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23/06/2009

Règlements de compte

Deux heures après l’arrivée de Philippe Val à la tête de France Inter, les règlements de compte ont commencé : Frédéric Pommier, chargé de la revue de presse, a été viré comme un malpropre. La raison, selo les syndicats maison : un obscur différend avec Philippe Val, alors patron de Charlie-Hebdo, qui lui reprochait de trop citer Siné Hebdo, fondé par le dessinateur Siné, lui-même viré de Charlie Hebdo pour s’en être pris à la judéité de la fiancée du fils Sarkozy. Les mauvaises langues disent que c'est pour cela que Sarko a nommé Val à la tête de la radio de service public. L'histoire enseigne que tous les phénomènes de cour générent ce genre de règlements de compte. Si vous passez par la Maison de la Radio, désormais, attention aux scuds et aux exocets en traversant les couloirs…

22/06/2009

Le secret et la solidarité

livre Coignard.jpgLu dans le Figaro l’article d’un ancien grand maître de la Grande Loge de France expliquant que le livre de Sophie Coignard sur les francs-maçons, Un Etat dans l’Etat (Albin Michel),  vise à "attiser les haines et attirer les lecteurs". Attirer les lecteurs, peut-être, c’est le propre d’un livre, mais "attiser les haines", bigre ! J’ai aussitôt acheté et lu l’ouvrage, qui est une enquête sérieuse, argumentée, sur l’impact croissant des francs-maçons dans la société française. La journaliste du Point y déplore notamment les deux dangers de cette confrérie : le "secret" maçonnique, qui oblige tout membre d’une loge à  nier publiquement son appartenance, et l’engagement de "solidarité" à l’égard de ses "frères", qui sont deux atteintes sérieuses à la tradition républicaine. Mais d’appel à la haine, point. Un peu parano, l’ex-grand maître !

20/06/2009

Interdire la burqa ?

Burka-marilyn.jpgPas simple, le dossier de la burqa. Ces femmes totalement voilées qui prolifèrent sur nos marchés constituent, à l’évidence, un progrès pour les fondamentalistes musulmans, une dérive culturelle dangereuse et une insulte à la liberté de la femme. Il faut, d’urgence, éradiquer ce virus antidémocratique et antirépublicain. Mais interdire le port de la burqa, c’est restreindre une liberté fondamentale, celle de se promener dans la rue, ou sur les routes, habillé comme on veut ! A la réflexion, il faudra bien en passer par là. Mais en faisant très attention à ne pas pénaliser les femmes en boubous, les moines tibétains, les carmélites, les pères noël, les coureurs de marathon, les plongeurs sous-marins, les pompiers en action, les drag queens, les motards les jours de pluie, etc, etc…

 

19/06/2009

J'ai fait un rêve

daniel-cohn-bendit.jpgI had a dream. J’ai fait un rêve. L’élection du 7 juin, qui vit le triomphe de Daniel Cohn-Bendit, n’était pas de nature européenne, mais un vrai scrutin présidentiel. Et l'ancien trublion soixante-huitard est devenu chef de l’Etat. On l’a très vite compris quand Canal + lui a demandé d’être le rédacteur en chef exceptionnel du Grand Journal. Quand le Parisien lui a consacré 6 pages hagiographiques. Quand il a nommé Bernard Kouchner à la tête de la diplomatie française et Fadela Amara à la Ville. Mais surtout quand Dany-le-Rouge a pris sa décision la plus provocatrice : nommer Philippe Val, de Charlie Hebdo, à la tête de la radio publique ! Là, trop c'est trop, je me suis réveillé en sueur...

17/06/2009

Objectif Régionales

Pendant que les médias glosent à n’en plus finir sur les récentes élections européennes, les professionnels de la politique, en coulisses, ne s’occupent plus que des régionales de 2010. La victoire de l’UMP, la déroute du PS et le faible score du Modem ont redonné à la droite l’espoir de reprendre des dizaines de sièges régionaux au PS, qui dirige actuellement 20 régions sur 22. Chez moi, en Bourgogne, où les socialistes règnent sans partage depuis 2004, la liste UMP a fait 28,8 %, et la liste PS seulement 19,2 % : près de 10 % d’écart, cela en fait rêver plus d'un ! J’entends sussurer les experts de l’UMP : si la gauche se divise, si le Modem éclate, si les écolos pataugent, si la droite est solidaire, si l’ouverture fonctionne, si, si, si, si…  

13/06/2009

Le cas Bongo (suite)

