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05/05/2008

Mai 68, suite et fin

La grandiose commémoration de mai 68 s’achève, à peine commencée. Trois ou quatre témoignages en boucle (Cohn-Bendit, July, Weber), de vieilles photos en noir et blanc, 71 livres fort peu vendus, et basta. Je résume l’événement : un fonctionnaire de police trop zélé a donné à plusieurs groupuscules gauchistes partisans du communisme au Vietnam l’occasion de quelques manifs antipolicières violentes (une soixantaine d’heures au total) et d’un sympathique défoulement estudiantin, sociétal et sexuel, avant que les syndicats institutionnels ne récupèrent le truc pour forcer un gouvernement gaulliste paniqué à augmenter le SMIC de 35 %. Tout ça pour ça. On va voir si le cinquantenaire de mai 1958 - une date autrement plus importante pour notre pays - donne lieu à autant de fastes médiatiques…

03/05/2008

La fin du 9-3

1006b90f35ee2f99d1f42f677efeb7ad.jpgIl aura donc fallu 7 ans de travail intense et obscur, financé par mes impôts, pour troquer notre système départementalisé de plaques minéralogiques contre un nouveau système plus anonyme. J’ai tout lu là-dessus, et je n’ai toujours pas compris l’intérêt de ce chamboule-tout européiste. (Je n’ai pas non plus trouvé son coût, or sept ans de travail administratif, de réunionite, d’expériences mathématiques, de simulations informatiques, ça doit coûter bonbon !). Il y avait bien une raison, à la rigueur, de rationaliser le système des cartes grises : économiser, au moins, quelques centaines postes de fonctionnaires. Or le ministère est formel : cette simplification tant vantée par ses promoteurs ne supprimera pas un emploi public !
Ou alors c’était pour supprimer le 9-3 ? Tout ça pour ça ?

01/05/2008

Sacrée Arlette !

Rarement la tradition ouvrière du 1er mai n’aura paru aussi décalée par rapport à la société réelle, celle du week-end, de la bagnole et du muguet. Le comble fut, ce matin, sur RTL, l’interview d’Arlette Laguillier par Marc-Olivier Fogiel, sur un ton bisounours, façon Mère Denis : merveilleuse Arlette qui vous êtes si longtemps battue "pour vos idées" ! Des "idées" dont on ne garde bien de parler, faut pas déconner : l’appropriation collective des moyens de production par la violence armée, façon Trostsky, non mais ça va pas la tête ? En fin d’émission, allez, un peu de nostalgie, on entonne l’Internationale en riant. Sympa, Arlette. Chiche, demain, on invite le vieux Le Pen et on chante Maréchal nous voilà ! Faut dédramatiser toutes ces vieilles choses…

23/04/2008

Le plus grand des menteurs

Excellente soirée "Mitterrand", hier, sur France 2. Ce n’est pas Spaggiari qui fit le "casse du siècle", c’est Mitterrand, l’homme qui mit la main, à coup de mensonges énormes, et pendant quatorze ans, sur la France ! François Mitterrand n’aurait jamais été élu président de la République – et à plus forte raison réélu – s’il n’avait pas méticuleusement menti du début à la fin de son histoire : sur son passé d’extrême-droite, sur son engagement à Vichy, sur sa francisque, sur ses rapports avec Bousquet, il a menti comme, plus tard, sur son alliance de gouvernement avec les communistes, sur sa fortune (sur laquelle on n'a pas encore tout dit), sur sa maladie, et, bien sûr, sur sa seconde famille. Niquer à ce point le PS, la gauche, les journalistes et les électeurs, c'est un cas unique dans l'histoire moderne. Chapeau, l'artiste.

22/04/2008

Le vieux pont de bois

Un éléphant et un petit singe, dans la jungle, traversent un ruisseau en empruntant un vieux pont de bois. Parvenus sur l’autre rive, le petit singe monte promptement sur le dos de l’éléphant, s’approche de son énorme oreille et lui crie, joyeux : "Tu as vu comme on l’a fait trembler, le pont ?" L’attitude contradictoire et brouillonne des Français dans l’affaire des JO de Pékin me rappelle cette histoire : Poncelet et Raffarin à Pékin, le Dalaï Lama à l’Hôtel de Ville, Drut et Douillet défendant le CIO, RSF en remettant une couche… Improvisation, prétention, irresponsabilité : n’aurait-on pas pu éviter ce pataquès en traitant l’affaire quand elle s’est déclenchée, en 2001, et non à la dernière minute, quand la seule issue probable est… le ridicule ?

