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05/11/2009

Est : l'erreur de Mitterrand

Mitt-Est.jpgIntéressante émission, hier, sur Arte, sur l’attitude de François Mitterrand à l’époque de la chute du Mur de Berlin. Mais pas convaincante. A l’époque, j’étais grand reporter à L’Express et c’est à ce titre que j’ai suivi tous les voyages de François Mitterrand à l’Est. C’est pourquoi je me suis autorisé à témoigner sur ce sujet dans un long article qu’avait publié, en 1996, la revue Commentaire. Pardon, c’est un peu long, mais j’ai voulu privilégier les faits dans un dossier où l’on échange, le plus souvent, que témoignages partiels, réflexions théoriques et justifications idéologique. Je joins l’article à ce post. Bonne lecture.

02/11/2009

Tout est dans le titre

Elle est bluffante, cette femme-là ! Qu’elle sorte un livre, la jeune Nathalie Kosciusko-Morizet, ce n’est pas très original : les hommes et les femmes politiques passent leur temps à écrire. Mais qu’elle intitule "Tu viens ?" un essai qui porte sur l’urgence écologique, le monde numérique et l’engagement des femmes en politique, c’est très fort. Cela n’a aucun rapport, à la limite aucun sens, mais cela donne envie, forcément. Si j’étais Moscovici, Bussereau ou Coppé, j’intitulerais mon prochain livre "Me voilà !" ou "Tu es prête ?" ou "On se revoit quand ?" ou "Dis, quand reviendras-tu ?" ou "Et mon cul, c’est du poulet ?". Le top du top : "Tu couches ?". Et si j’étais Chirac, Dray, Villepin ou Pasqua, j’écrirais des mémoires que j’intitulerais : "Tu viendras me voir ?"

01/11/2009

Pauvre Chirac !

Ils ont l’air tous bien embêtés de ce qui arrive au retraité préféré des Français. "Tout cela est bien vieux !", dit l'un. L’argument est balayé par les affaires Ben Barka, Polanski et autres. "Et l’image de la France à l’étranger ?" demande l'autre. Mais l’image de la France, depuis 1789, c’est l’égalité de tous les citoyens devant la loi, non ? Que d'hypocrisie ! Au lieu de verser des larmes de crocodile sur le sort de l’ancien président, j’aimerais voir tous les grands élus des années 70 et 80, de gauche et de droite, avouer que, tous, sans exception, chacun dans son fief, ont pourvu des emplois fictifs ou de complaisance, notamment aux permanents de leurs partis respectifs ! Je rêve de les voir témoigner, un par un, au procès de Chirac : cela, au moins, aurait de la gueule…

30/10/2009

Les régionales en Bourgogne

Les régionales de 2010 approchent. En Bourgogne, les premiers sondages donnent 57-43 en faveur du sortant, François Patriat, qui est un bon candidat, mais qui a plusieurs points faibles : d’abord, son bilan n’est pas sans accrocs, notamment sur le plan financier et en matière culturelle ; ensuite, comme tous les parlementaires socialistes, il devra bientôt quitter son poste pour cause de cumul des mandats, et les électeurs seront fondés, pendant la campagne, de lui demander qui sera président de la région après son départ programmé ! Mais Patriat a deux points forts : d’abord, il a réalisé l’unité du PS local, ce qui est un exploit ; ensuite, il a pour adversaire une droite bourguignonne affaiblie – Soisson est devenu trop âgé, Raincourt est pris par son ministère – et qui donne l’impression, au jour d’aujourd’hui, de partir battue !

 

29/10/2009

Des millions par la fenêtre

Les sujets les plus énormes, aujourd’hui, dans les médias, durent rarement plus d’une journée. C’est le cas du coût exorbitant du sommet de l’Union pour la Méditerranée, en 2008, au Grand Palais, dont la Cour des comptes a révélé les dérives astronomiques. On en rigole, on déconne sur la fameuse douche que le président n’a jamais prise, etc, et puis on passe vite à autre chose. Parce qu’après, c’est trop compliqué, il faudrait disséquer, expliquer, enquêter. Certains fonctionnaires ont-ils été désinvoltes dans l’organisation de ce sommet ? D'autres responsables ont-ils violé allégrement les règles de la comptabilité publique ? Certains agents auraient-ils signé des factures insensées au mépris de la loi républicaine ? Seront-ils recherchés, interrogés, sanctionnés ? Evidemment non : cela risquerait de faire baisser l’audimat. Et ce n'est, finalement, que de l'argent public... 

