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12/06/2008

Sénatoriales en vue !

Ce qui occupe à plein temps nombre d’élus locaux, en ce moment, ce n’est ni la réforme constitutionnelle ni le référendum irlandais, mais les sénatoriales de septembre ! En Côte d’Or, 3 sièges sont en lice. A droite, on sait que Louis de Broissia va rempiler et on s’interroge sur les incidences tactiques de la candidature de tel ou tel. A gauche, pour la première fois, on espère décrocher un siège. Un mandat national serait une consécration pour le maire de Dijon, François Rebsamen, juste avant le congrès du PS, mais beaucoup d’autres socialistes locaux rêvent du Sénat… dont un certain Lionel Jospin disait naguère dans Le Monde qu’il était une "survivance" et une "anomalie" parmi les pays démocratiques ! Une "anomalie" bien confortable quand même…

08/06/2008

La laïcité en recul

Devant l’AG des Semaines Sociales de France, vendredi, l’ami Paul Thibaud a brillamment rappelé l’équilibre sur lequel s’est imposé l’Etat laïc, fondé dans les années 1880 sur le double refus de l’utopie révolutionnaire de 1789 et de l’ordre moral du IIe Empire : le politique n’a imposé sa morale rationnelle qu’en y intégrant le religieux, aidé en cela par le ralliement à la République prôné par Léon XIII. Mais en évacuant peu à peu le religieux, en le cantonnant à la sphère privée, le politique a rompu l’équilibre et perdu sa légitimité à créer des valeurs collectives. L’Etat s’est affaibli, on ne le respecte plus. Ce n’est pas le citoyen qui règne aujourd’hui, c’est l’individu. L’éthique commune, en France, ce n’est pas la laïcité, ce sont les droits de l’homme. Pour le meilleur et pour le pire.

07/06/2008

Sarko fait vendre

Sarko fait vendre. Plus encore que les éditeurs de best-sellers, les journaux sont en train de transformer le président, mine de rien, en tête de gondole. "Sarkozy vu par les femmes", titre Marianne. "Sarkozy vu par les psys", titre le Nouvel Obs. Je crois pouvoir deviner les prochaines covers en vue sur les kiosques : "Sarkozy vu par les riches" (L’Expansion), "Sarkozy vu par les pauvres" (L’Humanité), "Sarkozy vu par les cheminots" (La Vie du Rail), "Sarkozy vu par les écrivains" (Lire), "Sarkozy vu par les seniors" (Notre Temps), "Sarkozy vu par les cochons" (Porcs et Porcins) et, bien sûr, "Sarkozy vu par les Ch'tis" (La Voix du Nord). Tous ces journaux qui tapent sur le chef de l'Etat à bras raccourcis ne peuvent nier qu’il aura au moins contribué à booster la croissance… de la presse !

05/06/2008

Le clan des Sept

Bertrand, Hortefeux, Darcos, Chatel, Morano, Wauquiez, Woerth. La bande à Sarko, c’est le clan des Sept. La question est : pourquoi sept ? Parce que c’est un chiffre magique : les péchés capitaux, les boules de cristal, les paroles du Christ en croix, les couleurs de l’arc-en-ciel, les collines de Rome et les jours de la semaine sont sept. La plus grande émission politique à la télé s’appelait 7 sur 7. Ces sept mercenaires, qui se prennent pour les sept samouraïs, seraient-ils, aux yeux de Sarko, les sept merveilles du monde ? Voilà qu’ils sont traités de "sept nains" par ceux qui n’en sont pas, et qui leur promettent sept ans de malheur ! La gauche , elle se régale : si les derniers fidèles de Sarko ne sont que sept, les carottes sont qu'huit !

03/06/2008

La mariée n'était pas vierge

L’affaire du mariage annulé pour cause de non-virginité me met mal à l’aise. Parce que les plus virulents à condamner le jugement de Lille sont exactement les mêmes qui contestent que l’islam pose des problèmes spécifiques à la société française. Parce que c’est la coutume islamique qu’il faut dénoncer dans cette affaire et non la loi de la République, dont on n’a pas beaucoup dit qu’elle avait été appliquée correctement, et que c’est le contraire qui eût été scandaleux. Parce que Rachida Dati, qui sait de quoi elle parle quand elle dit que la mariée s’est en bien sortie grâce à cette annulation, a été vilipendée par des tas de beaux esprits qui voient ça de leur fenêtre. Parce que l’émotion l’ayant emporté sur la raison, la pauvre fille va se retrouver remariée de force à ce mari dont, à l’évidence, elle ne voulait pour rien au monde. Qu’on aménage la loi pour éviter de la voir détournée par des usages archaïques, bon, mais pas au prix de la liberté de cette femme !