21/04/2008

Qui produit de la richesse ?

Je reviens sur la question du travail. "En France, disait l’autre jour l’ancienne ministre espagnole Ana Palacio, il y a un tiers de fonctionnaires, un tiers d’emplois subventionnés, un tiers d’emplois privés." Les emplois privés, bien sûr, n’étant pas tous productifs ! Cela me rappelle le calcul dont l’économiste Christian Saint-Etienne avait fait un livre, chez Lattès, il y a dix ans : si l’on soustrait de la population française les mineurs, les retraités, les chômeurs, les malades, les agents du secteur public et les salariés occupés à administrer leurs concitoyens, on peut estimer qu’environ 5 % des Français font réellement progresser la richesse globale de leur pays !

20/04/2008

Travailler... pour gagner moins ?

Demander respectueusement aux chômeurs de plus de 57 ans de bien vouloir imaginer, sans les déranger, qu’ils puissent recommencer à travailler un jour, ce n’est évidemment pas scandaleux. La question cruciale, en France, c’est bien le travail. Selon l’institut Harris Interactive, non seulement les Français ont davantage de jours de congé que tous leurs contemporains, mais ils sont, au monde, les moins disposés à accepter d’en céder à leur employeur ! Ce qu’avait confirmé le récent pataquès du lundi de Pentecôte... Mais dans cette catégorie des "55-64 ans" (où j’ai tous mes amis, et pour cause), il y a un léger problème, dont personne ne parle : les chômeurs de cet âge, indemnisés jusqu’à leur retraite sur la base de leurs derniers salaires, n’ont aucune chance de trouver un job qui leur rapporte autant que les Assedic !

19/04/2008

Loin des barricades de mai

Un peu d'intelligence dans ce monde de brutes. Hier soir, on remettait son épée d'académicienne à Chantal Delsol, récemment élue à l’Académie des Sciences morales et politiques. Dans le cadre superbe et suranné du Grand Salon de la vieille Sorbonne, rue des Ecoles, devant deux cents amis venus fêter la sympathique impétrante, on s’est rappelé que la France compte encore, mine de rien, beaucoup d’épigones de Montesquieu, d’admirateurs de Tocqueville, de lecteurs de Hannah Arendt, de disciples de Raymond Aron. Le libéralisme politique n’est pas très tendance, évidemment, surtout en pleine commémoration de mai 68. Accueillie par le philosophe Raymond Boudon, Chantal Delsol a longuement cité une dizaine de ses maîtres, grands profs, grands esprits… dont aucun, sauf erreur de ma part, n’est jamais passé à la télévision. Aucun.

18/04/2008

DSK is back

Eblouissant DSK, ce matin, sur Europe 1. Superbe remise en perspective de nos égoïsmes minuscules. Elkabbach : "Des millions de gens risquent de mourir de faim, quelles conséquences pour nous ?" Strauss-Kahn : "D’abord, quelles conséquences pour eux !" Mortel pour ses amis du PS et leurs relais médiatiques, englués dans les bisbilles picrocholines et les polémiques infinitésimales. Mortel pour les réactions de matamores indignés des Fabius et autres Royal dès que l’Etat français, endetté jusqu’à l’os, fait mine de réduire d’un demi-point telle ou telle dépense publique. Pousser la candidature de DSK au FMI fut une des meilleures idées de Sarko. Sauf, peut-être, pour lui-même, en 2012 !

17/04/2008

Zemmour à Dijon

77d5575a726a74d6eab637e32002970b.jpgBelle rencontre, hier, à Dijon, entre Eric Zemmour et une centaine d’amoureux du livre réunis par le Club des Ecrivains de Bourgogne. Journaliste depuis vingt ans, Zemmour est aussi un écrivain – lire, pour s’en convaincre, le début de son récent Petit Frère (éd. Denoël). Mais c’est la télé, où il excelle dans le rôle d'empêcheur de penser en rond, qui lui a donné sa notoriété. Sur la politique, le féminisme, le communautarisme, mai 68 ou l’humanitaire, Zemmour tient un discours libre, stimulant et courageux qui énerve le tout Paris politico-médiatique – lequel n’attend de lui qu’un écart, une erreur, pour écrabouiller l’infâme sous les horions du conformisme "politiquement correct".

