06/11/2008
Et en France, un maghrébin ?
Petit retour, vite fait, sur l’élection d’Obama :
1. Je n’ose pas penser à ce que les médias français auraient dit, si McCain était passé de justesse, à propos de ces Américains irrécupérables, réactionnaires, esclavagistes, etc, etc.
2. L’élection d’Obama, inconnu il y a quatre ans, a fait quelques victimes françaises, dont Laurent Fabius, qui fut premier ministre il y a… vingt ans !
3. Personne, dans ce brouhaha, n’a pensé à féliciter George Bush : or c’est un peu grâce à lui si les Américains ont préféré Obama à McCain !
4. Et la question qui tue : en France, un maghrébin aujourd'hui inconnu pourrait-il entrer à l'Elysée dans quatre ans ? Yes, we can ?
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05/11/2008
Obama président
Obama président, c’est une nouvelle formidable, une date dans l’histoire, un espoir pour l’Amérique, tout ça. En plus, disons-le, la mobilisation exceptionnelle des médias français aura permis, pour une fois, de dépasser nombre d’idées reçues sur les Etats-Unis – même si la plupart des commentateurs sont restés à New York, qui est au Kansas ce que Moscou est au Limousin, mais bon. Ne boudons pas notre plaisir. Cette élection, c’est un souffle de vent frais qui agite soudain notre vieux pays désespérément engoncé dans ses relents de 1929, de 1936 et de 1945. Obama va peut-être nous aider à entrer, enfin, dans le XXIè siècle ? Yes, we can !
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01/11/2008
Kouchner cocufié par Castro ?
Il est malin, l’ami Burnier. En distillant dans Paris Match la "confidence" selon laquelle le jeune docteur Kouchner, en 1964, a "failli casser la figure" de Fidel Castro parce que celui-ci voulait lui piquer sa fiancée, la séduisante Evelyne Pisier, Michel-Antoine Burnier assure la promo de son livre sur Les 7 vies du Dr Kouchner (Xo) tout en laissant habilement en suspens la question de savoir si la très libre compagne dudit Kouchner, en plein romantisme tiers-mondiste, a finalement cédé au chef de la révolution cubaine qui fascinait littéralement ces jeunes intellos français en goguette. Pour les curieux, la réponse se trouve dans La dernière fois (Flammarion, 1964), où Evelyne Pisier raconte le bruit sec et envoûtant de la ceinture du Lider Maximo tombant sur le sol de sa chambre…
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31/10/2008
Les élus au(x) poteau(x) !
Petit déjeuner à la terrasse des Deux Garçons à Aix-en-Provence en débarquant de Corse. Les travaux du cours Mirabeau sont enfin terminés. Entre trottoirs et barrières, les piétons sont protégés des voitures, mais les livreurs de tous acabits vivent l’enfer. Admettons que l’équilibre parfait soit impossible. Mais pourquoi y a-t-il 18 sortes de poteaux, potelets, panneaux, bornes, bittes, barrières, lampadaires, balises, plots de toutes les formes – des petits, des fins, des râblés, des joufflus, comme dans une chanson de Pierre Perret ? Et dans toutes les matières – en béton, en bois, en plastique, en métal, en stuc, en pierre ? Personne, à la mairie, n’était donc chargé d’harmoniser un peu tout ce petit mobilier urbain, sans doute nécessaire, mais défigurant l’endroit ? Les élus aixois, au poteau !
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30/10/2008
La Corse tranquille
Gaffe, Séguéla ! A entendre les brèves de comptoir échangées au "Bon accueil" de Cargèse à propos de sa future villa de Bonifacio, le richissime publicitaire a du souci à se faire. L’annulation de son permis de construire intervient au cœur d’un dossier explosif, géant et vital pour les Corses. La plus belle île de la Méditerranée peut-elle laisser bétonner ses côtes – incroyablement préservées – à qui mieux mieux ? Evidemment non. Mais doit-on geler le développement touristique de l’île en interdisant toute construction au bord de mer ? Pas davantage. La sagesse est entre ces deux extrêmes. Elle balance aussi entre la loi républicaine et celle de la mafia. Gaffe, Séguéla !