Je reviens sur le cas Bongo. Si personne, en France, ne souhaite examiner les liens peu avouables que le président Bongo - Dieu ait son âme - entretenait avec la classe politico-médiatique française, c'est qu'en trois décennies, beaucoup d'hommes politiques, d'experts économiques, de conseillers en communication et de journalistes connus ont profité des "largesses" de l'ami Omar. Je ne dis pas cela en l'air. Je me rappelle très bien avoir été approché, moi aussi, par un intermédiaire pour écrire un livre à la gloire d'Omar Bongo. A prix d'or. Et, attention : en toute liberté, bien sûr ! C'était il y a une petite vingtaine d'années. J'ai refusé. Un autre, forcément, a touché le pactole. Beaucoup de journalistes, en France, croulent sous le poids de leurs pensions alimentaires. Pourquoi celui-là, comme tant d'autres, briserait-il aujourd'hui l'omerta générale de notre sympathique république bananière ?

 

12/06/2009

Que faire sans Bongo ?

Bongo.JPGComment Sarko va-t-il composer son gouvernement, maintenant que Bongo est mort ? C’est ce vieil Omar, au fond, qui nommait le responsable de la diplomatie française en Afrique. Lorsque Mitterrand nomma Jean-Pierre Cot à la coopération, en 1982, Bongo n’en voulut point : Cot fut viré. Lorsque Sarko nomma Jean-Marie Bockel au même poste, en 2007, il déplut à Bongo : Bockel fut viré. Problème : qui, désormais, va nommer le ministre de la coopération ? Franchement, que les intrusions, les abus, les prébendes, les enveloppes, les châteaux et les comptes en banque d’Omar Bongo en France ne fassent pas l’objet, aujourd’hui, d’une commission parlementaire, c’est stupéfiant : le Gabonais n’avait quand même pas acheté TOUS les députés français ? Si ?

 

11/06/2009

Ouverture, diversité, parité, etc

Ne cherchez pas mon nom dans le prochain gouvernement. Ni sur aucune liste électorale. Ni dans les pages saumon du Figaro. A l’heure de la diversité, de la parité et de l’ouverture, je ne suis vraiment pas dans l’air du temps. Jugez vous-mêmes : je suis un homme, je suis blanc, je suis de centre-droit, je suis catholique, j’ai plus de 50 ans, je suis définitivement hétérosexuel et, tenez-vous bien, je ne suis même pas franc-maçon ! Comment voulez-vous que j’intéresse quiconque dans le monde médiatico-politique ? Comment voulez-vous que quiconque pense à me confier un jour une chaîne de télé, une préfecture, une place éligible aux régionales, un siège au CSA, que sais-je encore ?  J’ai peur que mon cas soit désespéré…

 

10/06/2009

Le renard est mort

Que de blablas inutiles ! Ce qui arrive au PS est pourtant simple : dès lors que les grands partis de droite, à commencer par l’UMP, se sont durablement "recentrés", dès lors qu’ils prônent, eux aussi, une régulation par l’Etat des excès du capitalisme, il est parfaitement vain de les diaboliser en hurlant à l’ultralibéralisme. Cela fait marrer les électeurs. Qui pense, honnêtement, que Sarkozy, Fillon et Barnier sont des ultralibéraux ? Autant dénoncer la volonté de Strauss-Kahn, Moscovici et Valls d’imposer par la force, quand ils seront au pouvoir, l’appropriation collective des moyens de production ! Il est mort, le renard libre dans le poulailler libre ! Mais le PS ne veut pas le croire : cela le forcerait à admettre qu'il est devenu inutile...

09/06/2009

Bayrou groggy

   Il va lui falloir du temps, à Bayrou, pour retrouver son équilibre. Ce matin, chez Elkabbach, le Béarnais mal réveillé a campé sur ses positions : il n’a "pas réussi à convaincre les électeurs" qui, on le comprend, ont eu tort ; il "ne se souvient pas d’avoir parlé de lui" pendant la campagne ; il a été victime du "succès" de son livre, un succès "si fort" qu'il en a brouillé ses autres messages ; il est le "Zidane" de la politique (celui du coup de boule) ; il ne regrette pas, sur le fond, d’avoir traité Cohn-Bendit de quasi pédophile ; etc. Pas un mot de repentance. Pas une once d’humilité. Pas l’ombre d’un doute. Il faudra bien, pourtant, que l'ami François en vienne un jour à se dire qu’on peut rendre service à son pays sans être forcément président de la République !