16/04/2008

Une vie après le Modem ?

Déjeuné avec un des responsables régionaux du Modem. Un des derniers des Mohicans. Un peu assommé par les mauvais résultats de 2008, mais surtout très hésitant. D’abord, entre la gauche et la droite : l’avenir est sûrement à la gauche de l’UMP, mais l’opposition à Sarko n’est pas réversible ; et, surtout, les nouveaux militants, les jeunes, les anciens verts, etc, sont plutôt attirés par le PS. Ensuite, entre Bayrou et autre chose : un parti ne peut pas être une simple machine de guerre au service de l’ambition personnelle d’un homme, surtout que cet homme-là, pour sympathique qu’il soit, ne pourra évidemment pas se présenter comme un nouveau venu en 2012 ! Tempête sous un crâne : peut-on se contenter de participer au débat d’idées sans avoir, un jour, envie de passer à l’action ?

15/04/2008

Les pavés de l'enfer

On produit du bioéthanol, et c’est bien - sauf qu’on rogne sur la production agricole traditionnelle globale et qu’on fait monter le prix des denrées alimentaires. On se bat contre les OGM, et c’est beau - sauf que cela empêche de développer de nouvelles zones de cultures résistantes dans le tiers monde. On réduit la dépense publique, et c’est grand - sauf que cela réduit aussi le pourcentage déjà ridicule d’aide aux pays pauvres.
L’enfer est pavé de bonnes intentions. Avant d’applaudir au "Grenelle de l’environnement", de généraliser le principe de précaution et de résorber la dette du pays, il faudrait d’abord se demander si cela ne provoque pas, à moyen terme, à l’autre bout de la terre, quelques centaines de milliers de morts de faim. C'est compliqué, la planète.

14/04/2008

"Le Monde" à son tour...

Le Monde en grève, ce n’est pas banal. C’est la première fois que le journal qui a le plus abondamment relayé les grèves des autres depuis la guerre, subit lui-même la colère de ses propres troupes. Il y a de quoi. Un plan de 130 licenciements, dont 2/3 dans la rédac, cela fait, in fine, 25 % de journalistes en moins. De deux choses l’une : ou bien un quart des journalistes du Monde se les roulait tranquillement à l'ombre des rotatives, ou bien la qualité du journal va sérieusement s’en ressentir. Le Monde découvre brutalement ce que la quasi-totalité des journaux ont déjà vécu : le rêve, chez les actionnaires, les financiers, les contrôleurs de gestion, d’un journal sans journalistes. C’est vrai que les journalistes, c’est cher, c’est chiant, ça ne rapporte que des ennuis et même, parfois, ça se met en grève !

13/04/2008

Le livre, combien de divisions ?

Les élections sont passées. Les maires sont en place. Les nouvelles équipes municipales sont constituées. On va pouvoir juger l’intérêt des nouveaux élus pour la culture en général et pour le livre en particulier. En Bourgogne, les premières impressions ne sont pas rassurantes : libraires, auteurs et éditeurs sentent bien que la chose écrite, le livre, la littérature figurent tout en bas de la liste des priorités des responsables politiques locaux. Il est vrai que, comparée au sport ou au cinéma, le livre ne représente pas beaucoup de voix : libraires, éditeurs, écrivains, combien de divisions ?
C'est d'autant plus préoccupant que, par rapport aux grandes régions comparables, la Bourgogne est sous-développée sur ce terrain. On dirait que cela ne va pas s’arranger…

11/04/2008

Les cathos sont partout

Interviewé par L’Express sur le vrai pouvoir des catholiques dans la vie politique française. Dans la presse, on traite les cathos comme un lobby, ou une secte, et on se met le doigt dans l’oeil. Les cathos sont nombreux en politique parce qu’ils ont une tradition d’engagement dans la société, mais l’idée ne leur viendrait même pas d’agir ensemble en tant que cathos. C’est la grande différence avec les francs-maçons. En 1993, au sein du gouvernement le plus catho (en nombre) de toute l’histoire de la République, personne n’aurait eu l’idée de constituer un sous-groupe, une association, une fraternelle, un club : eux-mêmes ne savaient pas toujours qui partageait leur foi ! Sauf rarissimes exceptions, l’influence des cathos est toujours individuelle. C’est peut-être cela, la vraie laïcité.

