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14/10/2008

Rien ne change

Rien ne change. Le débat sur l’ouverture des magasins le dimanche resurgit avec la chute des feuilles, tous les ans, avec les mêmes arguments et les mêmes sondages : la majorité des consommateurs est pour, la majorité des personnels est pour (sur la base du volontarisme et des salaires doublés, évidemment), et rien ne se passe : la loi de 1906 reste en vigueur ! De même, ce matin, j’entendais Jean-Louis Borloo, sur France Inter, en appeler à une consommation moins effrénée, à une croissance plus respectueuse des ressources naturelles, etc : c’est exactement, mot pour mot, ce que préconisait le rapport du Club de Rome quand nous étions ensemble à Sciences Po en 1970, tu te souviens, Jean-Louis ? Nihil novi sub sole, que c’en est parfois désespérant.

13/10/2008

Une crise de droite ?

La crise financière a au moins un avantage : elle contribue à extirper la politique française de l’ornière où elle est toujours enlisée : le sacro-saint "clivage gauche-droite". Rappelez-vous ce que disait le philosophe Alain : "Lorsqu’on me demande si la coupure entre la droite et la gauche a encore un sens, la première idée qui me vient est que l’homme qui pose cette question n’est certainement pas un homme de gauche". Eh bien, aujourd’hui, c’est l’inverse. L’homme de gauche s’affirme de gauche, surtout sur une tribune ou devant une caméra, alors que l’homme de droite s’en tamponne le coquillard. Les temps changent. L’ami Jean Boissonnat l’avait déjà noté : "Est de gauche, d’abord, celui qui ne veut pas qu’on le dise de droite".

12/10/2008

Lénine, le retour !

A peine rentré de Rome, je reprends le cours de l’info. Le PS est en crise, le monde aussi. Toujours autant de bla-bla, toujours aussi peu de propositions. Et pourtant, si ! Un élu socialiste a émis, aujourd'hui, une proposition concrète ! Sans blague ! Tout à l’heure, sur Canal +, face à Anne-Sophie Lapix, le sénateur Jean-Luc Mélanchon, interrogé sur les moyens de résister à la crise mondiale, a expliqué, texto, qu’il fallait virer le journaliste Jean-Marc Sylvestre de la télévision ! Et l’envoyer, sans doute, dans un goulag lointain, comme au bon vieux temps du "socialisme réel" ! Voici qui est concret : bâillonnons, virons, exterminons tous les journalistes de droite, et la crise sera jugulée ! Cela va faire du monde à éliminer, vu que la droite, pour ce marxiste-léniniste pur et dur, englobe Bayrou et va jusqu’à Strauss-Kahn…

09/10/2008

La France, combien de divisions ?

météo roma.JPGLe voyage de Benoît XVI en France est déjà loin. Vue du Vatican, la France disparait doucement du paysage, et se fond dans cette Europe du Nord où le scepticisme va de pair avec l'inculture. Il est loin, le temps des intellectuels (Maritain), des théologiens (Congar) et des cardinaux (Villot) qui représentaient ici la "fille ainée de l'Eglise" ! Les grands journaux français n'ont plus de correspondants, à l'exception de la presse catholique (I-Media, La Croix, Radio Vatican en français, etc). La Ville éternelle est devenue le désert français. Il n'y a plus d'ambassadeur de France auprés du Saint-Siège depuis avril 2007, et cela n'intéresse absolument personne. Vue de Saint-Pierre de Rome, la France, combien de divisions ?

06/10/2008

Des sous pour ma banque !

Quoi de plus agaçant que de voir mes impots servir à renflouer des banquiers qui ont mal fait le boulot pour lequel ils se paient au delà du raisonnable ? Quoi de plus risible que de voir tous ces Etats libéraux sauver les banques privées à coup d'argent public ? Et pourtant, le seul moyen d'éviter le blocage de l'économie est d'empecher le gel des liquidités qui la font marcher. Les politiques sont piégés. Les banquiers sont peinards. J'adore cette citation du premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker dans une interview à la Croix de ce week end : "J'ai pour le métier de banquier exactement la meme considération que les banquiers ont pour le mien, c'est-a-dire proche de zéro".

05/10/2008

"Fra-ter-ni-té !"