30/05/2008

Un livre a un prix

Profitant du vent de réformes tous azimuts, y a un lobby qui pousse ses pions, cette semaine, pour tenter d'abroger l’un des rares dispositifs économiques faisant, jusqu'à présent, l’unanimité à droite et à gauche : la loi Lang, qui veut qu’un livre soit vendu à son prix, tant dans les librairies que dans les hypermarchés ou sur internet. Permettre aux gros distributeurs (Amazone, Alapage, etc) de casser les prix des livres, c’est condamner à mort les libraires indépendants et les petits éditeurs. Si le député qui relaie cette idée à l’Assemblée avait consulté les gens du métier, il l’aurait assez vite admis, car tous les professionnels sont d’accord, tous ! A moins qu’il ne considère que les libraires et les éditeurs font partie d’une société dépassée, archaïque, allez hop, à la trappe ! Au pilon ! Pour se cultiver, y a la télé !

27/05/2008

Socialisme OU libéralisme

La grande bagarre entre Royal et Delanoë, sur le fond, s’annonce sportive. Car ils ont raison tous les deux, les futurs candidats PS à l’Elysée, tout en étant rigoureusement irréconciliables : "Les socialistes des années 2010, dit le maire de Paris, doivent être les combattants de la liberté et de l'extension des droits des citoyens, c'est cela le libéralisme politique". Voilà qui est aussi fondé que souhaitable. "Ma conviction, rétorque Segolène, c'est qu'au XXIe siècle, être libéral et socialiste, c'est totalement incompatible". Ce qui est, au regard de l’Histoire, parfaitement exact : le libéralisme et le socialisme sont, depuis l'origine, antinomiques. Alors, libéralisme ou pas libéralisme ? Je pose une question toute bête : c’est peut-être le mot socialisme qui coince ?

23/05/2008

Un journaliste en "promo"

049b846954c3dd6924911043e1333774.jpgLe livre de Bertrand Delanoë interviewé par Laurent Joffrin est un nouveau coup porté à la crédibilité de la presse. Que le maire de Paris mise sur le nom du directeur de Libération – excellent journaliste au demeurant – pour mieux vendre son livre aux électeurs de gauche, c’est de bonne stratégie. Mais quid de la crédibilité de Joffrin lui-même quand il fait la "promo" du bouquin ? Qui peut négliger, sans offenser quiconque, qu’un livre comme celui-ci, s’il se vend, par hypothèse, à 100.000 exemplaires, rapporte, à vue d’oeil, quelque 120.000 euros à chacun des deux auteurs ? Quid de l'objectivité du co-auteur, dans les années à venir, lorsqu’il commentera la rivalité Delanoë-Royal qui risque de dominer la vie politique jusqu'en 2012 ?

21/05/2008

Pêcheurs, écrivains, même combat !

Je préviens solennellement le gouvernement : je vais me mettre en grève et, tiens, je vais même brûler un pneu à l’entrée du champ de colza qui est en face de ma maison. Car la situation des écrivains est la même que celle des pêcheurs ! Quand je vais faire une dédicace chez un libraire de Dijon, si je signe 20 livres à 20 euros, mes droits d’auteur se montent à 40 euros (avant impôts). Or, quand je fais le plein de ma 307 pour m'y rendre, je débourse désormais 75 euros ! Ce n’est plus tenable ! Sarkozy, des sous ! J’en appelle d’ailleurs aux marins pêcheurs pour qu’ils soient solidaires. Camarades, pensez un peu aux routiers, aux agriculteurs, aux représentants de commerce, et aux écrivains qui n'ont plus la pêche ! Comment ? Chacun sa merde ? Ho ! Entre deux manifs, vous pourriez au moins prier pour nous, pauvres pêcheurs !

19/05/2008

Le fossé des 35 heures

Les dix ans des "35 heures" ! Voilà une commémoration de plus, à laquelle je n’avais pas pensé ! Dix ans, donc, que le fossé sociologique, culturel, civique et éthique se creuse, en France, entre ceux qui bénéficient de ce privilège exorbitant (j’en fus) et ceux qui, sans barguigner, travaillent 50, 60, 70 heures ou davantage (j’en suis). D’un côté les agents du service public et les salariés des grosses boîtes. De l’autre les commerçants, les artisans, les agriculteurs, les pêcheurs, les VRP, les artistes, les journalistes pigistes, les intermittents du spectacle, les créateurs en tout genre, les patrons de PME et les professions libérales, qui ne vivent pas de leur statut mais de leur travail. Les uns défendent leur avantage bec et ongles, et c’est légitime. Les autres n’ont pas le temps, ils bossent !

