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16/05/2010

Le temps des vacances

Il y a des réformes dont on parle régulièrement et, curieusement, qu’on ne met jamais en pratique. Ainsi l’Institut Montaigne vient-il de rappeler l’intérêt qu’il y aurait à réduire de deux semaines les congés scolaires d’été, absurdement longs dans notre pays. Tous les spécialistes sont pour : cela permettrait d’alléger la charge de travail pendant le reste de l’année, de mieux respecter les rythmes biologiques des enfants, de combler la fracture sociale qui s’approfondit pendant les périodes de loisirs, etc, etc. Tout le monde est pour. Alors qu’est-ce qu’on attend ? Vous n’allez quand même pas me dire que les fonctionnaires de l’Education nationale bloquent, ou que les syndicats d’enseignants renâclent !

14/05/2010

Interdire les apéros géants ?

Les politiques sont de grands enfants. Voilà que Jean-Marc Ayrault, le maire de Nantes, hausse la voix et exige de Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, qu'il se saisisse du "problème national" que sont les "apéros géants" convoqués sur Facebook ! Comme si les hommes politiques étaient des démiurges capables d’endiguer ces dizaines de milliers de jeunes quotidiennement rivés à leurs écrans qui ont besoin, de temps en temps, de se frotter à l’humain, à d’autres jeunes en chair et en os, pour se persuader qu’ils sont vivants. Les "apéros géants" s’inscrivent dans la ligne du Tour de France, des matchs OM-PSG, des gay prides, des spectacles de Johnny et des JMJ. La gauche va-t-elle exiger de la droite qu’elle interdise, comme naguère, tout rassemblement de plus de trois personnes ?

13/05/2010

Un Nick Clegg français ?

raffarin.jpgIntéressante, l’alliance entre les conservateurs et les libéraux britanniques. Encourageante pour l’économie sans doute, pour l’Europe sûrement. Croisons les doigts. Serait-ce le retour du centre droit ? En France aussi, il faudrait un Nick Clegg. Un homme qui, pour équilibrer un Sarko bonaparto-étatiste, soit réellement "libéral, centriste et européen", à la façon de Giscard au début des années 1970. Bayrou ? Trop tard, il est carbonisé. Morin ? Sympathique mais inexistant. Borloo ? Trop solitaire, sans doute. Villepin ? Il n’est ni libéral ni centriste ni européen. En fait, celui qui a le bon profil, c’est Raffarin. Mais ne le répétez à personne, je m’en voudrais de lui pourrir la vie !

 

10/05/2010

Cumul des mandats (suite)

Sénat.JPGLe dossier qui monte, en politique, c’est le cumul des mandats. D’abord parce que les élus locaux cumulards ne pourront bientôt plus continuer à différer 90 % des demandes de rendez-vous au prétexte qu’ils sont en réunion "ailleurs" ; ensuite parce que Martine Aubry en avait fait le symbole de la rénovation du PS et que les barons régionaux du parti, qui s’en tamponnent ostensiblement le coquillard, minent toute l’autorité de leur future candidate ; enfin parce que la démocratie française, à cause de ce blocage majeur, est en voie de sclérose généralisée. Les hommes politiques constituent la corporation la plus conservatrice de France !  

08/05/2010

Le meilleur mode de scrutin

On croyait que les Anglais, référence suprême en matière de démocratie, avaient inventé le système électoral le plus simple : "Tout le monde peut se présenter, on vote une fois et celui qui a le plus de voix a gagné". Eh bien non. L’actualité montre que l’invention du second tour n’était pas idiote. Mais, évidemment, à une condition : que le second tour de scrutin serve à départager les deux premiers arrivés, comme à la présidentielle en France. Sinon, ce ne sont que combinazzioni plus ou moins louches (apparentements, triangulaires, dose de proportionnelle, panachages) qui illustrent le vieil adage politicien : "Le meilleur mode de scrutin, c’est celui qui me permet d’être élu".