23:37 | Tags : politique, corse, environnement | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
29/10/2008
Cargèse-les-deux-Eglises
Vacances à Cargèse, où nous poursuit le dossier de l’émigration. Quand les Grecs de Vytilo menacés par les Turcs ont émigré à Paomia, en 1676, leur réussite a rendu jaloux les autochtones qui les ont sauvagement anéantis en 1715. Après l’annexion de l’île par la France en 1769, Marbeuf installa les rescapés à Cargèse, où ils ont prospéré, mais de nouveaux affrontements ethniques éclatèrent à la Révolution. Puis, peu à peu, les mariages mixes au soleil ont assaini les divergences économiques et culturelles. Et le tourisme, aujourd’hui, achève de faire vivre tout le monde en harmonie. Aujourd’hui, l’église "grecque" de Cargèse, de rite byzantin, fait face à l’église latine, en parfaite intelligence, et le village est un petit paradis.
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28/10/2008
Fillon vu de Corse
Les Corses adorent la politique. Le dernier des chasseurs de sangliers, le plus humble berger descendu du maquis connaît tout des bisbilles internes au PS, des rapports entre Sarkozy et Rachida Dati, ou des derniers avatars de la vie sexuelle de DSK. Dans un troquet d’Ajaccio, ce dimanche matin, devant un adorable marché aux fruits et aux poissons, près de la gare maritime, quatre maraîchers discutent ferme devant un café croissant. Ils n’en peuvent plus de commenter la nouvelle du jour : "Fillon a pris trois points". Trois points, Fillon ? C’est fou ! C’est le JDD qui l’affirme ! Ces braves gens n’ont parlé que de cela pendant tout leur petit dej. S’il savait, Fillon !
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27/10/2008
Il y a 27 ans, Chirac...
Je me régale à la lecture des Cahiers secrets de Michèle Cotta (Fayard). Revivre la période 1979-1981, qui a abouti à la défaite de Giscard aux présidentielles, est passionnant et… terrifiant. La journaliste raconte comment un homme, un seul, contre toutes les pesanteurs et évidences politiques, a fait basculer l’Histoire de France : Jacques Chirac, ex-premier ministre de Giscard, aussi dynamique que vindicatif, aussi vibrionnant qu’incohérent, a tout fait - vraiment tout ! - pour faire battre le président sortant, que tout le monde donnait encore vainqueur quatre mois avant le scrutin. Bête politique plutôt qu’homme d’Etat, Chirac croyait réellement que la défaite de VGE créerait une période de troubles qui le porterait à l’Elysée en 1983. Résultat : quatorze ans de présidence Mitterrand !
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23/10/2008
Se feront-ils hara-kiri ?
Personne ne comprend plus rien à la future réforme des collectivités locales – ce qui est, soit dit en passant, une raison de plus de la mener à bien. Pour suivre les interminables bagarres byzantines qui opposent les Sarkozy, Balladur, Copé, Larcher, Marleix, Pélissard et consort, il faut avoir en tête une constante, un axiome : aucun élu local ne voudra jamais supprimer ni le poste qu’il détient, ni celui qu’il guigne. Ce postulat permet, par exemple, de ne se faire aucune illusion sur le projet de suppression du département, très à la mode en ce moment, mais totalement verrouillé par le Sénat, peuplé à 95 % d’élus… départementaux ! Qui contraindra un homme politique, de gauche ou de droite, à se faire hara-kiri ?
17:36 | Tags : politique, département, réforme | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
22/10/2008
Fierté nationale
Découvrir que sa nouvelle voisine de bureau présente une silhouette de rêve et ne pas l’inviter à dîner : telle est la faute de goût qu’un possible président de la République française ne saurait commettre. Giscard, Chirac, Mitterrand, Sarkozy n’auraient pas manqué à cette obligation nationale. Sur le sujet, les réactions politiques sont unanimes après les révélations du Wall Street Journal, le tabloïd people bien connu, sur la vie nocturne de DSK à New-York. Seule Ségolène Royal déteste les maris qui trompent leurs femmes, allez savoir pourquoi. Même Anne Sinclair, dit-elle, rigole. Le seul problème, c’est que le FMI est sur le territoire des Etats-Unis et que les Américains, ce genre de trucs, cela ne les fait pas rire du tout ! Il ne regarde jamais Amour, gloire et beauté, Strauss-Kahn ?