J’ai regardé avec retard, sur le net, le show de Ségolène Royal au Zénith. Impressionnant. Troublant, aussi. Ces imprécations d’hypnotiseur, ces périodes de télévangéliste, ces envolées de gourou représentent d’abord, à l’évidence, le degré zéro du politique : aucune analyse, aucun débat, aucune proposition. Uniquement de l’émotion, du geste, du spectacle, de l’irréel. Mais cette mise en scène bleuâtre, ces fumées suspectes enveloppant la vierge incarnée, forcent à prolonger la réflexion : Ségolène tente, apparemment, de faire dévier la politique traditionnelle, trop archaïque à ses yeux, vers les grands espaces irrationnels et, pour tout dire, sectaires. Le PS, nouvelle secte Moon ? Au lieu de hausser les épaules, les dirigeants socialistes devraient faire gaffe : attention, danger !

04/10/2008

La faute à Sarko

Jusqu’à présent, je tenais Martine Aubry pour une personne intelligente et honnête – autant dire qu’elle était à mes yeux, dans le monde politique, une sympathique exception. Patatras ! L’approche du congrès de Reims l’a plombée, elle aussi. Hier, à la télé, je l’ai entendue proférer, très colère, cette accusation aussi définitive qu’imbécile : "Sarkozy a provoqué la récession !". Faut-il croire que Madame Aubry ne lit jamais un journal, n’écoute jamais la radio, ne voyage jamais à l’étranger, ne rencontre jamais un chef d’entreprise ? La maire de Lille passerait donc son temps cloîtrée dans son bureau, sans aucun contact avec le reste du monde ? Ou bien, hélas, elle est comme la plupart de ses petits camarades de jeu : démagogue, désinvolte et irresponsable. Dommage.

03/10/2008

Partout comme à Petrograd !

Lu dans L’Express d’aujourd’hui l’interview de Jean-Marc Rouillan. C’est ahurissant. Voilà un type qui a tué, de sang froid, et qui, au lieu de se faire discret, profite des largesses de la justice républicaine pour rallier avec fracas le parti de Besancenot, qui l’accueille à bras ouverts ! Non seulement Rouillan ne regrette rien de ses actes criminels, mais il est prêt à recommencer au nom de la révolution prolétarienne : "En tant que communiste, je reste convaincu que la lutte armée est nécessaire". Ben tiens. Lénine avait raison ! Partout comme à Petrograd ! Le gentil petit facteur de Neuilly, fervent admirateur d’un autre assassin nommé Che Guevara, a-t-il l’intention d’appliquer les théories meurtrières de son nouveau camarade de jeu ? A la lettre ?

02/10/2008

Régionales : rendez-vous en 2016 !

Sarkozy a-t-il vraiment l’intention de réformer le "mille-feuilles", cet énorme mammouth territorial ingérable (départements et régions) perclus de conservatisme et de discrets privilèges ? Tenez, prenez les régionales de 2010. Chez moi, deux ans à l’avance, elles sont jouées ! La gauche ayant toutes les chances de conserver la majorité en région Bourgogne, on sait déjà qu'à droite, entre 2010 et 2016, l’Yonne sera représentée à Dijon par trois élus : un parlementaire UMP pour tirer la liste ; puis une femme pour respecter la parité ; puis un membre du "Nouveau centre" pour respecter les alliances à droite… et c’est tout, basta, on ferme, fin du coup ! Comment insuffler le moindre dynamisme, le moindre rajeunissement, la moindre innovation dans un système aussi verrouillé ?

01/10/2008

La gauche au Sénat

Qu’est-ce que j’apprends ? Que le Sénat, cette prestigieuse voie de garage pour tous les battus aux législatives, serait une planque royale, un gâchis financier géant, un nid de privilèges insensés ? Je lis dans Le Monde que cette institution faite pour défendre la République et voter la Loi, paraît-il, viole tous les jours les règles élémentaires de la démocratie ?
Heureusement, cela va changer ! Quelques grandes voix de la gauche combattante et désintéressée comme Jean-Pierre Chevènement ou François Rebsamen, élus en septembre, vont rejoindre les Robert Hue, Dominique Voynet et autres Robert Badinter dans leur dur combat contre l’argent roi et, j’en suis sûr, vont spectaculairement refuser tous les avantages liés à leur nouveau mandat ! Sûr !

23/09/2008

Touche pas à ma promo !

