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16/11/2006

Sexus politicus

Lu le livre de Deloire et Dubois, Sexus Politicus (Albin Michel), qui fait un malheur en librairie. C’est un vrai document d’investigation, malin et bien écrit. Pas très respectueux, mais c’est la loi du genre. Il manque des noms, visiblement rayés par un avocat, mais il reste suffisamment d’indices pour en découvrir de belles.
Quand on referme l’ouvrage, on se dit qu’il manque, quand même, un chapitre sur les hommes politiques qui ne trompent pas leur femme. Si ! Il y en a !
Mais on pardonne aux auteurs, rien que pour avoir rapporté quelques magnifiques et épouvantables bons mots. Dont cette perle, lâchée naguère dans un cocktail par Edgar Faure, obsédé sexuel notoire, à une jolie dame appuyée contre la cheminée du lieu :
- Si c’est pour moi, pas trop cuit !

15/11/2006

Une idée monumentale

En cherchant bien, on trouve toujours de bonnes idées pour améliorer la conduite des affaires publiques. Ainsi, enfoui dans le rapport d’une commission sénatoriale qui montre que l’Etat ne peut plus assurer la pérennité du patrimoine architectural, il est proposé de ponctionner pour cette tâche… 1 % des bénéfices de la Française des Jeux.
On appréciera la proportion, révélatrice de l’époque : 1 % ! Un petit pourcent prélevé sur la gigantesque montagne d’or (9 milliards d’euros par an) constituée sans efforts sur la crédulité de millions de gogos bernés par de cyniques vendeurs d’espoir opérant pour le compte de l’Etat !
On leur doit bien ça, auxdits gogos : s’ils s’entêtent à plomber bêtement leur avenir, gardons-leur au moins un passé !

14/11/2006

Front commun

Mmes Buffet et Autain, MM. Besancenot et Bové, et quelques autres, se disputent avec fougue l’honneur de conduire, en 2007, le rassemblement des antilibéraux et des altermondialistes. C’est à celui qui s’en prendra avec le plus de virulence "aux libéraux mondialistes à la solde du Medef", à la "mondialisation sauvage" qui produit "chômage de masse, pauvreté, assistanat, travail clandestin et stagnation des salaires", à celui qui défendra le mieux tous les "sacrifiés sur l’autel de la mondialisation, des stock-options, des copains du Medef et des fonds de pension", notamment les ouvriers "rebelles aux restructurations et aux délocalisations" et les fonctionnaires "victimes de la destruction des services publics" !
La lutte finale, quoi. Pour information, toutes ces citations sont tirées du discours prononcé dimanche, au Bourget, par Jean-Marie Le Pen. Bon courage, camarades !

12/11/2006

35 heures ? Ca va pas, non ?

L’affaire des propos imprudents tenus par Ségolène Royal sur le temps de travail des enseignants fait l’effet d’un séisme politique : quel est le traître qui a balancé le propos sur l’internet ? L’enregistrement est-il tronqué ? DSK va-t-il profiter de ce coup bas ? Les journaux, les télés, les radios en sont pleins !
Or, la vraie question est : pourquoi l’affaire a-t-elle pris soudain une telle ampleur ? Pourquoi le simple fait de suggérer que les enseignants travaillent davantage ébranle-t-il les fondements de la République ?
Je sais bien que les profs travaillent plus de 18 heures, qu’il y a les copies à corriger, des réunions avec les parents, etc, etc. Mais y a-t-il une autre profession où l’idée de travailler 35 heures est aussi indécent, sulfureux, insensé, scandaleux, monstueux, affolant, explosif ?

09/11/2006

L'intelligence à la barre

La bourde de Ségolène Royal, mardi, sur le nucléaire iranien, fait le miel de ses deux rivaux, qui sont persuadés d’être plus intelligents et compétents qu’elle. Ce n’est peut-être pas faux. Mais MM. Strauss-Kahn et Fabius croient-ils vraiment que les cerveaux les plus brillants ont vocation à gouverner les sociétés modernes ?
Rappelons-leur les noms des trois plus grands hommes politiques (qu'on les aime ou non) de ces trente dernières années :
- Ronald Reagan, un acteur de séries B issu de sa Californie profonde, qui a redonné confiance à l'Amérique ;
- Helmut Kohl, un ex-apparatchik un peu balourd de Rhénanie-Palatinat, qui a réunifié l'Allemagne ;
- et Boris Eltsine, un soûlographe hâbleur et sans culture venu du fin fond de l’Oural, qui a ressuscité la Russie.
Pas de chance, au PS, ils ont tous fait l'ENA !