08/06/2009

L'Europe a fait 3 victimes

  

Bal tragique aux Européennes : 3 morts. Le premier, c’est clair, c’est Bayrou. Le deuxième, c’est le PS, qui clopine inexorablement vers les poubelles de l'histoire. Les électeurs, pas fous, n’ont pas voulu élire aux européennes des gens qui ne pensent qu’aux présidentielles. Etrillés, les obsédés de 2012 ! Barnier a fait, opiniâtrement, une vraie campagne européenne : il a gagné. Tout comme la liste Europe-Ecologie, emmenée par un Allemand et une Suédoise dont l'univers ne se limite pas au VIIe arrondissement. Troisième victime de cette élection : Claude Allègre, l’ancien ministre PS qui donnait déjà des rendez-vous dans son futur ministère : au lendemain d'un vote aussi vert, Sarko serait fou d’ "ouvrir" son gouvernement à un type qui nie farouchement le réchauffement de la planète !

 

05/06/2009

Changer d'Europe ?

Reçu - enfin - les listes et les programmes pour les élections de dimanche. Les slogans ne sont ni bons ni variés. En gros, tout le monde est pour l'Europe, mais pas pour celle-là. Jugez-en : "Changer l'Europe, maintenant" (PS) ; "Nous l'Europe" (Modem) ; "Pour une autre Europe !" (Villiers) ; "Pour changer d'Europe" (Front de gauche) ; "Pour sauver la France, changeons d'Europe !" (FN). Aucun de ceux qui veulent ainsi "changer d'Europe" n'explique comment il va imposer ce point de vue aux 26 autres Etats membres de cette Europe-là. J'ai une petite faiblesse pour le slogan du NPA : "Pas question de payer leur crise !" Ouais, pas question, t'as raison, Robert !

03/06/2009

La Turquie n'est pas européenne

L'UMP ne refera pas l'erreur du scrutin européen de 2005 : ses dirigeants tonnent à l'envi contre l'entrée de la Turquie en Europe. Pareil du côté de chez Bayrou, Villiers, Dupont-Aignan, etc. La Turquie en Europe, c'est non ! Tiens, voici une citaion tirée du Figaro, le jeu consiste à deviner son auteur : "Historiquement et culturellement, la Turquie a peu de choses en commun avec l'Europe. Ce serait une grande erreur de l'incorporer à l'Union. Il vaudrait mieux que la Turquie joue un rôle de pont entre l'Europe et le monde arabe. La Turquie a un fondement islamique. Elle est très différente de l'Europe, qui est une collectivité d'Etats séculiers avec des fondements chrétiens..." La citation date d'août 2004. Elle est de Joseph Ratzinger, futur Benoît XVI. Cela ne vous fait pas rire ?

02/06/2009

Pour quoi on vote ?

L'élection européenne, paraît-il, c'est dimanche. Seuls quelques médias (France Inter, Arte, La Croix) en parlent. Tous les autres continuent la perpétuelle course de petits chevaux à la française (26 %, 20 %, 16 %, c'est passionnant) programmée pour 2012, sans jamais aller voir au-delà des frontières. Trop dangereux : on pourrait y découvrir que la gauche et la droite, en Europe, sont d'accord sur tous les grands sujets. Ce qui enlèverait beaucoup d'intérêt à notre course de petits chevaux franco-français ! Restons donc entre nous, nom d'un camenbert, et laissons s'affronter les professionnels de la profession : ils savent sûrement, eux, pour quoi on vote dimanche. 

28/05/2009

L'ombre du roi

Alex-dédic-Anne.JPGReçu Philippe Alexandre hier à Dijon, au Club des Ecrivains de Bourgogne. Le journaliste et sa compagne Beatrix de l'Aulnoit ont passé deux ans sur une bio d'Anne d'Autriche (chez Robert Laffont) qui se lit très facilement, et qui rappelle irrésistiblement la politique people d'aujourd'hui. La duchesse de Chevreuse, c'est Rachida Dati ; le Père Joseph, c'est Henri Gueno ; Montmorency, c'est DSK ; etc. Qui peut nier que l'héritage monarchique pèse lourdement sur la politique française ? D'ailleurs, coïncidence frappante, Le Point de cette semaine, à propos du fils de Sarko, titrait sur "Monsieur le Dauphin".