28/10/2009

Un débat bien "français"

Dans une société politico-médiatique manichéenne et réductionniste, tout débat est bon à prendre, surtout sur les fondamentaux. Mais j’ai peur que le futur "grand débat" sur l’identité nationale soit fichtrement mal emmanché. Que cette initiative vise ostensiblement à réparer les dégâts électoraux du scandale Frédéric Mitterrand, cela fragilise sa légitimité. Que ce soit un dissident du Parti socialiste, Eric Besson, qui monte au créneau, c'est assez suspect. Que le chef de l’Etat justifie le débat par la crise de la production laitière est un peu ambigu. Et que la gauche traite aussitôt l’adresse de Sarkozy aux agriculteurs de "pétainiste", voilà qui nous projette aussitôt en arrière. Voilà, me semble-t-il, de la politicaillerie bien... française ! 

27/10/2009

Hue, Buffet, des excuses !

hue.jpgLa République est schizophrène. D’un côté, elle se mobilise doucement pour célébrer la chute du Mur de Berlin, ce "mur de la honte" qui résume, à lui seul, ce que fut l’ignominie du "socialisme réel". De l’autre, elle dorlote tous les anciens combattants de cette sinistre cause, qui doivent carrière et fortune à leur engagement au service du goulag, des hôpitaux psychiatriques et des SS-20 pointés sur l’Europe occidentale : les Robert Hue, Marie-George Buffet, Maxime Gremetz et autres "camarades de lutte" douillettement planqués à l’Assemblée nationale ou au Sénat. Et si, à l'occasion des commémorations actuelles, on demandait à tous ces notables qui ont su faire de leur propre passé table rase, au moins, de s’excuser ?  

23/10/2009

A star is born

jean-sarkozy.jpgChapeau. Je suis ébahi devant la façon impeccable dont le jeune Sarkozy, 23 ans, a transformé une grosse panade poisseuse en triomphe personnel. Je résume : une décision irréfléchie de l’Elysée, une mauvaise appréciation du trouble qu’elle a suscité, un raidissement unanime des médias, un début de cafouillage à droite, un tête-à-queue sans gloire… et voilà que le "fils à papa" honni de tous, au JT de France 2, transforme en victoire ce qui aurait dû être un échec rédhibitoire ! C’est David Douillet, sans doute, qui lui a appris à retourner en sa faveur, d’un bon geste, toutes les attaques portées contre lui. Hier, le petit est entré dans la cour des grands. Il ira loin, le minot.

 

22/10/2009

Hollande président ?

hollande.jpgQuand je lis, ici ou là, des articles sur la "stratégie présidentielle" de François Hollande, je reste songeur. Je n’ai rien contre ce politicien, qui n’est pas plus mauvais qu’un autre : c’est un homme bien né, fils de médecin, intelligent, qui a fait l’ENA et quatre enfants à Ségolène Royal, et qui, au dire de ceux qui le connaissent, a de l’humour. Mais quelqu’un qui n’a jamais travaillé dans le privé (à part quelques mois comme avocat chez son ami JP Mignard), qui ignore tout de l’entreprise, qui n’a jamais rien créé ni produit (à part un ou deux livres de circonstance), qui n’a jamais été ministre de quoi que ce soit, et dont le principal fait d’armes est d’avoir passé dix ans de sa vie à mener le Parti socialiste là où il est aujourd’hui, est-il vraiment fondé à se doter d’une "stratégie présidentielle" ?

21/10/2009

Rouge, le Who's Who !

WhosWho-2010.jpgAllons, encore un effort pour être révolutionnaire ! Voilà-t-il pas que le Who’s Who s’encanaille, qu’il vire à gauche, qu'il se lâche ! Encourageons-le, au moins, dans sa volonté de quitter un peu les beaux quartiers. Voilà que le "Grand livre rouge" consacre cette année des notules à l’écolo-gauchiste Cécile Duflot, à l'élue socialiste Anne Hidalgo, au batteur Manu Katché, à l’artisan-boucher Hugo Desnoyer, à l’intello PS Olivier Ferrand, au leader cégétiste Bernard Thibault, etc. A gauche, toutes ? N’exagérons rien : le Who’s Who ne comporte que 16 % de femmes ! Mais on sent que ça bouge. D’ailleurs, le seul chef étoilé qui fait son entrée au Who’s Who, cette année, c’est Thierry… Marx !