18/05/2008

Adriana à Matignon !

3f25a19c99c026a7c3353f9b8f7ad93e.jpgTrop fort, Berlusconi. Autant l’ex-députée verte Cicciolina était vulgaire, autant sa ministre de l’Egalité des chances, Mara Carfagna, ancienne dauphine de Miss Italie, top canon absolu, est classe : des yeux à tomber par terre, des jambes accrochées aux oreilles et une maîtrise de droit public. En 1989, le premier ministre polonais Mazowiecki avait déjà nommé comme porte-parole une ex-Miss Pologne bardée de diplômes. Les Vénézuéliens, en 1998, ont failli élire une Miss Univers à la place d’Hugo Chavez. Sarko lui-même, entre sa propre épouse Carla Bruni et ses ministres Rama Yade et Rachida Dati, n'était pas en reste. Mais s’il veut reprendre l’avantage sur Berlu, il va falloir qu'il se résigne à remplacer François Fillon par Adriana Karambeu...

17/05/2008

Solid contre Modem

Le Nouveau Centre se cherche un nom. Il a renoncé à s’appeler Solid ("SOcial, LIbéral, Démocrate") comme les fidèles de Bayrou se sont appelés Modem ("MOuvement DEMocrate"). Trop ébouriffant (sic). Pour les descendants du MRP et du Parti radical, le mot "républicain", usé jusqu’à la gauche, a fait place au mot "démocrate", obligé. Mais les centristes ne commettront pas l’erreur de se baptiser, comme leur récent ancêtre, Parti démocrate vite devenu PDM ("…moderne") pour éviter d’être appelé "PD". Centre Démocrate ? Déjà vu. Centre authentique ? Pas crédible. Centre réformateur ? Ils sont tous réformateurs. Extrême centre ? Pas clair. Le seul Centre ? Prétentieux. Ici mieux qu'en face ? Vieillot. Nouveau centre ? Pas mal, ça, pas mal…

13/05/2008

La commémoration sans fin

En ce 13 mai 1958, constatons que certaines commémorations ne donnent pas lieu à un grand ramdam : personne ne se rappelle comment est née la Ve République, alors que cet anniversaire est autrement plus important que celui de mai 68. Il faut dire que les émeutiers d’Alger ne sont pas majoritairement à la tête des médias français ! Ainsi va notre cher et vieux pays, à dévider ses souvenirs en écoutant Radio Nostalgie : après mai 68, Coluche, puis Marchais, puis les 60 ans d’Israël, les 30 ans de Kolwezi. les 20 ans d’Ouvéa… L’anniversaire le plus grand, le plus beau, le plus facile aussi, étant le premier anniversaire de l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée : celui-là, au moins, les journalistes peuvent en parler des journées entières sans ouvrir le moindre livre d’histoire !

12/05/2008

Les non événements de mai

En ce tranquille lundi de Pentecôte, qui prolonge encore d’un jour le second viaduc de ce mois de mai 2008, la sympathique proposition de faire du 9 mai un jour férié supplémentaire pour célébrer l’Europe est plaisante. Elle suscite deux réflexions :
- quand il est question des ponts du mois de Marie, dont les piliers mouvants sont l’Ascension, la fête de Jeanne d’Arc et la Pentecôte, personne ne hurle contre la célébration des racines chrétiennes de l’Europe ;
- décidons une bonne fois pour toute que la France arrête de travailler en mai, et basta : tous ceux qui ont essayé de joindre un fournisseur ou une administration depuis dix jours me comprendront.
En mai, fais ce qu'il te plaît. De préférence, rien. J'entends les Chinois qui se marrent.

10/05/2008

Réponse à Guy Birenbaum

Cher Guy Birenbaum,
J’ai bien reçu votre réponse. Je prends acte que vous ne voulez pas "interdire" Eric Zemmour sur le service public, et je m’en réjouis. Mais vous avez quand même déclaré, au micro de Rire et Chansons, qu’on pouvait se demander si la redevance télé servait bien à diffuser des gens comme Zemmour… ce qui, avouez-le, est un peu la même chose. Allez, disons que vous n’avez pas pu résister à une formule choc, vindicative, excessive : je ne crois pas, en effet, à vous écouter souvent, notamment sur RTL, que vous soyez partisan de l’importation en France du système nord-coréen de télévision. Je sais bien que le plaisir de la polémique, parfois, est de griller un feu rouge idéologique, ici ou là, en lousdé, et qu’on tuerait père et mère, parfois, pour un bon mot. Mais faites gaffe quand même. Sans rancune.