04/05/2010

Le Chirac du nord

 

 

Mauroy.jpgAu début de l’anecdote, les attaques du PS contre Jean Tibéri et ses "faux électeurs" de Paris en 2000. Au premier rang de ses détracteurs, la candidate locale Lyne Cohen-Solal commet une grosse erreur tactique : elle a bêtement oublié qu’elle-même a bénéficié, en 1992, d’un emploi bidon auprès de Pierre Mauroy, alors président de la Communauté urbaine de Lille. Résultat : dix-huit ans plus tard, Tibéri est toujours député-maire du Vè arrondissement de Paris, tandis que Pierre Mauroy, mis en examen, est renvoyé en correctionnelle pour cause de "détournement de fonds publics", comme un vulgaire Chirac ! La honte ! Ce n’est pas le scandale de Panama, certes, mais on a le droit d’en rigoler… 

 

23/04/2010

Région : des élus à vie ?

Trente jours après le second tour des régionales, certains élus ayant opté pour d’autres mandats, on peut estimer que la composition des conseils régionaux est définitive. C’est là qu’on se rend compte, tous partis confondus, de la professionnalisation de ce petit monde un peu irréel que j’ai découvert, en Bourgogne, il y a dix ans. Une décennie plus tard, je retrouve les noms d’Alain Cordier (Vert), Michel Neugnot (PS), Jean-Paul Anciaux (UMP), Edouard Ferrand (FN) et quelques autres, qui en sont donc, au minimum, à leur troisième mandat de conseiller régional ! Ces hommes-là ont-ils tant de génie qu’ils sont irremplaçables ? Comment voulez-vous, dans ces conditions, que la démocratie reste vivante dans nos régions ?

21/04/2010

Le jeu des petits chevaux (suite)

La suite de mon post d’hier, je l’emprunte à mon ami blogueur JLH, qui observe qu’aucun journaliste ne dit plus jamais : "Le Président, inquiet pour l’unité de la République, demande qu’on donne l’assaut à l’autarcie maffieuse qui gagne peu à peu les cités", mais : "Sarkozy nous refait du sécuritaire pour prendre les voix du FN." Qu’on ne dit plus : "La Présidente de la région Poitou-Charentes, émue d’une saine colère contre l’arbitraire administratif, répercute la protestation des sinistrés de Vendée devant des zonages ineptes qui ajoutent la rage au malheur" ; mais : "Après son succès aux régionales, Royal cherche à revenir dans la course des présidentielles". De la politique il ne reste plus que l'apparence. De Gaulle, reviens, ils sont devenus fous !

 

20/04/2010

Le jeu des petits chevaux

Marre de ce déluge incessant d’infos "confidentielles", de sondages bidons, de polémiques factices et d’éditoriaux insipides consacrés aux présidentielles de 2012. La "petite phrase" de l’un dans une interview, l’allusion de l’autre lors d’une conférence, le sondage qui donne l’avantage à l’un ou à l’autre. La plupart du temps, le traitement de cette éternelle course de petits chevaux – qui ne demande ni enquête ni talent ni culture – ne présente aucun intérêt. Mais, surtout, ce jeu médiatique interne qui excite le "micrososme" intéresse très peu les vrais gens, lesquels ont d’autres soucis, dans la vie, que de savoir si DSK se prêtera à des primaires, si Borloo jouera les appoints ou combien Villepin fera au premier tour. Vraiment, sincèrement, je vous jure, on s’en fout !!

 

19/04/2010

La retraite des uns...

L’actualité a failli me faire oublier de décerner le César de la langue de bois, la semaine dernière, à Gérard Larcher. Un chef d’œuvre, l’interview du président du Sénat à la Matinale de Canal Plus, jeudi ! Un modèle, un exemple : du rien, du déni, du blabla, du vide, au point que les deux journalistes se pinçaient pour ne pas éclater de rire ! Mais là où Larcher s’est surpassé, atteignant le sommet de cette discipline de haut niveau, c’est à propos des privilèges éhontés que détiennent les parlementaires en matière de retraite. Quoi ? Des privilèges ? Quels privilèges ? Larcher s’indigne : que voilà un procès bien "démagogique" (sic) ! Alors que, tenez-vous bien, les sénateurs ont augmenté leur cotisation de 5,68 % cette année ! J’en aurais pleuré ! De rire, bien sûr.