10/04/2008

Le Tibet, mai 68, Carla...

Retour de Rome. Dans les médias, rien, absolument rien de changé depuis cinq jours : chez Marie Drucker, les Tibétains et une rétrospective des différents boycottages des Jeux Olympiques ; chez Frédéric Taddéi, un débat sur l’anniversaire de Mai 68. Dans ma boîte aux lettres, L’Express du jour titre sur Carla Bruni, ce qu’il fait désormais toutes les trois semaines. Cela devient pénible, mais il paraît que c'est payant. Un des rédacteurs en chef de L’Express, Renaud Revel, se justifiait sans complexes, la semaine dernière, sur le plateau de Mireille Dumas : "La presse a besoin de survivre, surtout dans un contexte difficile... Le people, c’est vital pour nous !" Triste aveu : Carla fait vendre du papier, alors allons-y, faisons du Carla ! Puisque c'est vital !

08/04/2008

Le courage de Dominique

Pauvre Dominique Voynet. Elle aurait bien voulu renoncer à son mandat de sénatrice, la mairesse de Montreuil, mais que voulez-vous, c’est impossible. "Ce serait déraisonnable actuellement", dit-elle. "Je préférerais ne pas avoir à le faire". Ben oui, on la comprend, Dominique. Cumuler désormais la gestion d’une ville de plus de 100.000 habitants et un fauteuil au Sénat, quand on a traité de tous les noms les politiciens qui faisaient la même chose, c’est psychologiquement insoutenable. Qu’elle demande à Arnaud Montebourg, qui s'y connaît : maintenant qu'il détient un siège de député et la présidence du conseil général de la Saône-et-Loire, comment va-t-il pouvoir invectiver les cumulards ? Dur, dur, la politique ! Ecoutons Dominique Voynet ajouter, sans sourciller : "J’assume cet inconfort par rapport à mes convictions". Quel courage.

06/04/2008

Monte flamme légère...

38137d4d19244a0ac9ca50776bec067b.jpgComment faire pour qu’une flamme ne mette pas le feu ? C’est le défi que tenteront de relever des centaines d’agents, CRS, motards, flics en rollers, policiers joggers, sapeurs pompiers (un comble) qui encadreront la flamme olympique, ce lundi, lors de sa traversée de Paris. Les Chinois communistes brûlent de faire triompher leur système – la grande lueur qui s’est levée naguère à l’est – mais ils attisent la contestation et jouent avec les allumettes : sur les 137.000 km que doit parcourir la flamme, il suffira d’une étincelle pour contribuer à ce que les chefs d’Etats européens, cet été, restent dans leurs… foyers. En allumant leur télé : l’essentiel est de participer, disait feu Pierre de Coubertin.

05/04/2008

Parachutes républicains

Parmi les mille et une infos plus ou moins innocentes qui circulent sur le net, suis tombé sur le rappel (la loi date d’un an) de l’augmentation de l’indemnité chômage des députés. Pas gentil, mais instructif : un député battu aux élections, désormais, touche son indemnité de parlementaire (soit 6.952 euros brut par mois pour un député de base) pendant 60 mois, puis 20 % de cette somme (soir 1.390 € par mois) pour le restant de ses jours. Aucun élu, de droite ou de gauche, ne s’est opposé à cette réforme originale, qui consiste à compenser par une coquette somme d’argent le désaveu des électeurs. On comprend que les parlementaires, tous partis confondus, ne se bousculent pas pour dénoncer les golden parachutes des pdg en disgrâce…

01/04/2008

Buffet forever

c0cd8223f92273bbfe861762d0f1acf2.jpgAlors que l’UMP et le PS connaissent de sanglantes batailles internes qui laissent planer de réelles incertitudes pour l’avenir de ces deux partis, le PCF rassure les observateurs : Marie-George Buffet, forte de son récent triomphe électoral (1,93 % des voix aux présidentielles) n’envisage pas de quitter son poste de secrétaire national. Pas encore. C'est trop tôt. Selon son entourage "elle passera la main lorsque les bonnes conditions seront réunies, lorsque notre organisation sera sur de bons rails, avec un parti rassemblé et une feuille de route claire". Autant dire : jamais.
Ils sont comme ça, les communistes : ils ont toujours foi en l’avenir radieux.