbêtes et les objections infantiles que lui adressent les journalistes parisiens, notamment les femmes (comme Anne-Sophie Mercier hier sur RTL ou Pascale Clark tout-à-l'heure sur Canal +), pour lesquelles un type qui se réclame de la "ruralité" ne peut être qu'un horrible viandard sanguinaire et macho ! Et ce bouseux, ce gueux ose s'en prendre aux élites que sont, justement, les journalistes parisiens !
Nihous , surprise de la campagne ? Peut-être bien. La campagne, lui, il connaît.

26/03/2007

Les pouvoirs du président

La tendance, depuis quelques jours, est à la VIème République. D’Arnaud Montebourg à François Bayrou, sans parler de tous les petits candidats gauchistes, c’est à celui qui dénoncera avec le plus de virulence le pouvoir exorbitant accordé au président de la République par la Constitution de la Vème. C’est curieux : plus on se dit républicain, et plus on veut transformer le chef de l’Etat en reine d’Angleterre !
Il y a quand même une nuance : Ségolène Royal, par exemple, veut instaurer la VIè République, mais sans aller jusqu’à donner tout le pouvoir au premier ministre. Au fond, grosso modo, moins le candidat a de chances de devenir président, plus il veut réduire les pouvoirs de celui-ci !

24/03/2007

Allons z'enfants...

Si j’avais annoncé dans ce blog, l’an dernier, que la candidate socialiste aux présidentielles proposerait à ses compatriotes d’avoir chez eux, sous le poste de télé, un drapeau tricolore prêt à sortir pour les grandes occasions, on m’aurait gentiment conseillé d’arrêter le chablis !
J’hallucine. Alors que toute l'Europe célèbrera demain, avec faste, le 50è anniversaire du Traité de Rome, qui fut, en effet, le plus grand tournant de notre histoire récente, au même titre que l’institution de la Vè République par le général de Gaulle, les deux principaux candidats à l’Elysée se gardent bien d’en dire un traître mot, et rivalisent dans l’exaltation de l’exception française : l’un propose de constituer un ministère de l’identité nationale, l’autre réhabilite solennellement la Marseillaise !
Retranché derrière ses fameuses palissades en bois, le petit village gaulois va-t-il élire Astérix ou Falbala ?

23/03/2007

La nostalgie à l'affiche

Vu l’exposition sur les affiches électorales présidentielles, passage de Retz, à Paris, dont Le Monde a parlé jeudi. C’est vrai qu’elles nous manquent, ces affiches collées à la va-vite sur les palissades et les murs des bâtiments publics : nos enfants ne sauront pas ce que signifie recoller l’adversaire trois fois dans la même nuit, ni comment fixer une collerette au balai pour ne pas se mettre de la colle partout !
Intéressante rétrospective. La plus mauvaise campagne des trente dernières années restera celle de Jospin en 1995, au moins pour les slogans : "Avec Jospin, c’est clair" et "Le président du vrai changement" ! Pas mal non plus, l'affiche de Michel Crépeau "L'avenir en face" sans... son nom ! Mais le clou de l'expo est cette affiche de Giscard en 1981 : "Il faut un président à la France" - alors que la France avait un président : lui !

22/03/2007

Auxerre emblématique ?

medium_IMG_0418.JPG Les sondeurs sont fortiches. Ce matin, Stephane Rozès (CSA) a passé une partie de la "matinale" de France Inter à expliquer que l’émission se déroulait à Auxerre car cette ville "moyenne" (merci pour l'AJA) exprimait, en modèle réduit, la globalité de l’opinion française. Que Bayrou (24 %) y devance Royal (23 %) était donc fascinant !
Fadaises. Comment Auxerre peut-elle refléter le vote des Français quand celui qui la dirigea pendant plus de trente ans, Jean-Pierre Soisson, ex-jeune lieutenant d'un Giscard minoritaire, fut co-fondateur de l’UDF puis ministre d’Etat de Mitterrand, avant d'être réélu à 57 % des voix comme député UMP ?
Rozès finit par avouer qu’il avait proposé Chaumont, mais qu'Auxerre était plus près de Paris et que l’émission y coûterait moins cher...

21/03/2007

Pour voter, tapez dièse !