17:31 | Tags : politique, sexe, usa | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
17/10/2008
L'indépendance en politique
"Passer de l’autre côté du miroir, pour un journaliste, est une expérience de choix, à défaut d’être nécessaire. Il y découvre qu’entre les deux camps opposés de la vie politique, il n’y a guère de place pour qui voudrait exercer son indépendance sans danger. (…) Le pire aspect des hommes politiques, au-delà des sourires, des sous-entendus, des bonnes paroles, ce qui fait les fait courir, c’est le pouvoir. Le pouvoir uniquement. La rage de le conquérir quand on ne l’a pas, la peur de le perdre quand on l’a..." Ce n’est pas moi qui parle, c’est Michèle Cotta qui introduit ainsi le tome II de ses Cahiers secrets de la Vè République (qui sortent chez Fayard). Ce n’est pas moi, donc, mais je signe, évidemment, des deux mains...
01:01 | Tags : politique, gauche, droite, journalisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
15/10/2008
A gauche ou... ailleurs ?
Il ne fait pas bon être socialiste par les temps qui courent. Sur les trois sujets majeurs du moment - la présence militaire française en Afghanistan, le revenu de solidarité active (RSA) et la gestion de la crise financière - les parlementaires socialistes n’ont pas voté ou se sont abstenus. Absents, ailleurs, hors jeu, out ! Ni oui, ni non. On ne sait pas. On va voir. Ces gens-là vivent sur une autre planète, à une autre époque. La seule position précise de François Hollande, hier soir, sur Canal +, ce fut la dénonciation de "l’inertie de Sarkozy". Même le plus borné des socialos éclate de rire en entendant Hollande traiter Sarkozy d' "inerte" ! Autre phrase solennelle, pas triste non plus : "Quand on est socialiste, ce qui compte, c’est le contenu". Ben oui. Justement. C'est bien le problème.
00:52 | Tags : politique, ps, parlement | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
14/10/2008
Rien ne change
Rien ne change. Le débat sur l’ouverture des magasins le dimanche resurgit avec la chute des feuilles, tous les ans, avec les mêmes arguments et les mêmes sondages : la majorité des consommateurs est pour, la majorité des personnels est pour (sur la base du volontarisme et des salaires doublés, évidemment), et rien ne se passe : la loi de 1906 reste en vigueur ! De même, ce matin, j’entendais Jean-Louis Borloo, sur France Inter, en appeler à une consommation moins effrénée, à une croissance plus respectueuse des ressources naturelles, etc : c’est exactement, mot pour mot, ce que préconisait le rapport du Club de Rome quand nous étions ensemble à Sciences Po en 1970, tu te souviens, Jean-Louis ? Nihil novi sub sole, que c’en est parfois désespérant.
12:50 | Tags : politique, environnement, consommation | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
13/10/2008
Une crise de droite ?
La crise financière a au moins un avantage : elle contribue à extirper la politique française de l’ornière où elle est toujours enlisée : le sacro-saint "clivage gauche-droite". Rappelez-vous ce que disait le philosophe Alain : "Lorsqu’on me demande si la coupure entre la droite et la gauche a encore un sens, la première idée qui me vient est que l’homme qui pose cette question n’est certainement pas un homme de gauche". Eh bien, aujourd’hui, c’est l’inverse. L’homme de gauche s’affirme de gauche, surtout sur une tribune ou devant une caméra, alors que l’homme de droite s’en tamponne le coquillard. Les temps changent. L’ami Jean Boissonnat l’avait déjà noté : "Est de gauche, d’abord, celui qui ne veut pas qu’on le dise de droite".
12:50 | Tags : politique, crise | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
12/10/2008
Lénine, le retour !
A peine rentré de Rome, je reprends le cours de l’info. Le PS est en crise, le monde aussi. Toujours autant de bla-bla, toujours aussi peu de propositions. Et pourtant, si ! Un élu socialiste a émis, aujourd'hui, une proposition concrète ! Sans blague ! Tout à l’heure, sur Canal +, face à Anne-Sophie Lapix, le sénateur Jean-Luc Mélanchon, interrogé sur les moyens de résister à la crise mondiale, a expliqué, texto, qu’il fallait virer le journaliste Jean-Marc Sylvestre de la télévision ! Et l’envoyer, sans doute, dans un goulag lointain, comme au bon vieux temps du "socialisme réel" ! Voici qui est concret : bâillonnons, virons, exterminons tous les journalistes de droite, et la crise sera jugulée ! Cela va faire du monde à éliminer, vu que la droite, pour ce marxiste-léniniste pur et dur, englobe Bayrou et va jusqu’à Strauss-Kahn…
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09/10/2008
La France, combien de divisions ?