07/11/2006

Bizutage cheminot

C’est une sympathique et innocente tradition cheminote : on salue toujours l’arrivée d’une nouvelle présidente à la tête de la SNCF par une bonne grève générale d’une journée, et puis, après avoir jeté par dessus l’épaule quelques millions d’euros, hop, on chante en chœur : "Elle est des nô-ôtres, elle a eu sa grèv' comme les au-autres !"
Personne ne sait pourquoi les syndicats CGT, SUD, FO, CFE-CGC, CFTC et FGAAC bloquent le pays aujourd’hui. On sait seulement qu’Anne-Marie Idrac les a accusés, l’autre jour, d'avoir une culture politique datant "d’avant la chute du mur de Berlin", et qu’il est impossible, quand on s’appelle CGT, SUD, FO, CFE-CGC, CFTC ou FGAAC, de laisser passer une si inqualifiable provocation.
Et pour bien montrer que non, les syndicats de cheminots ne sont pas "archaïques", allez, hop, tout le monde en grève !

06/11/2006

Politique spectacle

Le débat présidentiel, dans les médias, frise la saturation. C’est le moment où les directeurs de chaînes passent leurs journées en réunion sur le thème : faut-il mettre plus de reportages ? Plus de téléspectateurs tirés au sort ? De sondages ? De dérision ? De people ? De lumière ?
Les Français ont été gavés, ces dernières semaines, des discours répétitifs de Fabius, Bayrou, Voynet, Lang et autres Bachelot. Tout-à-l'heure, sur Canal +, Laurence Ferrari aurait bien aimé recevoir Sarko et Sego, ou, à défaut, Juppé et Jospin, ou Bové et Besancenot. Elle s’est contentée de Christine Boutin et Pierre Moscovici – révérence gardée pour ces deux personnages – et encore, parce que l’un et l’autre sont en promo pour leurs livres !
Boutin-Moscovici : quel passionnant programme familial pour un beau dimanche d’automne !

05/11/2006

Le Pen, le retour

A la une du Point et de VSD, Le Pen fait à nouveau le bonheur malsain des éditorialistes, électrisés par la possibilité qu’il se retrouve, comme en 2002, au second tour des présidentielles. Il faudrait qu’ils lisent la grande enquête de l’IFOP sur l'électorat du FN, dont Le Monde rend compte ce week-end, et qui correspond assez bien à l’enquête minutieuse que j’ai faite dans ma commune de l'Yonne sur les trois raisons majeures qui poussent les petites gens à voter Le Pen :
1. Cela ne peut plus durer.
2. Il faut faire quelque chose.
3. Enfin, vous ne voyez pas, tout ça, à la télé ?

Tous les intellos, socialos, gauchos et autres cocos qui hurlent au fascisme, à l’antisémitisme, au racisme ou à l’homophobie n’ont rien compris à leur époque.

04/11/2006

La chasse aux signatures

La chasse aux signatures est un sport très étrange auquel se livrent avec frénésie tous les "petits" candidats aux présidentielles, alimentant débats surfaits et polémiques ridicules. D’abord, si quelqu’un ne peut rassembler 500 signatures d’élus, comment peut-il prétendre représenter 60 millions de Français ? Ensuite, pourquoi tous ces chichis pour ne pas rendre publiques les listes de signataires ?
En 2002, dans mon canton bourguignon, tel maire rural (conservateur) a signé pour le trotskiste Gluckstein "pour que ses délégués, très insistants, me fichent la paix". Tel autre (gaulliste) a signé pour Le Pen "parce que cela aurait été injuste qu’il ne puisse se présenter".
Le journal local ayant brutalement révélé leurs choix, ils ne recommenceront pas de sitôt.

02/11/2006

Le punching-ball de Canal +

Vu, tout-à-l’heure, la matinale de Canal + , animée par un gars qui s’appelle Toussaint. En ce 2 novembre, je croyais que c’était une émission d’actualité ! J’ai vite déchanté en entendant l’animateur demander à son invité, le sénateur Karoutchi, si Sarkozy allait s’excuser pour avoir traité de "racailles" les jeunes délinquants des banlieues. Ledit Toussaint devrait actualiser ses fiches. Il saurait que depuis ce lointain épisode, Fabius les a traités de "salopards" et Rebsamen de "barbares".
Pas une séquence, pas une chronique, pas un sujet, sur Canal +, où l’on ne tape sur Nicolas Sarkozy. C’est le concept fédérateur, la cible commune, le bouc émissaire facile qui remplace le vieux punching-ball Le Pen sur lequel chacun venait se faire les poings depuis vingt ans.
Si Sarko n’existait pas, il n’y aurait pas de matinale sur Canal +.

