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17/11/2008

Pauvre Hollande !

sego-et-francois.jpgFrançois Hollande était pourtant bien parti. Quel duo il formait, avec Ségolène ! Elle crevant l'écran, lui aux manettes du parti, ils étaient parfaitement capables, en 2006, d’imposer leurs vues au PS : elle entrait à l’Elysée en 2007, lui-même devenait premier ministre avant de la remplacer à la tête de l’Etat cinq ans plus tard. Un plan formidable ! Jamais un couple n’avait eu une pareille opportunité depuis Juan et Evita Peron en Argentine. Au lieu de cela, il s’est coupé de la mère de ses enfants, il a fait une terne carrière d’apparatchik, il n’a jamais été ministre, et voilà qu’il assiste, défait, à la liquéfaction du parti qu’il a dirigé pendant plus de dix ans, sous les coups de boutoir de son ex ! Moralité : quand on trompe sa femme, en politique, vaut mieux pas qu’elle l’apprenne.

16/11/2008

Dissoudre le PS ?

Déjeuner avec Jean-François Kahn au restau D Z'Envies, le bistrot branché que l’ami David Zuddas a ouvert à Dijon, sur la place du Marché. Son livre, Pourquoi il faut dissoudre le PS, tombe à pic. Une fois de plus, la classe journalistique est incroyablement révérencieuse vis-à-vis de tous ces petits personnages assoiffés de petits privilèges qui, à Reims, s’agitent jour et nuit devant des forêts de caméras et de micros, quand les enjeux sont ailleurs ! JFK suggère que les militants socialistes, les vrais, ceux qui y croient, attaquent leurs dirigeants en justice ! Il a tellement raison de pourfendre la "pensée unique" ! L’homme est parfois horripilant, excessif ou approximatif – mais passerait-il à la télé sans cela ? Il n’empêche : il en faudrait cinquante comme lui !

14/11/2008

Rendez-vous d'automne

Chaque année c’est pareil. Début novembre, les journaux relatent les fêtes d’Halloween, les chrétiens célèbrent la Toussaint, les dernières feuilles tombent des arbres tandis que les vols de grues cendrées traversent le ciel vers le sud. Puis c’est la commémoration de l’armistice de 1918 : on ressort les derniers poilus en chaise roulante, ou, désormais, leur souvenir. Puis, ce sont... les traditionnelles grèves des transports. Difficile de savoir si les raisons en sont légitimes, d’abord parce qu’on n’y comprend rien, ensuite parce qu’elles sont chaque année différentes. Cela gêne des millions de gens, cela coûte des centaines de millions d’euros, mais un vieux pays comme le nôtre a besoin de respecter ses traditions, ses racines, sa culture...

13/11/2008

La France, Etat racial ?

Va-t-on faire de la France un Etat racial ? Quand le CSA exige – au nom de quelle valeur supérieure, de quel dieu, de quelle idéologie ? - que des entreprises privées de divertissement comme RTL ou M6 engagent davantage de salariés noirs, arabes ou asiatiques, cela me terrorise. Je dirige, en Bourgogne, une maison d’édition qui, par hasard, n’a pas publié d’auteurs noirs. Ni asiatiques. Serai-je bientôt passible d’une amende ? Vais-je aller en prison ? Pitié, Monsieur le Juge, je suis blanc, certes, et je m’en excuse bien sincèrement, mais en y repensant, j’ai 50 % de sang étranger dans les veines et je suis né à Tunis, en plein Maghreb : aurai-je des circonstances atténuantes ?

09/11/2008

Royal, comme Mitterrand

Delanoë écrabouillé. Hollande ridiculisé. Aubry dans les choux. Mélenchon hors course. Et Ségolène Royal en position d’être candidate aux prochaines présidentielles ! Le PS aura donc passé plus d’un an, loin de la crise mondiale et de l’élection américaine, à s’autodétruire. Un vrai désastre. Et les médias de tirer à gogo sur l’ambulance ! Et la droite de s’esclaffer bruyamment ! Moi, je ne tire ni ne m’esclaffe. Royal alliée à Hamon, comme on peut le prévoir, c’est exactement le scénario d’Epinay, lorsque Mitterrand s’alliait in extremis à Chevènement. Royal n’est pas Mitterrand, certes, mais elle a retenu ses leçons. Et compte bien bénéficier en 2012 des inévitables divisions de la droite… exactement comme Mitterrand en 1981 !