Le voyage de Benoît XVI en France est déjà loin. Vue du Vatican, la France disparait doucement du paysage, et se fond dans cette Europe du Nord où le scepticisme va de pair avec l'inculture. Il est loin, le temps des intellectuels (Maritain), des théologiens (Congar) et des cardinaux (Villot) qui représentaient ici la "fille ainée de l'Eglise" ! Les grands journaux français n'ont plus de correspondants, à l'exception de la presse catholique (I-Media, La Croix, Radio Vatican en français, etc). La Ville éternelle est devenue le désert français. Il n'y a plus d'ambassadeur de France auprés du Saint-Siège depuis avril 2007, et cela n'intéresse absolument personne. Vue de Saint-Pierre de Rome, la France, combien de divisions ?
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06/10/2008
Des sous pour ma banque !
Quoi de plus agaçant que de voir mes impots servir à renflouer des banquiers qui ont mal fait le boulot pour lequel ils se paient au delà du raisonnable ? Quoi de plus risible que de voir tous ces Etats libéraux sauver les banques privées à coup d'argent public ? Et pourtant, le seul moyen d'éviter le blocage de l'économie est d'empecher le gel des liquidités qui la font marcher. Les politiques sont piégés. Les banquiers sont peinards. J'adore cette citation du premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker dans une interview à la Croix de ce week end : "J'ai pour le métier de banquier exactement la meme considération que les banquiers ont pour le mien, c'est-a-dire proche de zéro".
18:10 | Tags : politique, économie, crise | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
05/10/2008
"Fra-ter-ni-té !"
J’ai regardé avec retard, sur le net, le show de Ségolène Royal au Zénith. Impressionnant. Troublant, aussi. Ces imprécations d’hypnotiseur, ces périodes de télévangéliste, ces envolées de gourou représentent d’abord, à l’évidence, le degré zéro du politique : aucune analyse, aucun débat, aucune proposition. Uniquement de l’émotion, du geste, du spectacle, de l’irréel. Mais cette mise en scène bleuâtre, ces fumées suspectes enveloppant la vierge incarnée, forcent à prolonger la réflexion : Ségolène tente, apparemment, de faire dévier la politique traditionnelle, trop archaïque à ses yeux, vers les grands espaces irrationnels et, pour tout dire, sectaires. Le PS, nouvelle secte Moon ? Au lieu de hausser les épaules, les dirigeants socialistes devraient faire gaffe : attention, danger !
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04/10/2008
La faute à Sarko
Jusqu’à présent, je tenais Martine Aubry pour une personne intelligente et honnête – autant dire qu’elle était à mes yeux, dans le monde politique, une sympathique exception. Patatras ! L’approche du congrès de Reims l’a plombée, elle aussi. Hier, à la télé, je l’ai entendue proférer, très colère, cette accusation aussi définitive qu’imbécile : "Sarkozy a provoqué la récession !". Faut-il croire que Madame Aubry ne lit jamais un journal, n’écoute jamais la radio, ne voyage jamais à l’étranger, ne rencontre jamais un chef d’entreprise ? La maire de Lille passerait donc son temps cloîtrée dans son bureau, sans aucun contact avec le reste du monde ? Ou bien, hélas, elle est comme la plupart de ses petits camarades de jeu : démagogue, désinvolte et irresponsable. Dommage.
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03/10/2008
Partout comme à Petrograd !
Lu dans L’Express d’aujourd’hui l’interview de Jean-Marc Rouillan. C’est ahurissant. Voilà un type qui a tué, de sang froid, et qui, au lieu de se faire discret, profite des largesses de la justice républicaine pour rallier avec fracas le parti de Besancenot, qui l’accueille à bras ouverts ! Non seulement Rouillan ne regrette rien de ses actes criminels, mais il est prêt à recommencer au nom de la révolution prolétarienne : "En tant que communiste, je reste convaincu que la lutte armée est nécessaire". Ben tiens. Lénine avait raison ! Partout comme à Petrograd ! Le gentil petit facteur de Neuilly, fervent admirateur d’un autre assassin nommé Che Guevara, a-t-il l’intention d’appliquer les théories meurtrières de son nouveau camarade de jeu ? A la lettre ?
13:50 | Tags : politique, extremisme, besancenot | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |