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11/01/2008

Supprimons les petites communes !

La commission Attali propose de supprimer les départements. C’est ne rien connaître aux réalités locales : d’abord, il est exclu de fermer cet énorme guichet de redistribution sociale qu’est devenu le département ; ensuite, les sénateurs ne voteront jamais la mort des départements puisqu’ils en sont l’émanation ! Fin du coup. Il serait tellement plus simple de supprimer les 25.000 communes de moins de 700 habitants, qui coûtent cher et qui n’ont plus aucune compétence ! On continuerait à élire au niveau "municipal" les délégués aux conseils des communautés de communes (le maire actuel et son premier adjoint), qui sont le vrai échelon de la décision locale. Les communautés de communes remplaceraient tranquillement les cantons, et hop ! Simple et pas cher ! Mais combien d'élus, sur les 400.000 qui peuplent les conseils municipaux, oseront approuver une telle révolution ?

10/01/2008

Qui donne le tournis ?

29e7337eb0d885cb41ad90ff4ea9136c.jpgFrançois Bayrou reprochant à Sarko de "donner le tournis", c’est la plus belle de ce début d’année. A deux mois des municipales, qui donne le tournis à qui ? L’ami François place, à Marseille, son nouveau camarade "vert" Jean-Luc Bennahmias contre ses anciens amis politiques ; en Aquitaine, il soutient le célèbre révolutionnaire bordelais Alain Juppé, figure emblématique du chiraquisme (tout rapport avec sa propre campagne à Pau serait purement fortuit, bien entendu) ; à Dijon, il pousse ses derniers fidèles à faire équipe avec François Rebsamen, n° 2 du PS et bras droit de Ségolène Royal, allié aux vieux staliniens locaux Pinon et Gervais ; à Paris, il lance la centriste Corinne Lepage contre le centriste Jean-Marie Cavada (honte à ceux qui pensent à un règlement de compte personnel !) ; à Lyon... à Tours... etc...

08/01/2008

Sarko, il en fait trop !

Depuis ce matin, c’est la folie dans les médias. Parce que Nicolas Sarkozy a décidé qu’à l’occasion des vœux aux 600 journalistes invités à l’Elysée comme tous les ans, il donnerait, en plus, tenez-vous bien, une conférence de presse ! A des journalistes, franchement, c’est culotté ! Branle-bas de combat, questions des auditeurs, interviews des spécialistes, reportage en coulisses, et tout le bataclan. Après la prestation du président, à nouveau la folie : extraits, commentaires, petites phrases, réactions, et tout le tremblement. La presse n’en peut plus de dauber sur le salaire, le style, l’entourage, les vacances, le mariage du chef de l’Etat. Et même aussi, parfois, attention aux yeux, sur sa politique ! Et en répétant jusqu'à plus soif cette critique sévère : Sarkozy, vraiment, il en fait trop !

06/01/2008

Marre d'Amara ?

Depuis trois jours, les médias citent à l’unisson la déclaration au Point de Fadela Amara, membre du gouvernement, qui explique qu’elle "ne votera pas Sarkozy" à la prochaine présidentielle. C’est vrai que cela fait désordre. Mais les journalistes, qui font un métier difficile et qui manquent de temps, comme chacun sait, n’ont cité que la chute du papier. Ils ont sauté les 4/5 de l’interview, qui est une charge incroyable contre le PS, le "parti des bien planqués" qui "pensent qu’habiter le 16ème c’est habiter la France", un parti de "bobos" qui "n’est plus dans le progrès social, mais dans la gestion de carrière des uns et des autres", un parti qui a "abandonné ses combats", qui a "des positions qui puent", un "cercle de notable qui se partagent le gâteau", etc. Pffui !

04/01/2008

Fils de, fille de

En a-t-on lu, des commentaires sur le fils Bhutto qui succède à sa mère au Pakistan ! Comme si c’était original ! Demandez à Rajiv Gandhi, Bachar-el-Assad, Faure Eyadema, Amine Gemayel, Ilham Aliev, Mohammed VI, George Bush et tant d’autres !
Il n’y a qu’en France, bien sûr, qu’aucune personnalité politique n’est fils ou fille de parlementaire, république oblige ! A part évidemment Jean-Louis Debré, Bernard Debré, Françoise de Panafieu, Gilbert Mitterrand, Axel Poniatowski, Ladislas Poniatowski, Louis Giscard d’Estaing, Jean-Michel Baylet, Jean-Pierre Abelin, Marièle de Sarnez, Marine Le Pen, Remi Delatte, Gérard Audinot, Laurent Dominati, Philippe Dominati, Serge Dassault, Olivier Dassault, Dominique de Villepin, Jean de Gaulle, Pierre Joxe, Roselyne Bachelot, et j’en oublie sûrement un paquet !

03/01/2008

Une "politique de civilisation" ?

Il n’y a vraiment qu’en France que les journaux déclenchent une polémique après les vœux télévisés du chef de l’Etat pour savoir s’il s’est légitimement ou non inspiré des thèses du sociologue Edgar Morin en parlant de "politique de civilisation" ! C’est d’autant plus drôle que Morin, à mon humble avis, est surtout le maître de la tautologie réciproque et simultanée, recherchant, en se grattant l'occiput, la synthèse des contraires dans un monde complexe : le marché, mais sans négliger le social ; l’ouverture au monde, mais en défendant les valeurs nationales ; l’individualisme, mais sans oublier la solidarité, etc. Cela n’a aucune importance et ne représente aucun enjeu, mais cela permet de multiplier polémiques tranquilles et interviews pèpères - loin, très loin de l'Irak, du Kenya ou du Pakistan !

01/01/2008

La bataille de Vienne

Deux images au contenu universel. L’une a bouclé 2007 : à Islamabad, les yeux injectés du sang de Benazir Bhutto, des barbus se battant les flancs en hurlant la haine, vociférant des hallalis médiévaux, cassant leur voix sur des slogans imbéciles, assénant à la caméra des promesses de mort. L’autre a inauguré 2008 : à Vienne, dans la splendide salle du Muzikferien, un vieux chef d’orchestre en smoking, porté par la musique de Strauss, dirigeant en souriant, d’un seul mouvement de doigts, deux cents mélomanes en train d’applaudir la Marche de Radezky. Les deux images ont été vues par la terre entière. Qu’est-ce qu’elle va préférer, la terre ? 2007 ou 2008 ? Islamabad ou Vienne ? C’est la seule bataille qui compte aujourd’hui !

28/12/2007

Petites perles

En cette période de fêtes, personne ne s’intéresse aux petites phrases prononcées ici ou là par les dirigeants politiques. Sachez, si c'est votre cas, quelles furent les deux plus belles de cette fin d’année :
D’abord, c’est François Bayrou qui, dans Le Figaro, a violemment attaqué le discours du Latran de Sarkozy, l’accusant de ressusciter "l’opium du peuple que dénonçait Karl Marx". Pour un chrétien, bravo, c'est géant.
Ensuite, c’est Ségolène Royal, à qui les journalistes de La Croix parlent de Delanoë comme d’un rival, et qui réplique : "Je n’ai pas de rivaux, c’est moi qui ai été candidate à l’élection présidentielle !" Magnifique, non ?
Perdre une présidentielle, ça laisse des traces...

27/12/2007

Les auditeurs ont la dent dure

Quand les journalistes sont en vacances, les auditeurs prennent le pouvoir. Ségolène Royal et son ex-porte-parole Arnaud Montebourg s’insurgent contre le voyage de Nicolas Sarkozy effectué dans l’avion de l’industriel milliardaire Vincent Bolloré ? C’est une auditrice, sur Europe 1, qui rappelle que les propres bureaux de Ségolène Royal sont payés par l’industriel milliardaire Pierre Bergé ! Les médias dénoncent à l’envi, depuis hier, le côté ostentatoire des vacances égyptiennes du président ? C’est un auditeur, sur RTL, qui fait gentiment remarquer que ce sont les journalistes qui font les journaux, et qu’aucun d’entre eux n’est obligé de mettre Sarkozy à la une tous les jours !
Les auditeurs ont la parole. Ils ne disent pas que des bêtises.

22/12/2007

Rideaux de fumée

L’idée la plus bête que nous ayons entendue cette semaine - et encore ce matin, chez Souchier, dans la bouche d’un docte sociologue dont je n’ai pas retenu le nom - c’est que Sarkozy ait machiavéliquement mis en scène sa relation avec Carla Bruni pour occulter la visite en France de Kadhafi et faire oublier l’épineuse question du pouvoir d’achat. Trop fort, le Sarko ! Draguer un top model pour niquer les journalistes : quel manipulateur ! Je suis sûr qu’il a déjà prévu la parade médiatique à la probable hausse de l’inflation : cette semaine-là, le filou, il gagnera le marathon de New-York ! Et à la veille des arbitrages budgétaires, l’an prochain, vous verrez, il endormira les médias en gagnant à l’euromillion, en recevant le prix Nobel de littérature et en découvrant le médicament contre le sida ! Il est malin, le Sarko !