La machine à voter, que certains lobbies mercantiles veulent imposer à nos communes, est à la démocratie ce que la machine à confesser est à certaines communautés religieuses américaines : une pure aberration. A quoi bon, grands dieux, acquérir de telles machines qui vous privent de l’essentiel : dire bonjour, faire une plaisanterie, s’entendre dire "A voté !", s’entendre demander si, le soir, vous pourriez venir dépouiller... Voter, en France, est un acte quasi-religieux, reposant sur un rite solennel et obéissant à une liturgie immuable. Qui n’a pas tenu un bureau de vote une fois dans sa vie, ne sait pas ce qu’est la République : assister, debout, à l’issue du scrutin, au renversement de l’urne et au comptage des bulletins, est une vraie cérémonie. Et la faculté qu’a le curé - pardon : le président du bureau de vote - de demander un recomptage des bulletins en cas de contestation, c’est sacré !
Or le plus moderne des ordinateurs sera toujours, par nature, incapable de procéder au recomptage des bulletins !

17/03/2007

La gauche, la droite et la droite

Au jour le jour, les sondages traduisent de façon brouillonne les avancées et les reculs relatifs des différents candidats à l’Elysée. Mais sur une période longue, ils montrent aussi que la gauche, en France, pour la première fois depuis des temps immémoriaux, est en franche décrépitude.
Lors des présidentielles de 1974 et 1981, la droite et la gauche se partageaient l’électorat moitié-moitié, environ 50 % chacun. En 2002, on a constaté que la gauche (Jospin) représentait environ 1/3 des suffrages face à la droite (Chirac) et l’extrême droite (Le Pen), mais qu’elle disposait encore d'un appoint du côté de l’extrême gauche. Depuis quelques semaines, la gauche (env. 24 %) se retrouve approximativement à égalité avec la droite Bayrou (env. 24 %), la droite Sarko (env. 25 %) et l’extrême droite (env. 20 %), sans grandes réserves à l'extrême gauche - c’est-à-dire qu’elle ne représente plus qu’un quart de l’électorat. Bouleversifiant, non ?

14/03/2007

A gauche doute !

Enterrée, Ségolène ! Passée par pertes et profits ! La vive polémique entre Fabius et Strauss-Kahn, qui captive davantage que les meetings de la candidate du PS, est terriblement révélatrice du doute qui envahit la gauche. Les deux dirigeants socialistes, catastrophés par la campagne de leur ex-rivale, se battent désormais pour prendre la tête du parti après le désastre annoncé. Objectif : ramasser les morceaux en mai, les recoller à l'occasion des législatives de juin, devenir le chef de l’opposition et se positionner pour la présidentielle de 2012.
Et si Bayrou bat Royal au premier tour ? Et s’il devient président ? Aucune importance : Fabius et Strauss-Kahn sont tellement persuadés que Bayrou est de droite que cela ne change rigoureusement rien à leurs calculs.
L’après Ségo a commencé !

13/03/2007

Ségo cite saint Paul

Quelle bonne âme a fait lire à Ségolène l’épître de saint Paul aux Galates ? Dans son apologie de la "nation" (qui en fera sourire plus d’un, mais c’est un autre débat), la candidate du PS explique : "La nation ne distingue ni blanc ni noir ni jaune, ni catholique ni athée, ni juif ni musulman…" Il est facile de retrouver son inspiration dans cette fameuse adresse de Paul de Tharse : "Il n'y a ni hommes ni femmes, ni Juifs ni Grecs, ni hommes libres ni esclaves…" La filiation est manifeste, d’autant que les "Galates" auxquels s’adresse l’apôtre, ce sont évidemment les "Gaulois", socle historique de cette "nation française" célébrée aujourd’hui par l’ancienne élève des chanoinesses de l’institution Notre-Dame à Epinal. Tout se tient.

12/03/2007

La quille, saint Jacques !

Un moment rare d’émotion, d’élégance, de reconnaissance et de consensus républicain : il faut que Chirac, à 74 ans, annonce qu’il ne se représentera pas aux présidentielles (tu parles d’un scoop) pour que le monde politico-médiatique lui rende un hommage quasi-unanime sur le thème "Honneur à celui qui a fait don de sa personne à la France". Hé ! Ho ! Il n’est pas mort ! Je repense à la sublime saillie d’André Santini en sortant des obsèques de Mitterrand à Notre-Dame : "On n’en a pas fait autant pour Giscard !"
Un moment rare dans un monde de brutes. L’immense majorité des personnalités qui rendaient ce vibrant hommage à Chirac ce matin savent que la politique est un univers impitoyable. Et pour cause : ce sont exactement les mêmes qui l’ont traité de tous les noms pendant quarante ans !