 

15/04/2010

Une tragédie nationale

Catastrophe à Alger : l’Airbus qui transportait Nicolas et Carla Sarkozy à la grande cérémonie de réconciliation franco-algérienne s’est abîmé en mer. En sus du couple présidentiel, sont morts 97 personnalités parmi lesquelles Hervé Morin, Hubert Falco, Pierre Lellouche, le banquier Christian Noyer, l’amiral Guillaud et tout l’état major des armées, Jean-François Coppé et une douzaine de députés UMP, Gérard Longuet et une dizaine de sénateurs, Simone Veil, Jean-Jacques Ayrault, Xavier Bertrand, Frédéric Lefebvre  Pierre Nora, Simone Veil, Benjamin Stora, Jean-Pierre Elkabbach, Jean Daniel, ainsi que quelques dizaines de parlementaires, élus locaux, journalistes accrédités à l’Elysée, présidents d’associations d’anciens combattants, etc, etc. Terrifiant, non ? C’est exactement ce que vient de vivre la Pologne…

13/04/2010

Rien qu'un clapotis

Nicolas Sarkozy, répondant à un journal américain, a dit que les rumeurs sur sa vie privée était un "clapotis". Un clapotis ! C’est énorme ! Changez la Une ! Augmentez le tirage ! Il a dit que c’était un clapotis ! Qu’est-ce que cela cache ? Que le couple présidentiel est vraiment en péril ? Que le président ne se représentera pas en 2012 ? Un clapotis, il a dit. Et aux Etats-Unis, en plus. Interviewez les experts ! Convoquez les polémistes ! C’est énorme, on vous l'assure ! La preuve, aveuglante : il aurait pu ne pas dire que c’était un clapotis. Tournez, tournez, rotatives ! Mais attention, hein : chez nous, en France, la presse est exemplaire, elle ne s’intéresse pas à la vie privée…

12/04/2010

Retour de Montaigu

Logo 2010.JPGRetour du "Printemps du livre" de Montaigu, en Vendée. Un des premiers salons de la saison, un des plus sympathiques aussi. Le plaisir d’y rencontrer quelques vedettes (Thierry Roland, Eric Zemmour), quelques valeurs sûres (Jean Raspail, Tatiana de Rosnay), quelques nouvelles têtes, et, bien sûr, nombre de lecteurs anonymes. Une inquiétude commence à poindre : que va-t-il se passer quand la réforme des collectivités locales aura ôté aux régions et aux départements le droit de subventionner la culture ? Faudra-t-il renoncer à tous ces salons du livre qui égaient, avec beaucoup de mérite, le désert culturel français ?

10/04/2010

L'événement de la semaine

Pardon à mes éminents confrères obnubilés par la "rumeur" élyséenne, mais l'événement de la semaine n'était pas là. La rencontre Tusk-Poutine à Katyn, mercredi, fut, elle, un vrai tournant historique au niveau du vieux continent : pour la première fois, la Russie a rendu un hommage solennel aux 22 000 officiers et soldats polonais assassinés en 1940 par la police politique de l’URSS. Je me rappelle encore Gorbatchev ratant son voyage en Pologne en juillet 1988 – j’y étais – parce qu’il n’avait pas osé parler du crime de Katyn, toujours imputé, à l’époque, contre toutes les évidences, aux nazis. Cette fois, la page est tournée. Dommage que les Français, sauf exceptions, ne se soient jamais intéressé à Katyn.

 

09/04/2010

Les médias et la "rumeur"

Ils voudraient tant savoir, tous, qui couche avec qui ! De Jean-Michel Aphatie à Pascale Clarke, de Christophe Hondelatte à Jean-Pierre Elkabbach, ils y ont consacré des dizaines d’émissions, d’interviewes, de chroniques, de débats, d’éditoriaux (tout en expliquant, évidemment, que la presse française faisait fi des ragots), tout ça pour rien : la mystérieuse et excitante "rumeur" (à laquelle je n’ai toujours rien compris) a fait la Une des grands médias pendant trois jours, occultant toutes les autres infos, sans que l’on sache, finalement, si Rachida Dati a bien dit quelque chose dans un déjeuner, et Pierre Charon dans un dîner, à propos d’on ne sait qui ! Question provocatrice : et si le grand public, lui, s’en fichait royalement ?