01/11/2006

Le temps des femmes

"Le temps des femmes est venu !" Il faut qu’elle soit en perte de vitesse, Ségolène, pour se raccrocher à ce précepte électoral un peu étrange. Après la parité en politique, la parité dans l’Histoire ? Pas très socialiste, cette vision du monde !
Il est vrai que le paysage change. Il ne faut pas faire preuve d’une grande imagination (un accident politique pour Sarkozy, un accident cérébral pour Le Pen) pour que le choix de 2007 soit, de gauche à droite, entre Arlette Laguillier (LO), Clémentine Autain ou Marie-George Buffet (PCF), Dominique Voynet (Verts), Ségolène Royal (PS), Christiane Taubira (MRG), Michèle Alliot-Marie ou François de Panafieu (UMP), Christine Boutin (DVD), et Marine Le Pen (FN).
Une fois encore, au milieu de tout cela, François Bayrou va se sentir bien seul.

30/10/2006

Nique Mamère !

Un an avant les législatives, le Conseil national interrégional des Verts a décidé d’investir 408 candidats n’ayant aucune chance d’être élus, et de ne pas investir le seul qui devrait passer : Noël Mamère, député sortant de la Gironde. Motif : il est aussi maire de Bègles. C’est vrai, quoi : un militant vert élu à quoi que ce soit, c’est louche, mais deux fois désigné par le suffrage universel, c’est intolérable !
Chez moi, en Bourgogne, Dominique Voynet est venue spécialement ordonner aux Verts siégeant au Conseil régional de quitter toutes leurs responsabilités (vice-présidences, délégations, etc) pour bien marquer leur opposition au soutien de la filière nucléaire par le PS local. Il fallait voir la tête des démissionnaires !
Au championnat du monde des tireurs de balles dans le pied, les Verts auraient remporté la médaille d’or. Mais ils auraient bien trouvé une raison politique pour ne pas l’accepter...

29/10/2006

Antilibéralisme primaire

medium_clementineautain.2.jpg Vu à Dimanche + la ravissante Clémentine Autain (PCF) que rien ne distingue, au fond, d'Olivier Besancenot (LCR). Ils sont tous les deux à croquer. On comprend que ces deux gravures de mode qui prennent si bien la lumière rejettent dans l’ombre des studios leurs camarades Laguillier, Voynet et autres Bové ! A part cela, ils ont le même fonds de commerce, qui est d’ailleurs celui de Jean-Marie Le Pen : l’antilibéralisme, cette pierre philosophale qui permet de transformer en voix le ras-le-bol des petites gens. Ce n’est pas un hasard s’ils se tous retrouvés sur le "non" au référendum européen, et si les sympathisants du PCF sont massivement devenus des électeurs du FN.
Rejeter en bloc le système "libéral" : Olivier et Clémentine savent-ils que c’est exactement ce qui réunissait, à l’origine, le fascisme et le communisme ? C’était il y a un siècle…

28/10/2006

Que les Bastilles tombent !

"Il faut que les Bastilles tombent !" Dans la bouche de Dominique Marie François René Galouzeau de Villepin, cet appel à la subversion est surréaliste. Et son idée de télédiffuser en direct le Conseil des ministres n’a rien à envier, en matière de populisme, à l’instauration de "jurys populaires" concurrents du suffrage universel ! Pourquoi ne pas réunir le gouvernement chaque semaine sur le plateau de Bern ou de Ruquier et diffuser en direct les délibérations de nos ministres sur la fusion GDF-Suez, la stratégie à adopter face à l’immigration clandestine, ou la meilleure riposte à l’essai nucléaire nord-coréen ? Les citoyens pourraient influer sur le débat à coup de SMS !
Le concours de démagogie est ouvert. Moi, je propose : de remplacer les sénateurs par des jeunes de banlieue ; de faire accompagner Chirac en Chine par des chômeurs en fin de droits ; et de faire voter les candidats de la Star Ac sur le maintien de la France au Conseil de Sécurité de l’ONU. Qui dit mieux ?

25/10/2006

Le 3615 Démago

Il faut arrêter d'expliquer que les Français "en ont ras-le-bol des discours politiques parce qu’ils ont entendu trop de promesses non tenues, etc". C'est en vertu de ce principe qu'on coupe la parole, à la télé ou à la radio, à tout homme politique qui tente de développer une idée : "Monsieur le ministre, arrêtez la langue de bois !" Trop facile. Comme si les questions politiques et économiques étaient solubles dans la pensée SMS ! Pour boucher le trou de la Sécu, composez le 3615 Démago !
En réalité, les Français sont tellement habitués au zapping intellectuel, aux images sans contenu, aux spots débiles, aux pubs pour crétins, aux concours d'inculture et aux jeux pour analphabètes, qu’ils ne retiennent plus que les questions où l’on répond par "oui" ou par "non". Et encore.
Pour éliminer Ségo, tapez 1. Pour éliminer Sarko, tapez 2. Fastoche !

