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01/12/2007

La dernière scission

L’UDF, c’est fini. De profundis. Centriste, libéral et européen, j’en fus – au moins à l’origine. Mais ayant choisi cette année-là le journalisme, j’ai fait sécession aussitôt. J’étais un précurseur. M’ont suivi dans la dissidence les libéraux d’Alain Madelin et Jean-Piere Raffarin en 1998, les amis de Gérard Longuet et les radicaux en 2002, les copains de Gilles de Robien en 2004, André Santini et la bande du Nouveau Centre en 2007, puis Jean-Marie Cavada la semaine dernière. De scission en scission, la formation giscardienne (qui comptait 113 députés il y a dix ans) s’est réduite à François Bayrou entouré de deux ou trois clampins sympathiques et un peu las.
Et, je ne sais pas, je trouve que, depuis quelques jours, François Bayrou regarde bizarrement Marielle de Sarnez…

14/10/2007

Fin du débat politique

D’émissions politiques en débats télévisés, la culture médiatique régresse spectaculairement. Naguère, journalistes et hommes politiques échangeaient des arguments, plus ou moins développés, de préférence en deux parties. Depuis une dizaine d’années, on se dispute à coup de "petites phrases" qui dispensent de lire textes de loi ou articles de fond. Aujourd’hui, on organise débats et polémiques autour de simples mots, qu’on utilise comme des balles de revolver : "dégueulasse", "petit con", "rupture", "ouverture", "faillite", "ADN", "détail", etc. D'où cette manie de couper toute parole intelligente au bout de 45 secondes. D'où cette tendance à donner la parole à qui n'y connait rien. On fait l’impasse sur la connaissance, on évacue le réel, on proscrit la pensée : après nous, le déluge !

17/09/2007

Gardez-moi de mes amis...

Reste-t-il encore quelques naïfs qui pensent qu’en politique, la lutte se joue entre la droite et la gauche ? Les temps ont changé : désormais, quand on s’engage en politique, c’est exclusivement pour se bagarrer contre quelqu’un de son camp.
A gauche, voyez les "jeunes lions" du PS dont le seul objectif quotidien, méticuleux, est de tuer les "éléphants" de leur propre parti. Voyez Lionel Jospin qui, dans le livre qui a occupé tout son temps depuis six mois, assassine sauvagement et définitivement Ségolène Royal.
A droite, voyez Bernard Debré, dont l’activité obsessionnelle consiste à empêcher Françoise de Panafieu de devenir maire de Paris. Voyez Dominique de Villepin, qui n’a rien d’autre à faire de ses journées que dézinguer systématiquement Nicolas Sarkozy.
Toujours pour le bien du peuple français, bien sûr.

24/06/2007

Pause estivale

L'été est là. Il est temps de faire une petite pause. Ce blog, créé il y a un an, a atteint son rythme de croisière : 365 notes, autant de commentaires, 5.000 visiteurs et 22.000 pages consultées par mois. Et un petit livre, Blog à part, qui a eu, en Bourgogne, un petit succès. Un grand merci à tous ceux qui en avaient fait un rendez-vous quotidien, le temps d'une boutade irrévérencieuse ou d'un coup de gueule impromptu.
Je laisse le blog en l'état, pour ceux qui voudraient retrouver quelques bourdes politiques ou saillies électorales - on a bien rigolé, quand même ! - et pour ceux qui ne connaissent pas encore les Editions de Bourgogne, dont c'est un peu la vitrine. Nous nous retrouverons à la rentrée. Bon été à tous.

21/06/2007

C'était pas de l'humour

Le prix "Humour et politique 2007" sera attribué par le Press Club le 3 juillet. Mon favori cette année est François Bayrou, qui a tenu ce propos rassurant et définitif : "Si je suis élu, rien ne changera en France !". De même l’an dernier, Ségolène Royal était ma favorite avec "Même quand je ne dis rien, cela fait du bruit".
Mon lauréat préféré fut, en 1997, Hervé de Charette, président d’un petit parti dont lui-même a dû oublier le nom, qui a dit cette année-là : "Ce n’est pas parce que nous sommes un parti charnière qu’il faut nous prendre pour des gonds !"
Hors concours, en 2007, Yannick Noah : "Si Sarko passe, je me casse !" Dommage qu’il ne figure pas sur la liste. Il est vrai que ce n'était pas de l'humour...