18/12/2007

Ils sont déchaînés !

3c6b6156b54f400cff20f554582f760d.jpgIls sont déchaînés ! Les Aphatie, les Duhamel, les Elkabbach, les Joffrin, les plus sérieux gardiens du dogme journalistique, les voilà qui lâchent la bonde, dialoguent avec les auditeurs des amours de Sarko, pipolisent à qui mieux-mieux ! Carla leur a tourné la tête. Il n’y a plus que TF1 et La Croix pour s’en tenir à un vieux, vieux principe éculé : la vie privée, c’est la vie privée. Mais les autres, tous les autres !!! Les mêmes qui fermaient pudiquement les yeux sur les nuits agitées de Giscard, qui refusaient d’évoquer les liaisons de Chirac, qui occultaient sciemment la double vie de Mitterrand, les voilà qui expliquent sans complexes que l’équilibre sentimental d’un chef de l’Etat, c’est un sujet public !

17/12/2007

Sarko, y a des limites !

3380caae2a1d2f9a47cc9bf91d4eca87.jpgElle avait raison, ce matin, Catherine Nay : Carla Bruni, physiquement, c’est exactement le genre de Cécilia en plus jeune et en plus sexy ! Pour un mec normal, sortir avec la Bruni, c’est le top, cela fait bicher les copains, et tant pis si cela ne dure qu’un printemps ! Sauf que…
Sauf que le mec en question, il est président de la République, et qu'il contribue à propager une certaine idée de la France dans le monde. Que le chef de l’Etat sorte avec une italienne, bon. Avec un top model, bon. Avec une chanteuse, bon. Avec l’ex du mari de la fille de BHL, bon. Mais qu’il emmène sa nouvelle nana à Disneyland, ça, franchement, c’est discutable. Pourquoi pas au MacDo, pendant qu’il y est ?

15/12/2007

Bayrou vote Rebsamen

Les municipales de 2008 vont montrer que la dérive suicidaire de François Bayrou n’est pas terminée. A Dijon, le représentant du Modem, François Deseille, est un vrai centriste, plutôt sympathique, et pas vraiment favorable à l’alliance avec le PC. Il est naturellement proche de la jeune équipe de centre-droit conduite par François-Xavier Dugourd qui part à l’assaut du maire en place, François Rebsamen, n° 2 du PS. Sauf que Bayrou, depuis Paris, fait pression sur Deseille pour qu'il rejoigne la majorité sortante PS-PC-Verts, comme ça, uniquement pour faire la nique à Sarkozy. Tout Dijon retient son souffle : Deseille obéira-t-il aux ordres de Paris ? La politique est un jeu d'enfants : que croyez-vous qu’il adviendra quand Rebsamen, réélu grâce à cet artifice politicien, aura mangé tout cru le Modem dijonnais ?

13/12/2007

Passionnante Michèle Cotta

bfb1859908a887c26cf1cd90ecfd8ab1.jpgMichèle Cotta était hier soir l’invitée du Club des Ecrivains de Bourgogne, à Dijon. Superbe réunion, aussi intéressante que conviviale. Son dernier livre - les Cahiers secrets de la Vè République, parus chez Fayard - est épatant. En relisant ses notes de 1965 à 1977 (de la première élection présidentielle gaulliste à l’Union de la Gauche en passant par la mort de Pompidou, l'élection de Giscard, etc) on mesure à quel point les fondamentaux de la vie politique française sont immuables.
On constate aussi que le journalisme, le vrai, c’est d’abord une passion et une éthique. Merci Michèle.

08/12/2007

La mode des polémistes

La mode radiophonique est aux "polémistes". On prend trois ou quatre journalistes vaguement de droite ou de gauche, on agite le bocal et on tente de faire mieux que les Grosses Têtes ou la bande à Ruquier. La sauce prend rarement, car, au fond, ils pensent à peu près la même chose et, surtout, ils ne connaissent pas les sujets dont ils parlent. Exception faite pour le duo Jacques Marseille/Jean-François Kahn, le samedi sur Europe 1. Ces deux-là ont lu des livres, ils connaissent l’Histoire, ils travaillent leurs dossiers et ils ont juste la dose de mauvaise foi qui fait le sel de la dispute. Ce matin, Marseille expliquant que les Français ne devraient pas commercer avec les Italiens avant que ceux-ci fassent repentance du génocide perpétré par César à l’égard des Celtes, un régal !