Hier dans le 8è arrondissement, demain dans le 10è, Bertrand Delanoë invite les journalistes à couvrir ses réunions publiques, mais à une condition : pas de questions sur le PS ! La presse est là pour assurer la promo, pas l’info ! Chez Ruquier, samedi soir, le critique Eric Naulleau a osé dire à Gérard Jugnot que la fin de son nouveau film lui avait moins plu que le début : Jugnot, furibard, l’a littéralement insulté ! Comment ? Quelqu’un ose polluer la promo du film en donnant un avis nuancé ? Sur RTL, ne supportant pas que Jean-Michel Aphatie lui parasite son one-man-show avec des questions pointues, Bernard Tapie lui lance : "Vous êtes un connard !" La conclusion, c’est Michel Rocard, en promo dans les médias depuis soixante ans, qui la livre dans La Croix de vendredi : "Les médias nous pourrissent la vie !" Ben voyons.

22/09/2008

La Côte d'Or à gauche

En Côte d’Or, après une dégelée aux régionales, la droite s’est pris un râteau aux cantonales, puis une branlée aux municipales, avant de se ridiculiser, ce dimanche, aux sénatoriales. Si François Patriat, président du conseil régional (PS), est passé haut la main, ce qui était attendu, les dissensions au sein de la droite locale - vilenies médiocres, petites haines recuites, concurrences minables - ont causé la surprise et fait passer de justesse François Rebsamen, maire de Dijon (PS) devant le sénateur sortant Louis de Broissia (UMP). Résultat : 2 sénateurs sur 3 sont socialistes dans ce département qui n’en avait pas eus depuis 60 ans ! Que les dirigeants de la droite, dans ce département sinistré, aient quelques reproches à se faire, voilà, je vous rassure, qui ne vient à l’idée de personne.

21/09/2008

Mes bien chers frères

Mea culpa. J’ai écrit un jour, dans ce blog, que les journalistes politiques occultaient systématiquement l’une des clefs électorales de ce pays, à savoir l’influence des réseaux francs-maçons. Je ne diabolise personne, évidemment, mais je me marre : combien de doctes commentateurs, morts de trouille à la seule idée d’évoquer ce sujet sulfureux, se vautrent, du coup, dans leurs analyses ! Eh bien, j'ai eu tort. Concernant le duel Raffarin-Larcher pour la présidence du Sénat, L’Express de cette semaine explique que la primaire au sein de l’UMP réduit le poids des "frères", qui ne seraient qu’une trentaine au sein de ce parti, et avantage donc Raffarin ; de son côté, le Fig Mag évalue à une centaine les voix des sénateurs franc-maçons, toutes obédiences confondues, qui bénéficieront à Larcher. On progresse dans la transparence...

20/09/2008

Des cracks face au krach

La crise financière internationale, qui pèse sur notre économie comme un gros orage qui menace d’éclater, est un sacré révélateur de la fragilité du politique. Au moment où la Maison Blanche injecte 1 700 milliards de dollars d’argent public (!) pour soutenir l’activité des banques privées, les échanges d’arguments simplistes entre McCain et Obama font froid dans le dos. Et chez nous, où l’on croit toujours que la gauche ferait mieux que la droite, et réciproquement ? Franchement, combien de candidats ou sous-candidats à la direction du PS seraient capables de piloter le pays en cas de krach général ? Combien de candidats aux sénatoriales, demain, comprennent quoi que ce soit à l’économie ? Or, dans cette partie qui les dépasse, c’est bien notre avenir de citoyens qui se joue !

17/09/2008

Le PS est pathétique

Les socialistes tiendront-ils jusqu’à Reims ? Le navrant spectacle de leurs bisbilles largement et complaisamment retransmises par les médias (alors qu’elles ne passionnent que les journalistes politiques, les chroniqueurs en mal de sujets faciles et quelques humoristes désoeuvrés) est pathétique, limite indécent : tous ces personnages prétentieux qui ne se distinguent que par leurs ambitions personnelles et qui brassent du vide à longueur de temps n’éprouvent visiblement pas les mêmes difficultés à vivre que leurs électeurs potentiels, lesquels commencent à s’escagasser grave. C’est pour cela que Sarkozy remonte dans les sondages : le citoyen lambda ne l’aime pas plus qu’il y a six mois, mais il a le sentiment que lui, au moins, il sert à quelque chose.