19/06/2007

La vengeance d'une brune

A chaque fois, Ségo dit : "Et c’est la dernière fois que je m’exprime là-dessus". Et à chaque fois, elle remet cela. C’est plus fort qu’elle. Dès qu’elle voit un micro, il faut qu’elle redise au monde entier que cet enfoiré de Hollande l’a trompée, humiliée, et avec une vulgaire journaliste en plus ! Et qu’elle, au fond, est une sorte de femme battue, une victime du machisme petit-bourgeois, une Olympe de Gouges montant sur l’échafaud, une Jeanne d’Arc victime d’un gros Cauchon ! A chaque fois, on comprend que toute cette campagne présidentielle, dans le PS puis hors du PS, ne fut qu’une succession de mensonges (l’annonce du mariage, le bisou en public, etc) composant un long hurlement de douleur, un cri de vengeance dont l’Elysée ne fut que le prétexte occasionnel, romanesque et... pathétique !

17/06/2007

Maintenant, on dit tout

Hollande et Royal se séparent. C’est sur cette nouvelle très people - mais pas très surprenante - que s’achève ce soir, symboliquement, une longue période électorale dominée par les bisbilles étouffées, les dissensions cachées et les ressentiments de coulisse qui ont émaillé les relations entre ces deux personnalités, lesquelles se disputent aujourd’hui la garde des enfants, la maison de Mougins, la tête du parti socialiste et le leadership de la gauche aux présidentielles de 2012.
Que la nouvelle soit annoncée quelques heures après la fin des quatre tours de scrutin, est fâcheusement significatif : il ne fallait pas affoler les électeurs, mais maintenant que ceux-ci ont voté, on peut dire la vérité. Pas très honnête, tout cela. Triste fin.

15/06/2007

Vive la "discipline républicaine" !

A Montreuil, le candidat communiste Jean-Pierre Brard sera tout seul, dimanche, à se présenter devant le corps électoral. Motif : le PS a ordonné à sa jeune candidate Mouna Viprey, qualifiée pour le second tour, de se retirer. Et sans discussion. La nana est folle de rage, et on la comprend : elle te l’aurait bouffé, le vieux coco ! Mais François Hollande veille à appliquer scrupuleusement la traditionnelle "discipline républicaine". C’est au nom d’icelle que Bernard Kouchner, candidat à deux reprises aux législatives, avait dû faire, à chaque fois, au second tour, la campagne d’un bolchevik pur et dur !
La "refondation" des socialistes français, je me marre. Le PS, tout entier tendu vers le passé, n'est toujours pas sorti du Front popu ! Au fait, quelqu’un a-t-il raconté cela à François Bayrou ?

14/06/2007

Je m'abonne à Libé !

Curieux comme les médias commentent la "vague bleue" de loin, comme s’ils étaient sur un autre monde. Or ils vont maintenant la subir, et de façon parfois paradoxale :
- Les chaînes de télé vont être obligées, pour tenir compte de cette évolution de l’opinion, de "recentrer" leurs programmes aux accents un peu trop gauchistes : malheur à La Matinale (Canal +), Ce soir ou jamais (France 3), En Aparté (Canal +), Arrêt sur image (France 5) ou On a tout essayé (France 2) qui sont de moins en moins "fédérateurs".
- A l’inverse, les journaux écrits vont avoir intérêt à se gauchir un peu, ou au moins d’aiguiser leur sens critique, pour être crédibles. Malheureux Figaro ! Le principal bénéficiaire de la "vague bleue" pour les années qui viennent, mais oui, c’est Libération !

13/06/2007

Le PS pleure le PC et le FN

Les deux principaux résultats des élections de 2007 – la défaite du PS et la déroute des extrêmes – sont, en réalité, étroitement liés. Sans l'extrême-gauche et l'extrême-droite, le PS est fichu. Et pour longtemps.
Sans les communistes, c'est clair, Mitterrand ne serait jamais devenu président de la République en 1981 (c'est d'ailleurs pour sauver le PC affaibli, en 1988, que le PS a abaissé à 20 le nombre requis pour constituer un groupe à l’Assemblée). Mais sans le FN, qu’il a fait massivement entrer à l’Assemblée en 1986 pour plomber durablement la droite modérée, Mitterrand n’aurait pas régné pendant 14 ans sur la France ! Et sans le FN, qui a fait basculer à gauche la quasi-totalité des triangulaires aux législatives de 1997, Jospin ne serait jamais devenu premier ministre !
Moralité : sans les fachos et les cocos, les socialos, c’est zéro.