24/10/2006

Ségo, Mao, même combat !

En imaginant des "jurys de citoyens" exerçant une "surveillance populaire" sur la façon dont un élu remplit son mandat, Ségolène ressuscite la pensée du président Mao et pulvérise allégrement les règles fondamentales de notre démocratie. Car la Constitution de la Vè République, en sa sagesse, interdit le vote "impératif" : un élu de la République exprimant la "volonté populaire" pendant la durée de son mandat, il ne saurait être lié dans ses votes par tel groupe de citoyens représentant des intérêts ponctuels ou particuliers. C’est le b-a-ba de notre système.
On imagine la tête de Ségolène Royal, six mois après sa victoire aux présidentielles, si un "jury populaire" décide soudain, par un vote "démocratique", qu’elle n'est pas au niveau et qu'elle doit céder la place à quelqu’un d’autre !

23/10/2006

Le MRG existe !

Il n’y aura donc pas de candidat radical de gauche en 2007. Christiane Taubira se rejoindra pas la cohorte des Chevènement, Buffet et autres Voynet qui, à force de piquer entre 1 et 2 % des voix au PS, finiront bien par empêcher Ségo d’être au second tour.
Evidemment, pour un parti politique, ne pas présenter de candidat aux présidentielles n’est pas glorieux. Et avoir troqué Taubira contre 35 investitures aux législatives, cela fait un peu "traite des noirs" (oh pardon).
Mais le bénéfice, en termes de communication, est énorme. Car le MRG fait la preuve spectaculaire
- qu’il existe toujours ;
- qu’il a au moins 35 adhérents.

16/10/2006

Le preteur d'espoir

L’attribution du prix Nobel de la paix à Muhammad Yunus est un magnifique pied de nez à tous les communistes et tous les socialistes de la terre, qui ne peuvent pas admettre que le plus formidable moyen de vaincre la pauvreté soit… le capitalisme le plus basique !
Qu’est-ce que le microcrédit ? C’est prêter un peu d’argent à des petites gens dont l’intérêt vital est qu’il rapporte, afin d’en prêter davantage pour qu’il rapporte davantage, etc. La banque de Yunus, la Grameen, a aujourd’hui 2.000 succursales au Bangladesh, qui prêtent annuellement 800 millions de dollars (sans garantie mais à taux élevé) à quelque 6,5 millions d’emprunteurs modestes qui, sans elle, n’auraient jamais eu accès au capital.
Nos banquiers trouvent cela exotique : chez nous, il y a belle lurette qu’on ne prête qu’aux riches.

15/10/2006

Debré, c'est Rantanplan !

Michel Debré, le rédacteur de la Constitution de 1958, avait veillé à bien séparer l’exécutif du législatif. C’est sûrement par étourderie que son fiston, président de l’Assemblée Nationale, s’en est pris aussi violemment, dans le JDD, au ministre de l’Intérieur, numéro 2 du gouvernement.
C’est plus fort que lui : il avait déjà démoli le premier ministre précédent à l’époque de la décentralisation. Il est comme cela, le fils à Debré : il ne peut s'empecher de tirer contre son camp et de balancer des exocets sur sa propre maison ! Jean-Louis Debré, c'est le Rantanplan de la droite.
En 2007, si Jacques Chirac n’est plus là pour l’imposer à ses pairs, sa carrière politique va se terminer très vite. Alors il s’énerve. Les journalistes adorent les politiciens fébriles, gaffeurs ou suicidaires. Qui osera dire à Debré que, s’il est régulièrement interviewé, ce n’est pas exactement pour la profondeur de ses analyses politiques ?

13/10/2006

Noah contre Sarko

Yannick Noah est beau, riche et sympa. C’est d’autant plus désolant de l’entendre proférer des bêtises grosses comme lui, dans le genre : "Une chose est sûre : si jamais Sarkozy passe, je me casse !" Rebelote dans le Parisien de ce matin : "Sarkozy, il ne voit pas la vie comme moi : lui, il est copain avec les riches". Pas mal, pour un gars qui touche près d'un million d'euros rien que pour poser en slip Sloggi !medium_Noah-2.JPG
Sur les sans-papier, aussi irresponsable que péremptoire, il tranche : "Je pense qu’il faut régulariser tout le monde. Après, on se débrouille !" Ben tiens ! Mais pour appliquer ce programme, il faut s’engager en politique. Est-il prêt à le faire ? "Non, j’aime bien ma liberté !"
Alors, Yannick, contente-toi de chanter et de vendre des slips, OK ?