 

05/04/2010

On n'entend plus rien

Ce qui se dit sur la scène publique, désormais, n’a plus aucune importance. Martine Aubry avait décidé que les présidents de région appartenant au PS ne pourraient pas cumuler ce mandat avec celui de parlementaire : aucun des élus de la semaine dernière n’a tenu compte de cette directive ! La Cour des comptes a protesté contre ce privilège d’un autre temps accordé aux 840 000 agents de la Sncf et à leurs familles, qui ne paient pas leurs billets de train : le pdg de la Sncf a aussitôt décidé… de ne rien changer ! Les Français ébranlés par la crise ne supportent pas le "bouclier fiscal", au moins pour ce qu’il a d’injuste : Sarko ne cède pas d’un pouce. Plus personne n’entend plus personne. C’est la société de communication !

02/04/2010

Mélanchon, Frêche, même combat

Les journalistes n’ont-ils donc aucune fierté ? Vont-ils continuer à inviter le dénommé Mélanchon dans le seul but de lui soutirer un bon mot qui fera le buzz ? Voilà un homme politique de seconde zone, un condensé gauchiste de Georges Frêche et de Jean-Marie Le Pen, qui estime que le métier de journaliste – le mien – est "un métier pourri", exercé par "une sale corporation voyeuriste et vendeuse de papier", etc, etc. Que le journalisme soit critiquable, nul n’en doute. Mais pour qui se prend ce mufle qui a trahi le PS pour s’allier avec les derniers staliniens d’Europe afin de recueillir les suffrages d’à peine 3 % des électeurs inscrits, le tout au frais du contribuable ? Alors que ce populiste ne serait rien qu’une grande gueule de quartier, un hâbleur de bistrot, si la "presse de merde" ne lui servait pas la soupe !

 

31/03/2010

Touche pas à ma commune !

 

Personne ne comprend plus rien à la réforme des collectivités locales. Ce flou n’est pas de bon augure. Un exemple ? Avez-vous noté que les sénateurs, à la mi-février, en pleine campagne régionale, ont subrepticement sabordé une réforme que la commission Balladur avait jugé nécessaire : le regroupement obligatoire des toutes petites communes dans des intercommunalités plus rationnelles et plus efficaces, dont les délégués – le maire et le premier adjoint de chaque commune – seraient élus au suffrage universel direct. Le Sénat a rejeté toutes ces fadaises ! En arrière toutes ! Est-ce pour que la France conserve, cocorico, davantage de communes que la totalité des 26 autres pays européens ? Ou parce que les sénateurs sont d’abord élus… par les maires des petites communes ?

30/03/2010

Faire payer les pauvres

Un peu d’histoire, pour montrer que rien n’est simple. Prenez un sujet aussi incontestable, aussi consensuel, aussi évident que la gratuité scolaire. Qui peut être contre ? Personne. Et pourtant ! Avant les lois Ferry de 1881, les riches payaient l’école, et les pauvres, non. Cette ancestrale pratique chrétienne, les républicains de l’époque l’ont jugée scandaleusement inégalitaire. Ils ont donc fait voter une loi aux termes de laquelle l’école de la République serait désormais "gratuite". Applaudissements à gauche et, bien sur, dans la plupart des journaux. Sauf que "gratuite", cela voulait dire entièrement financée par l’Etat, donc par l’impôt, lequel était alors payé par tous les citoyens… à commencer par les pauvres !

 

26/03/2010

Affaire Zemmour (suite)

Zemmour.JPGDeux choses me frappent dans l’affaire Zemmour. J'observe, d’abord, que la liberté d’expression de ce journaliste est le plus violemment contestée, depuis deux jours, par des "pitbulls" qui sont... ses confrères (comme Claude Askolovitch, mecredi, sur Europe 1), apparemment pressés d’appliquer à la France la liberté de la presse qui règne en Chine ou en Iran. Ensuite, je suis atterré par le niveau du débat : comme le dit le journaliste Jean Lesieur, "naguère les jeunes se demandaient s’il valait mieux avoir tort avec Sartre ou raison avec Aron, maintenant il s’invectivent pour savoir s’il mieux avoir tort avec Stéphane Guillon ou raison avec Eric Zemmour". O tempora, o mores…