27/05/2009

L'Europe vue de Budapest

Musée Terreur.JPGRetour de Budapest où la campagne européenne se déroule, comme chez nous, dans l'indifférence générale. Les pays d'Europe centrale étaient très, très européens quand ils sont sortis du communisme. Mais une génération a passé. Les électeurs hongrois de moins de 40 ans ne savent pas d'où ils viennent et au fond, ils s'en tapent. Il y a quand même, sur Andrassy Utca, un "Musée de la Terreur" (photo) qui leur rappelle qu'il y a juste vingt ans, leur pays sortait de l'enfer totalitaire. Vingt ans seulement ! Certes, l'Europe n'est pas le paradis, mais quand on compare la Hongrie d'avant 1989 et celle de 2009, franchement, y a pas photo.

26/05/2009

La question qui tue

Allumez la télé ou la radio. Question inévitable du journaliste à son invité politique : "Comment expliquez-vous le manque d'intérêt général pour le scrutin européen du 7 juin ?" L'invité se racle la gorge, profère quelques généralités désolantes et désolées, puis revient à son propos, en général sur Sarkozy ou sur la crise du PS, ce pourquoi il est là. Aucun n'ose répondre au journaliste : "Pauvre pomme franchouillarde, à quand remonte ton dernier sujet européen en prime time ? Quand as-tu interviewé un député lituanien pour la dernière fois ? Combien as-tu organisé de débats avec des élus belges et italiens ? Sais-tu au moins placer Riga et Ljubljana sur une carte, plumitif inculte ?" Voilà qui réveillerait un peu la campagne. C'est pourtant simple, l'Europe, c'est l'audimat qui décide : les médias s'en foutent, donc les gens s'en foutent. Point barre.

24/05/2009

Formons une chaîne

Dans la série "Et si on réduisait le train de vie de l'Etat ?", une ouverture vient de s'opérer dans l'audiovisuel public. Personne n'a jamais compris pourquoi les contribuables doivent payer (très cher) une chaîne de télé aux députés (La Chaîne Parlementaire-Assemblée nationale) et une autre aux sénateurs (Public Sénat). C'est évidemment un luxe absurde, mais c'est ainsi : il n'y a pas corporatisme plus dinosaurien que celui des élus de la nation. Or voilà qu'on vient de nommer les présidents - excellents journalistes au demeurant - de ces deux chaînes aussi coûteuses que peu regardées : Gilles Leclerc (à Public Sénat) et Gérard Leclerc (à LCP-AN). Sage décision ! Quand on fusionnera enfin ces deux chaînes jumelles, on n'aura même pas à changer le papier à entête : la chaîne unique sera forcément dirigée par "G. Leclerc" !

22/05/2009

Un président de droite

Claude Allègre au gouvernement ? L'idée plaît beaucup aux médias, qui adorent ce genre d'infos faciles. Après Kouchner, tout est possible. Pourquoi pas aussi Jacques Attali ? Ou, tiens, Philippe Val ? Ou Arlette Laguiller, aux personnes âgées ? Tout le monde trouve cela drolatique à souhait. Sauf, évidemment, tous ceux qui ont voté Sarkozy, soit un peu plus de 50 % des Français. Mitterrand avait déjà fait le coup à ses propres troupes, cela ne lui a pas porté chance. Le principe de cette arnaque politicienne est simple : il consiste à faire la nique aux gens qui ont voté pour vous (et justement pas pour les autres) en préférant promouvoir des gens de l'autre camp. Selon le Figaro, Sarko aurait déclaré : "Il y a des réticents ? Mais ce ne sont pas eux qui décident !" C'est juste. Ils ont seulement décidé, il y a deux ans, d'élire un président de droite. 

21/05/2009

Quinze semaines de crise

Quinze semaines de crise dans les universités. Quinze semaines de manipulation soixante-huitarde, d'irresponsabilité enseignante et de lâcheté politicienne. Un gâchis invraisemblable. Il faut être un pays drôlement riche pour s'offrir des happenings idéologiques aussi dévastateurs ! Qui va rembourser les dégats ? Vous et moi, bien sûr. Pas les élus de gauche, totalement absents de cette affaire. Pas les présidents-sic de ces facs à l'abandon qui ont affiché, tel le fameux Molinié de Paris IV, leur démogagogie imbécile - en continuant d'être payés, un comble ! Les victimes, ce sont les dizaines de milliers d'étudiants pauvres, boursiers ou étrangers. Et s'il leur prenait - à eux, à leurs universités d'origine, à leurs tuteurs, à leurs parents - d'exiger des comptes et de porter plainte ?