19/10/2009

Dormez, bonnes gens...

   Le fils Sarko présidera-t-il l’Epad ? Je le crois. En France, c’est ainsi. Il y a le tohu-bohu médiatique, et il y a la réalité du microcosme. En cet automne riche en scandales et en affaires désolantes, Julien Dray est toujours député et vice-président de son conseil régional ; Bernard Kouchner est toujours ministre des Affaires étrangères ; Frédéric Mitterrand est toujours ministre de la Culture ; Jacques Chirac ne sera jamais jugé dans l’affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris ; Rachid Arab et Françoise Laborde, du CSA, sont toujours "détachés" de France Télévisions ; Jean Tibéri est toujours député et maire de son arrondissement ; Georges Frêche est toujours président du conseil régional du Languedoc ; etc, etc. Dormez, bonnes gens…

17/10/2009

Fils à papa

Je ne veux pas défendre outre mesure le jeune Sarkozy, mais l’acharnement des médias sur ce "fils à papa" me fait doucement rigoler. Car il n’y a pas un univers où sévit davantage le piston familial et l’atavisme héréditaire que… les médias ! Demandez donc à Arnaud Poivre d’Arvor, Laure-Anne Elkabbach, Stéphane Paoli, Fabien Namias, Catherine Barma, Laurent Le Lay, Axel de Tarlé, Dominique Chapatte, Laurence Nahon, Alexia Laroche-Joubert, Antoine de Caunes, Pierre Dhostel (né Bellemarre), Marie Drucker, David Martin, Valérie Alexandre, Jean-Michel Baylet, Jean Viansson-Ponté, Philippe Hersant, Alain de Chalvron, Pierre Limagne, Nicolas Beytout, Isabelle Brès, Jérôme Bernardet et tant et tant de signatures, plus ou moins célèbres, qui rappellent étrangement la génération précédente !

16/10/2009

Rama Yade a raison

Je ne sais pas si Rama Yade lit parfois mon blog, mais ses prises de position sur Roman Polanski, Frédéric Mitterrand, Benoît Hamon et Jean Sarkozy sont exactement celles que j'ai exprimées ici. A ceci près, bien sur, que je ne risque pas, moi, d'être viré du gouvernement pour lèse-majesté. Mais, enfin, quelles que soit les contorsions intellectuelles et morales auxquelles doivent se prêter quotidiennement les hommes et les femmes politiques, il leur faut bien, parfois, faire la part du simple bon sens. Si le jeune Sarko est régulièrement porté à la tête de l’Epad par les élus des Hauts-de-Seine, c'est leur affaire, mais il est évident que son père a commis une bêtise en le laissant conquérir ce mandat : à la première boulette du rejeton, c’est le président de la République, naturellement, qui en prendra plein la figure !

13/10/2009

Cumul des mandats (suite)

bien public.JPGUn ami journaliste du Bien Public m’envoie une interview de François Rebsamen sur le cumul des mandats. Sa position est claire. Le sénateur-maire de Dijon est un des plus chauds partisans du non-cumul des mandats tel que 72 % des militants socialistes l’ont voté le 1er octobre. Notamment, précise-t-il, pour les… députés, qui ne devraient pas détenir, selon lui, de mandat électif local. Je résume la position originale de l’ex-numéro 2 du PS : il faut absolument mettre fin au cumul des mandats, sauf pour tous les parlementaires socialistes bourguignons qui éventuellement siégeraient au Sénat et qui auraient été récemment réélus à la tête d’une grande ville dont le nom commencerait par un D et finirait par un N… .

09/10/2009

Mitterrand : qui accuse qui ?

   "Allez-vous démissionner, Benoît Hamon ?" La question de Jean-Michel Aphatie, ce matin, sur RTL, m’a fait bondir. Le monde médiatique est inouï. Voilà que les accusés, dans l’affaire Mitterrand, sont désormais ceux qui se sont ému qu’un ministre de la République puisse pratiquer le tourisme sexuel ! Les voilà traités de "populistes" par le maire de Paris, voire complices du Front National ! Ho ! Pourquoi pas homophobes ou antisémites ? Benoît Hamon, que je défends rarement, a exprimé une inquiétude républicaine, que le ministre de la Culture avait lui-même entretenue en défendant aveuglément Polanski : cette ambiguité-là était bien réelle ! Ce sont certaines solidarités germanopratines qui sont suspectes : et si Hamon exprimait, lui, l’opinion de la majorité des citoyens ? 