08/11/2008

Les ruraux face à la crise

Réunion, ce matin, à Charny (Yonne), de l'ensemble des maires, adjoints et conseillers de ma communauté de communes. Ordre du jour : comment anticiper la crise financière qui va plomber les collectivités locales en 2009 ? A Dijon, les élus accusent déjà Sarkozy, l'Etat, la droite, la gauche, la météo, ma soeur, que sais-je ! En milieu rural, on ne rigole pas avec ça : on va transférer fissa les dernières grandes compétences des communes (écoles, voirie, équipements sportifs) afin de gonfler la dotation globale de fonctionnement de l’intercommunalité, et on va mettre au point une fiscalité "mixte", pour pouvoir réagir quand les fermetures de PME assècheront les recettes des communes et que l’Etat ne remboursera plus à celles-ci la TVA sur les investissements : il faudra bien, vains dieux, trouver des sous pour réparer les routes et repeindre les classes !

06/11/2008

Et en France, un maghrébin ?

Petit retour, vite fait, sur l’élection d’Obama :
1. Je n’ose pas penser à ce que les médias français auraient dit, si McCain était passé de justesse, à propos de ces Américains irrécupérables, réactionnaires, esclavagistes, etc, etc.
2. L’élection d’Obama, inconnu il y a quatre ans, a fait quelques victimes françaises, dont Laurent Fabius, qui fut premier ministre il y a… vingt ans !
3. Personne, dans ce brouhaha, n’a pensé à féliciter George Bush : or c’est un peu grâce à lui si les Américains ont préféré Obama à McCain !
4. Et la question qui tue : en France, un maghrébin aujourd'hui inconnu pourrait-il entrer à l'Elysée dans quatre ans ? Yes, we can ?

05/11/2008

Obama président

Obama.jpgObama président, c’est une nouvelle formidable, une date dans l’histoire, un espoir pour l’Amérique, tout ça. En plus, disons-le, la mobilisation exceptionnelle des médias français aura permis, pour une fois, de dépasser nombre d’idées reçues sur les Etats-Unis – même si la plupart des commentateurs sont restés à New York, qui est au Kansas ce que Moscou est au Limousin, mais bon. Ne boudons pas notre plaisir. Cette élection, c’est un souffle de vent frais qui agite soudain notre vieux pays désespérément engoncé dans ses relents de 1929, de 1936 et de 1945. Obama va peut-être nous aider à entrer, enfin, dans le XXIè siècle ? Yes, we can !

01/11/2008

Kouchner cocufié par Castro ?

Il est malin, l’ami Burnier. En distillant dans Paris Match la "confidence" selon laquelle le jeune docteur Kouchner, en 1964, a "failli casser la figure" de Fidel Castro parce que celui-ci voulait lui piquer sa fiancée, la séduisante Evelyne Pisier, Michel-Antoine Burnier assure la promo de son livre sur Les 7 vies du Dr Kouchner (Xo) tout en laissant habilement en suspens la question de savoir si la très libre compagne dudit Kouchner, en plein romantisme tiers-mondiste, a finalement cédé au chef de la révolution cubaine qui fascinait littéralement ces jeunes intellos français en goguette. Pour les curieux, la réponse se trouve dans La dernière fois (Flammarion, 1964), où Evelyne Pisier raconte le bruit sec et envoûtant de la ceinture du Lider Maximo tombant sur le sol de sa chambre…

31/10/2008

Les élus au(x) poteau(x) !

Petit déjeuner à la terrasse des Deux Garçons à Aix-en-Provence en débarquant de Corse. Les travaux du cours Mirabeau sont enfin terminés. Entre trottoirs et barrières, les piétons sont protégés des voitures, mais les livreurs de tous acabits vivent l’enfer. Admettons que l’équilibre parfait soit impossible. Mais pourquoi y a-t-il 18 sortes de poteaux, potelets, panneaux, bornes, bittes, barrières, lampadaires, balises, plots de toutes les formes – des petits, des fins, des râblés, des joufflus, comme dans une chanson de Pierre Perret ? Et dans toutes les matières – en béton, en bois, en plastique, en métal, en stuc, en pierre ? Personne, à la mairie, n’était donc chargé d’harmoniser un peu tout ce petit mobilier urbain, sans doute nécessaire, mais défigurant l’endroit ? Les élus aixois, au poteau !

30/10/2008

La Corse tranquille

Sanguinaires.JPG Gaffe, Séguéla ! A entendre les brèves de comptoir échangées au "Bon accueil" de Cargèse à propos de sa future villa de Bonifacio, le richissime publicitaire a du souci à se faire. L’annulation de son permis de construire intervient au cœur d’un dossier explosif, géant et vital pour les Corses. La plus belle île de la Méditerranée peut-elle laisser bétonner ses côtes – incroyablement préservées – à qui mieux mieux ? Evidemment non. Mais doit-on geler le développement touristique de l’île en interdisant toute construction au bord de mer ? Pas davantage. La sagesse est entre ces deux extrêmes. Elle balance aussi entre la loi républicaine et celle de la mafia. Gaffe, Séguéla !

29/10/2008

Cargèse-les-deux-Eglises

Eglise latine.JPGVacances à Cargèse, où nous poursuit le dossier de l’émigration. Quand les Grecs de Vytilo menacés par les Turcs ont émigré à Paomia, en 1676, leur réussite a rendu jaloux les autochtones qui les ont sauvagement anéantis en 1715. Après l’annexion de l’île par la France en 1769, Marbeuf installa les rescapés à Cargèse, où ils ont prospéré, mais de nouveaux affrontements ethniques éclatèrent à la Révolution. Puis, peu à peu, les mariages mixes au soleil ont assaini les divergences économiques et culturelles. Et le tourisme, aujourd’hui, achève de faire vivre tout le monde en harmonie. Aujourd’hui, l’église "grecque" de Cargèse, de rite byzantin, fait face à l’église latine, en parfaite intelligence, et le village est un petit paradis.

28/10/2008

Fillon vu de Corse

Corse 106.JPGLes Corses adorent la politique. Le dernier des chasseurs de sangliers, le plus humble berger descendu du maquis connaît tout des bisbilles internes au PS, des rapports entre Sarkozy et Rachida Dati, ou des derniers avatars de la vie sexuelle de DSK. Dans un troquet d’Ajaccio, ce dimanche matin, devant un adorable marché aux fruits et aux poissons, près de la gare maritime, quatre maraîchers discutent ferme devant un café croissant. Ils n’en peuvent plus de commenter la nouvelle du jour : "Fillon a pris trois points". Trois points, Fillon ? C’est fou ! C’est le JDD qui l’affirme ! Ces braves gens n’ont parlé que de cela pendant tout leur petit dej. S’il savait, Fillon !

27/10/2008

Il y a 27 ans, Chirac...

Je me régale à la lecture des Cahiers secrets de Michèle Cotta (Fayard). Revivre la période 1979-1981, qui a abouti à la défaite de Giscard aux présidentielles, est passionnant et… terrifiant. La journaliste raconte comment un homme, un seul, contre toutes les pesanteurs et évidences politiques, a fait basculer l’Histoire de France : Jacques Chirac, ex-premier ministre de Giscard, aussi dynamique que vindicatif, aussi vibrionnant qu’incohérent, a tout fait - vraiment tout ! - pour faire battre le président sortant, que tout le monde donnait encore vainqueur quatre mois avant le scrutin. Bête politique plutôt qu’homme d’Etat, Chirac croyait réellement que la défaite de VGE créerait une période de troubles qui le porterait à l’Elysée en 1983. Résultat : quatorze ans de présidence Mitterrand !

23/10/2008

Se feront-ils hara-kiri ?

Personne ne comprend plus rien à la future réforme des collectivités locales – ce qui est, soit dit en passant, une raison de plus de la mener à bien. Pour suivre les interminables bagarres byzantines qui opposent les Sarkozy, Balladur, Copé, Larcher, Marleix, Pélissard et consort, il faut avoir en tête une constante, un axiome : aucun élu local ne voudra jamais supprimer ni le poste qu’il détient, ni celui qu’il guigne. Ce postulat permet, par exemple, de ne se faire aucune illusion sur le projet de suppression du département, très à la mode en ce moment, mais totalement verrouillé par le Sénat, peuplé à 95 % d’élus… départementaux ! Qui contraindra un homme politique, de gauche ou de droite, à se faire hara-kiri ?

22/10/2008

Fierté nationale

Découvrir que sa nouvelle voisine de bureau présente une silhouette de rêve et ne pas l’inviter à dîner : telle est la faute de goût qu’un possible président de la République française ne saurait commettre. Giscard, Chirac, Mitterrand, Sarkozy n’auraient pas manqué à cette obligation nationale. Sur le sujet, les réactions politiques sont unanimes après les révélations du Wall Street Journal, le tabloïd people bien connu, sur la vie nocturne de DSK à New-York. Seule Ségolène Royal déteste les maris qui trompent leurs femmes, allez savoir pourquoi. Même Anne Sinclair, dit-elle, rigole. Le seul problème, c’est que le FMI est sur le territoire des Etats-Unis et que les Américains, ce genre de trucs, cela ne les fait pas rire du tout ! Il ne regarde jamais Amour, gloire et beauté, Strauss-Kahn ?

17/10/2008

L'indépendance en politique

Cotta.jpg "Passer de l’autre côté du miroir, pour un journaliste, est une expérience de choix, à défaut d’être nécessaire. Il y découvre qu’entre les deux camps opposés de la vie politique, il n’y a guère de place pour qui voudrait exercer son indépendance sans danger. (…) Le pire aspect des hommes politiques, au-delà des sourires, des sous-entendus, des bonnes paroles, ce qui fait les fait courir, c’est le pouvoir. Le pouvoir uniquement. La rage de le conquérir quand on ne l’a pas, la peur de le perdre quand on l’a..." Ce n’est pas moi qui parle, c’est Michèle Cotta qui introduit ainsi le tome II de ses Cahiers secrets de la Vè République (qui sortent chez Fayard). Ce n’est pas moi, donc, mais je signe, évidemment, des deux mains...

15/10/2008

A gauche ou... ailleurs ?

Il ne fait pas bon être socialiste par les temps qui courent. Sur les trois sujets majeurs du moment - la présence militaire française en Afghanistan, le revenu de solidarité active (RSA) et la gestion de la crise financière - les parlementaires socialistes n’ont pas voté ou se sont abstenus. Absents, ailleurs, hors jeu, out ! Ni oui, ni non. On ne sait pas. On va voir. Ces gens-là vivent sur une autre planète, à une autre époque. La seule position précise de François Hollande, hier soir, sur Canal +, ce fut la dénonciation de "l’inertie de Sarkozy". Même le plus borné des socialos éclate de rire en entendant Hollande traiter Sarkozy d' "inerte" ! Autre phrase solennelle, pas triste non plus : "Quand on est socialiste, ce qui compte, c’est le contenu". Ben oui. Justement. C'est bien le problème.

14/10/2008

Rien ne change

Rien ne change. Le débat sur l’ouverture des magasins le dimanche resurgit avec la chute des feuilles, tous les ans, avec les mêmes arguments et les mêmes sondages : la majorité des consommateurs est pour, la majorité des personnels est pour (sur la base du volontarisme et des salaires doublés, évidemment), et rien ne se passe : la loi de 1906 reste en vigueur ! De même, ce matin, j’entendais Jean-Louis Borloo, sur France Inter, en appeler à une consommation moins effrénée, à une croissance plus respectueuse des ressources naturelles, etc : c’est exactement, mot pour mot, ce que préconisait le rapport du Club de Rome quand nous étions ensemble à Sciences Po en 1970, tu te souviens, Jean-Louis ? Nihil novi sub sole, que c’en est parfois désespérant.

13/10/2008

Une crise de droite ?

La crise financière a au moins un avantage : elle contribue à extirper la politique française de l’ornière où elle est toujours enlisée : le sacro-saint "clivage gauche-droite". Rappelez-vous ce que disait le philosophe Alain : "Lorsqu’on me demande si la coupure entre la droite et la gauche a encore un sens, la première idée qui me vient est que l’homme qui pose cette question n’est certainement pas un homme de gauche". Eh bien, aujourd’hui, c’est l’inverse. L’homme de gauche s’affirme de gauche, surtout sur une tribune ou devant une caméra, alors que l’homme de droite s’en tamponne le coquillard. Les temps changent. L’ami Jean Boissonnat l’avait déjà noté : "Est de gauche, d’abord, celui qui ne veut pas qu’on le dise de droite".