04/09/2008

Les forçats de la politique

Dans les innombrables interventions qui ont suivi les journées PS de La Rochelle, il y a un mot qui choque franchement : "il nous reste du travail à faire", "nous devons travailler", "nous allons encore travailler", "nous avons déjà beaucoup travaillé", etc. Les prétendants à la direction du PS se rendent-ils compte de l’indécence de ce mot qu’ils emploient toujours en fronçant les sourcils ? Tenir des discours inutiles, discuter à n’en plus finir, déjeuner dans les bons restos, aller de réunion en réunion, faire son courrier dans l’hémicycle, monter des combinaisons de personnes, défaire des alliances, répondre à des interviews, téléphoner, envoyer des textos, dénigrer l’un, flatter l’autre, lire les journaux, regarder la télé, y passer à chaque fois qu’il est possible, le tout aux frais du contribuable, est-ce bien ce que le vain peuple appelle travailler ?

30/07/2008

Benoît XVI ou Trotski ?

Heureusement qu’il y a quelques anticléricaux viscéraux pour rappeler aux médias que le pape Benoît XVI sera bientôt en visite en France ! Sur internet, un collectif "Remballe-ton-pape" collige déjà des signatures pour protester contre l’événement (avouons qu’un pape allant prier au sanctuaire de Lourdes, c’est particulièrement scandaleux). Le manifeste, un festival d'intolérance bourré d’erreurs factuelles, tourne exclusivement autour des problèmes sexuels de ses auteurs. Les groupuscules signataires – Panthères Roses, Marche mondiale des femmes, Alternative libertaire, la LCR du jeune Besancenot – exigent, texto, que l’Eglise arrête de faire des déclarations criminelles, et que l’Etat s’affranchisse de l’idéologie catho. S’affranchir d’une idéologie, c’est bien une revendication trotskyste ! Allez, mes bien chers frères, tous ensemble : "A bas Benoît XVI ! Vive Trotski !"

25/07/2008

Chers militaires !

Que la vocation de l’armée française ne soit pas l’aménagement du territoire, c’est l’évidence. Sauf pour nombre d’élus locaux qui pensent benoîtement que l’Etat doit contribuer ainsi, par militaires interposés, à maintenir le remplissage des écoles, entretenir les routes et soutenir l’immobilier. Avec l'argent de mes impôts, bien sûr. En Côte d’Or, le soulagement des élus fait plaisir à voir : Dijon garde sa BA 102, Auxonne son 511è RT. Et chacun de se vanter d’avoir contraint ce gouvernement irresponsable à préserver l’économie dijonnaise : "On a ga-gné !" Ce qui serait bien, maintenant, c’est que le doigt qu’ils maintenaient crispé sur la couture du pantalon depuis quelques semaines, ils se le mettent ailleurs et qu’ils se bougent un peu pour favoriser la création de vrais emplois. Rompez !

22/07/2008

Empaler Jack Lang ?

On ne quitte pas le ras du sol. L’actualité, aujourd’hui, c’est de savoir si le PS va exclure Jack Lang qui a osé, hier, voter en fonction de ce qu’il pensait, sur un sujet qui aurait dû, franchement, mettre tout le monde d’accord. "Faut l’empaler !" a hurlé un député PS. "Le général de Gaulle disait que la vieillesse est un naufrage, je regrette que Jack Lang nous en fasse la démonstration !", a déclaré Henri Emmanuelli, toujours élégant. "Sur le chemin de la trahison, il n'y a que le fleuve de la honte à traverser", a émis Ségolène, citant Mitterrand. Curieux : personne n’avait voulu exclure Fabius quand il a lancé le "non" à l’Europe en 2005, contre la majorité du PS, ce qui était autrement plus grave. Le PS voudrait-il tuer le père ? Après avoir exclu Charasse et Lang, quel autre proche compagnon de Mitterrand les dirigeants socialistes vont-ils vouloir "empaler" ?

21/07/2008

Non à la réforme !

A une voix près, la réforme constitutionnelle a failli capoter. La France est ainsi faite : à chaque nouvelle réforme, ce sont les catégories qui vont en profiter qui hurlent, protestent, s’indignent, descendent dans la rue et font tout pour saboter le processus. De même que ce sont les étudiants qui torpillent la réforme des Universités, ce sont les députés PS qui cisaillent la modernisation de nos institutions politiques. Grogne artificielle, magouilles politiciennes, refus systématique, calculs électoralistes. Triste spectacle. C’est tellement facile de dire "non" ! Nos élus n’ont donc rien retenu en voyant sur leurs écrans, ces derniers jours, la hauteur d’Ingrid Betancourt, l’élégance de Bronislaw Geremek, la dignité de Nelson Mandela ?