09/05/2008

Une presse d'opposition ?

La presse française critique Sarkozy du matin au soir. C’est légitime. Elle est là pour ça, la presse : pour critiquer. Mais quand ledit Sarkozy la critique en retour, alors elle se déchaîne, la presse : comment a-t-il osé dire, mercredi, devant des parlementaires de l’UMP, que "la presse se prenait pour l’opposition" ? Alors que c’est parfaitement exact. Et pas seulement pour jouer son rôle de critique : dans un sondage explosif, Marianne avait révélé, en 2002, que 6 % des journalistes disaient voter "à droite", et que 4 % d’entre eux avaient voté Chirac aux présidentielles (ce qui montre le fossé abyssal qui sépare les médias et l’opinion, soit dit en passant). Et encore, 6 % c'est beaucoup aux yeux de certains : quand j'entends l'éditeur Guy Birenbaum proposer d'interdire Eric Zemmour sur les ondes du service public parce qu'il est de droite, j'ai un peu froid dans le dos...

08/05/2008

Trostky chez les "people"

842c96ed7fe86af3e62178481281688d.jpgAprès cette "sacrée Arlette", après "ce bon vieux Georges", voici "Olivier, gendre idéal". Besancenot sera chez Drucker dimanche : pour les médias, on dirait que c’est l’événement de la semaine. Alors que Philippe Bouvard l’avait déjà invité aux "Grosses Têtes", et que le jeune trotskiste est déjà passé dans toutes les émissions de télé imaginables ! Il faut croire que Drucker a un excellent service de presse. La seule question est de savoir si le leader de la LCR sera interrogé sur son programme politique aussi radical qu’insensé, qui amènerait à faire de la France, en quelques mois, une deuxième Corée du Nord. Et Drucker, il ferait quoi, comme métier, en Corée du Nord ?

07/05/2008

Juju la Glisse

Mon préféré, dans la course à la direction du PS, c’est Julien Dray. D'abord parce qu’il est le plus sympa. Ensuite, parce qu'il est le plus réaliste. Il a commencé trotskiste dur, à la Ligue communiste (avec Krivine), puis il a fait un pas à droite. Au PS, il a été membre du courant Gauche socialiste (avec Mélanchon), puis il a fait un pas à droite. Il a ensuite été co-fondateur du Nouveau Parti socialiste (avec Peillon et Montebourg), puis il a fait un pas à droite. En 2007, il a été porte-parole de Ségolène, justifiant les délinquants dans les casernes et le salut au drapeau. Puis il a fait un pas à droite, prônant l’alliance avec le Modem. Attention, Juju, au prochain pas à droite, tu entres à l’UMP ! Et là, crois-moi, tes anciens camarades de lutte ne te rateront pas…

05/05/2008

Mai 68, suite et fin

La grandiose commémoration de mai 68 s’achève, à peine commencée. Trois ou quatre témoignages en boucle (Cohn-Bendit, July, Weber), de vieilles photos en noir et blanc, 71 livres fort peu vendus, et basta. Je résume l’événement : un fonctionnaire de police trop zélé a donné à plusieurs groupuscules gauchistes partisans du communisme au Vietnam l’occasion de quelques manifs antipolicières violentes (une soixantaine d’heures au total) et d’un sympathique défoulement estudiantin, sociétal et sexuel, avant que les syndicats institutionnels ne récupèrent le truc pour forcer un gouvernement gaulliste paniqué à augmenter le SMIC de 35 %. Tout ça pour ça. On va voir si le cinquantenaire de mai 1958 - une date autrement plus importante pour notre pays - donne lieu à autant de fastes médiatiques…

03/05/2008

La fin du 9-3

1006b90f35ee2f99d1f42f677efeb7ad.jpgIl aura donc fallu 7 ans de travail intense et obscur, financé par mes impôts, pour troquer notre système départementalisé de plaques minéralogiques contre un nouveau système plus anonyme. J’ai tout lu là-dessus, et je n’ai toujours pas compris l’intérêt de ce chamboule-tout européiste. (Je n’ai pas non plus trouvé son coût, or sept ans de travail administratif, de réunionite, d’expériences mathématiques, de simulations informatiques, ça doit coûter bonbon !). Il y avait bien une raison, à la rigueur, de rationaliser le système des cartes grises : économiser, au moins, quelques centaines postes de fonctionnaires. Or le ministère est formel : cette simplification tant vantée par ses promoteurs ne supprimera pas un emploi public !
Ou alors c’était pour supprimer le 9-3 ? Tout ça pour ça ?