06/12/2007

Merci Arlette Chabot

Après six mois d’inanité, ce soir, sur France 2, retour aux bons vieux débats politiques comme on les aime, gauche contre droite, et laissez-moi vous répondre, et je ne vous ai pas interrompu. Avec des invités modernes qui ont remplacé Lang, Bayrou et Le Pen : Henri Guaino, le gourou bourru de Sarko, tellement content d’être là ; Olivier Besancenot, fidèle aux Postes, le coupe-papier entre les dents ; Julien Dray, de plus en plus penché en avant, entraîné par le poids du réel ; une petite nouvelle au prénom improbable (au Modem, ceux dont on connaît le nom sont tous passés chez Sarko) ; un journaliste du Nouvel Obs au débit incompréhensible ; et, pour ne pas rompre avec les fondamentaux, Alain Duhamel, le seul qu’on retrouve aussi sur les images d’archives en noir et blanc. J'adore.

03/12/2007

Changement d'époque

La vie politique change. Les révélations de Ségolène sur son plantage entre les deux tours des présidentielles, portable en main, en bas de l’immeuble de Bayrou, sont à l’aune du pêcheur traitant, de son balcon, le chef de l’Etat d’ "enculé". La seule différence, pour l'anecdote, c’est que le petit Nicolas a rétorqué "Descends !" à son contestataire, alors que Bayrou a lancé "Ne montez pas !" à la candidate du PS.
Mais les deux récits sont sacrément révélateurs d’un changement d’époque : imagine-t-on le général de Gaulle planqué dans sa voiture en espérant que Lecanuet lui ouvre sa porte, ou Valéry Giscard d'Estaing défiant pour une castagne un type l'ayant traité d’enculé ?
O tempora, o mores, bordel !

01/12/2007

La dernière scission

L’UDF, c’est fini. De profundis. Centriste, libéral et européen, j’en fus – au moins à l’origine. Mais ayant choisi cette année-là le journalisme, j’ai fait sécession aussitôt. J’étais un précurseur. M’ont suivi dans la dissidence les libéraux d’Alain Madelin et Jean-Piere Raffarin en 1998, les amis de Gérard Longuet et les radicaux en 2002, les copains de Gilles de Robien en 2004, André Santini et la bande du Nouveau Centre en 2007, puis Jean-Marie Cavada la semaine dernière. De scission en scission, la formation giscardienne (qui comptait 113 députés il y a dix ans) s’est réduite à François Bayrou entouré de deux ou trois clampins sympathiques et un peu las.
Et, je ne sais pas, je trouve que, depuis quelques jours, François Bayrou regarde bizarrement Marielle de Sarnez…

14/10/2007

Fin du débat politique

D’émissions politiques en débats télévisés, la culture médiatique régresse spectaculairement. Naguère, journalistes et hommes politiques échangeaient des arguments, plus ou moins développés, de préférence en deux parties. Depuis une dizaine d’années, on se dispute à coup de "petites phrases" qui dispensent de lire textes de loi ou articles de fond. Aujourd’hui, on organise débats et polémiques autour de simples mots, qu’on utilise comme des balles de revolver : "dégueulasse", "petit con", "rupture", "ouverture", "faillite", "ADN", "détail", etc. D'où cette manie de couper toute parole intelligente au bout de 45 secondes. D'où cette tendance à donner la parole à qui n'y connait rien. On fait l’impasse sur la connaissance, on évacue le réel, on proscrit la pensée : après nous, le déluge !

17/09/2007

Gardez-moi de mes amis...

Reste-t-il encore quelques naïfs qui pensent qu’en politique, la lutte se joue entre la droite et la gauche ? Les temps ont changé : désormais, quand on s’engage en politique, c’est exclusivement pour se bagarrer contre quelqu’un de son camp.
A gauche, voyez les "jeunes lions" du PS dont le seul objectif quotidien, méticuleux, est de tuer les "éléphants" de leur propre parti. Voyez Lionel Jospin qui, dans le livre qui a occupé tout son temps depuis six mois, assassine sauvagement et définitivement Ségolène Royal.
A droite, voyez Bernard Debré, dont l’activité obsessionnelle consiste à empêcher Françoise de Panafieu de devenir maire de Paris. Voyez Dominique de Villepin, qui n’a rien d’autre à faire de ses journées que dézinguer systématiquement Nicolas Sarkozy.
Toujours pour le bien du peuple français, bien sûr.