12/06/2007

La religion du livre

Sarko est-il cultivé ? Franchement, on s’en tape. Sauf en matière de bons vins : son ignorance en la matière, qui explique sans doute sa faible résistance à l’alcool, est évidemment désolante. Mais pour le reste, en tant qu’éditeur indépendant, je préfère un président qui aide la culture à un président qui étale la sienne. Un qui soutienne le livre plutôt qu’un qui écrive des poèmes.
Plus concrètement encore, je rêve d’un chef de l’Etat qui parviendrait à convaincre les pouvoirs publics (gouvernement, régions, départements) que le livre n'est pas un objet "culturel" (bons sentiments, propos de salons, bouts de chandelles), mais une activité "économique" (aides concrètes, création d'emplois, soutien à l'export). Sur ce point, croyez-moi, y a du boulot !

11/06/2007

Le spectre des godillots

La "vague bleue" ne présente qu’un danger, en vérité, mais il est de taille : l’entourage de Sarko va-t-il ou non, par facilité, verrouiller pour cinq ans toute contestation ?
Je ne parle pas de Besancenot et Le Pen, dont on se passera très bien à l’Assemblée. Ni du Modem, qui a le temps d’un quinquennat pour prouver qu’il existe. Ni même du Nouveau Centre, les nouveaux convertis étant toujours les plus zélés.
Je parle des socialistes, à qui il faudra donner la parole dès qu’ils auront retrouvé leurs esprits. Et surtout des libéraux, sociaux, giscardiens, radicaux, européens, qui, de Borloo à Raffarin, composent une partie non négligeable de l’UMP : si ceux-là sont noyés dans la masse des inconditionnels, alors c’est le retour de l’ "Etat RPR" et des "godillots", de sinistre mémoire. Quand j’entends Devedjian expliquer qu’il est, lui, l’ouverture, je suis un peu inquiet.

08/06/2007

La Mère la Victoire

Ségolène Royal a décidément un culot phénoménal. Elle n’a peur de rien, elle a raison sur tout ! Sur France Inter, ce matin, malgré l’insistance de Nicolas Demorand, elle a répété qu’elle n’avait pas subi une "défaite", et qu’elle n’avait commis aucune erreur : ni inventaire, ni autocritique ! Si elle n’a pas gagné, c’est la faute aux autres, aux éléphants, aux traîtres, à tous ceux qui l’ont critiquée au PS, au calendrier, au débat interne, aux mensonges de la droite, au filet qui était trop haut, à la partialité de l’arbitre, au vent qui soufflait de face ! Pourquoi Sarko a-t-il gagné, alors ? Parce qu’il s’est préparé pendant 5 ans à la tête de son parti, ce qui n'était pas son cas. Conclusion, fastoche : c’est exactement ce qu’elle va faire.
Putain, cinq ans ! Et peut-être dix si elle perd en 2012 ! Pardon : si sa victoire est à nouveau inférieure à 50 % !

07/06/2007

Mitterrand revient !

medium_Francois_Mitterand.jpgConcernant le mystérieux blog François Mitterrand 2007, qui fait jaser le tout Paris politico-médiatique, j'ai décidé de livrer ici même, aujourd'hui, deux informations exclusives à propos de l'auteur dudit :
1. Ce n'est pas moi ;
2. J'ignore qui c'est.
Mais en lisant les commentaires courroucés, indignés ou méprisants que ce blog suscite, je me dis que nombre de mes confrères manquent singulièrement d'humour. Mais oui, c'est drôle ! Mais oui, c'est une bonne idée que d'avoir ressuscité, le temps d'une campagne, ce président littérateur et coquin qui savait se jouer du petit monde parisien en proférant des horreurs sur les uns et les autres.
La campagne législative est suffisamment ennuyeuse pour qu'on s'y amuse un peu, nom d'un président !

05/06/2007

Les déboires de la famille royal

Royal et Hollande exigent donc 150.000 euros de dommages et intérêts de la part des auteurs du livre La femme fatale, deux journalistes du Monde qui, si l'on comprend bien, n’avaient pas pu publier dans leur propre journal les infos croustillantes qu’elles ont recueillies, pendant les présidentielles, sur les déboires du couple vedette de la politique française. Le sujet n’est pas simple. Car la vie privée, en effet, c’est sacré. Mais qui osera prétendre que les relations Hollande-Royal n’ont pas eu d’incidences, peut-être même majeures, sur la campagne électorale, donc sur la vie de 60 millions de Français ?
Qu’on ne nous refasse pas le coup de Mazarine ! Et qu’on ne nous fasse pas pleurer sur le sort de Ségolène, qui convoqua naguère toute la rédaction de Paris Match dans la chambre de la clinique où elle venait d’accoucher !