 

08/10/2009

Un cadeau pour le FN

F Mitt.jpgNicolas Sarkozy a été élu en 2007 en attirant à lui beaucoup de voix du Front National. Il risque de les perdre. L’affaire Mitterrand redonne au FN le souffle qui lui manquait. Le ministre se défend en dénonçant une opération politicienne de Marine Le Pen ? Les médias marchent, mais pas le citoyen lambda qui, lui, veut seulement savoir si Mitterrand s’est rendu coupable, oui ou non, de tourisme sexuel. Or ce n’est pas clair. Que l’entourage de Sarkozy défende aveuglément le ministre incriminé, que le maire de Paris hurle au "populisme", que France 2 censure sur TV5-Europe la diatribe anti-Mitterrand de la fille Le Pen, voilà ce qui choque beaucoup de gens. Attention, nourrir le leitmotiv du "tous pourris" est le plus beau cadeau qu’on puisse faire à l’extrême droite !   

 

07/10/2009

La femme de César...

Décidément, Sarkozy n’a pas de chance avec les ministres d’ouverture. Après l’affaire Kouchner, convaincu de magouilles pas nettes avec feu le dictateur Bongo, voilà l’affaire Mitterrand dont le grand public découvre l’irrépressible attirance pour les jeunes garçons tariffés et le tourisme sexuel. Le dossier Kouchner ayant été étouffé tant bien que mal, le ministre des Affaires étrangères est toujours en place. Mais il sera difficile d’éviter la démission du neveu de Tonton : le scandale Polanski vient de montrer le fossé qui sépare le peuple de France de certaines de ses élites – incarnées, pas de bol, par deux virulents défenseurs du cinéaste nommés Bernard Kouchner et Frédéric Mitterrand. Lesquels vivent leur vie à titre personnel, certes, mais qui sont, quand mêmes, d’étranges ministres de la République. Ceux-ci, en effet, doivent être comme la femme de César…


06/10/2009

Comment le Mur est tombé

Cover Mur.jpgLa chute du Mur de Berlin est l'événement le plus important de la fin du XXè siècle. Or personne, ou presque, n'est capable d'expliquer comment les dirigeants est-allemands, ce fameux 9 novembre 1989, ont laissé le Mur s'entrouvrir, provoquant en quelques minutes, de facto, la réunification de l'Allemagne. C'est pourquoi il faut lire La chute du Mur, d'Olivier Guez et Jean-Marc Gonin, paru chez Fayard : les auteurs racontent, heure par heure, comment la décision du Kremlin de ne plus soutenir le dictateur Honecker a fragilisé la RDA, création artificielle de l'empire communiste, au point qu'elle s'est effondrée toute seule... 

02/10/2009

Martine Aubry est "populiste" !

Il fallait s’y attendre. En voulant "rénover" le PS, Martine Aubry s’est aussitôt heurtée au syndicat des élus, pas du tout pressés de remettre en cause leurs statuts, leurs avantages et leurs mandats. François Rebsamen, ex-numéro 2 du parti, furieux à l’idée de devoir choisir entre le Sénat et la mairie de Dijon, a même traité la proposition de la Première secrétaire, dans une interview au journal Dijonscope, de "démagogique et populiste", ce qui traduit comme un léger énervement. A gauche comme à droite, les élus nationaux et locaux, attachés à leurs privilèges comme des moules à un rocher, constituent décidément le principal lobby corporatiste de la République. La République ! Res publica ! Et si on "rénovait" un peu les valeurs républicaines ? 

 

01/10/2009

Blanc dans une colère noire

Christian Blanc, on l’avait oublié, est ministre. Il est, exactement, secrétaire d’Etat au Développement de la Région capitale. Il a rendu au Premier ministre ses orientations sur le futur "Grand Paris". François Fillon a sensiblement modifié son projet. Bon. Dans une démocratie adulte, un conflit aussi banal se traduit par la démission dudit secrétaire d'Etat. Eh bien non, pas en France ! Voilà que le sous-ministre, furibard, prend la presse à témoin dans une lettre ouverte, et annonce qu’il reste, malgré tout, au gouvernement ! En ces temps d’ouverture, il faut peut-être rappeler à Christian Blanc le précepte fameux de Jean-Pierre Chevènement : "Un ministre, ça démissionne ou ça ferme sa gueule !" Le bon sens, non ?