04/06/2007

Noir désir

Il est marrant, Laurent Joffrin, le directeur de Libération : dans son édito de ce matin, il voudrait qu’il y ait moins de blancs à l’Assemblée nationale ! Or, à quoi se reconnaît un blanc ? A sa couleur de peau. La République n’étant pas raciste, la demande de Joffrin est irrecevable. Point barre. Vouloir moins de blancs au Palais Bourbon, est-ce bien différent du souhait de Georges Frêche qui voulait, lui, qu’il y ait moins de noirs dans l’équipe de France de foot ?
Déjà qu’on n’arrive pas à y faire entrer suffisamment de femmes, à l'Assemblée ! Et pourquoi ne pas instaurer un quota de députés juifs ? Ou handicapés ? Ou homosexuels ? Ou, encore mieux : un quota de pauvres, qui représenterait mieux, en effet, la population française !
Et pendant qu’il y est, Joffrin, tiens, pourquoi il ne réclame pas un quota de députés socialistes ?

02/06/2007

Tout change sauf la presse

Est-ce parce que la campagne législative est déjà pliée que les médias pédalent dans la semoule ? Ou parce que les journalistes peinent à renouveler leurs poncifs dévastateurs, que la présidentielle de mai 2006 a rendu caducs ? Voyons, que disaient-ils, déjà, il y a juste un an ?
- que les Français, désabusés, ne s’intéressaient plus à la politique ;
- que Le Pen était aussi dangereux, sinon davantage, qu’en 2002 ;
- que le candidat du PS en 2007 serait Fabius, Strauss-Kahn ou Jospin ;
- que Sarko était un excité, limite facho, qui faisait peur aux Français ;
- qu’il n’avait d’ailleurs aucune chance vu que Chirac se représenterait…
Le scrutin du 6 mai a balayé tout cela. Beaucoup de choses, en France, sont remises en question. Sauf dans la presse.

31/05/2007

Le golden Séguéla

Il n’y a pas que les PDG et les stars du cinéma qui bénéficient de golden parachutes choquant le pékin. Prenez Jacques Séguéla : il s’est fait jeter par Walesa en Pologne, il a planté Mélina Mercouri en Grèce, il a plombé Abdou Diouf au Sénégal, il a envoyé Jospin dans le décor en 2002, et, cette année, il s’est complètement trompé sur Ségolène avant de vanter les mérites de Bayrou puis de rallier Sarkozy... Eh bien ! il est toujours vissé, à 73 ans, à son fauteuil doré de vice-président d’Havas !
Tiens, rien que pour le fun, un rappel de sa réaction au discours de Ségolène Royal à Villepinte : "C’est le plus beau discours que j'ai entendu de ma vie ! C'est enfin le projet qu'on attendait ! Ségolène a revêtu les habits de lumière de président ! Elle a complètement enterré le discours de Sarko !"
Il faut admettre que cet homme-là est impayable !

30/05/2007

Ségolène à Matignon ?

Je reviens sur l’hypothèse d’une victoire in extremis de la gauche le 17 juin – improbable, certes, mais pas totalement inimaginable. Le président Sarkozy serait logiquement obligé de nommer à Matignon le n° 1 du PS, François Hollande, pour cinq ans de cohabitation difficile et bigrement conflictuelle. A moins que… A moins que Ségolène Royal ne prétende à la fonction ! Ce matin, sur LCI, face à Christophe Barbier, elle a bien répondu : "Il faudrait toujours assumer".
Sacrée Ségolène ! "Je ne m’interdis rien", avait-elle déjà dit lundi sur France 2. Est-elle ou non le n° 1 du PS, a demandé Barbier ? Réponse : "Pour l’instant, c’est François Hollande". Tout est dans ce délicieux "Pour l’instant".
Ségo, premier ministre de Sarko : imaginez la tête de Bernard Kouchner !

29/05/2007

Président ou chef de parti ?

Nicolas Sarkozy fera ce soir au Havre ce que Valéry Giscard d’Estaing avait fait en 1978 à Verdun-sur-le-Doubs : il invitera les Français, convoqués aux urnes les 10 et 17 juin, à faire le "bon choix" en envoyant à l'Assemblée nationale une majorité de députés qui appliqueront sa politique. Sarko ne veut pas cohabiter avec un premier ministre nommé François Hollande, c'est humain.
Est-ce le rôle d’un président de la République ? Celui-ci doit-il être plutôt un monarque, un arbitre, un chef de parti ? Quel est son véritable pouvoir, en vertu de la Constitution ? A ces questions, qui furent au cœur du débat sur la VIème République lors des présidentielles, le professeur Claude Patriat, de l'Université de Dijon, répond avec clarté dans un petit livre que je vous conseille : L’Annonce faite à Marianne, publié aux Editions de Bourogne. Bonne lecture !