02/04/2014
Les leçons d' "Apocalypse"
Bouleversé par les cinq épisodes d’Apocalypse. Non, la télé n’est pas qu’un univers débile, réducteur et malfaisant. Daniel Costelle et Isabelle Clarke, les réalisateurs de cet extraordinaire document sur la Grande guerre ont prouvé qu’on pouvait aussi se servir du petit écran pour transmettre l’essentiel : la folie, la douleur, la peur, la bêtise, la mort, les valeurs, l’homme, la mémoire. On devrait diffuser ce film à l’ENA, à Sciences Po, au Parlement et dans les universités d’été des partis politiques – histoire de rappeler à tous nos dirigeants et futurs dirigeants que cette apocalypse-là, ce sont leurs aînés qui l’ont déclenchée !
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04/03/2014
Mourir pour Simféropol ?
Il n’y aura pas de guerre à l’est de l’Europe. Poutine n’en aura pas besoin. Il sait bien qu’au-delà des piapias diplomatiques, aucun Américain, aucun Français, aucun Allemand n’ira mourir pour Simféropol. Il sait aussi qu’aucune guerre n’est imaginable entre des soldats ukrainiens et russes que rien ne distingue, ou presque ! Il sait enfin qu’un vrai conflit le couperait durablement du monde civilisé. Son jeu consiste donc à récupérer la Crimée grâce à un référendum un peu forcé, certes, mais qui aura l’apparence de la légalité. Et à interdire au reste de l’Ukraine terrorisée de rallier le camp occidental. Qui va l’en empêcher ?
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10/09/2013
Syrie : toujours la même histoire
Si l’histoire n’était pas devenue une discipline secondaire, voire insignifiante, on ne s’étonnerait pas de constater qu’un dictateur menacé d’être bombardé… fasse tout pour éviter cette échéance ! Qu’il se dédouane malignement des crimes qu’on lui reproche, que ses alliés fassent soudain des propositions désarmantes, et qu'il utilise méticuleusement les informations que lui adressent ses ennemis. Tiens, un exemple : François Hollande ayant juré qu’il ne tuerait aucun civil, on parie qu’on va voir resurgir le concept de "boucliers humains" ? Cela aussi, c’est dans les livres d’histoire…
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01/09/2013
La guerre n'est plus ce qu'elle était
Je ne juge pas, je constate. Que le monde change et que la guerre n’est plus ce qu’elle était. Première observation : aujourd’hui, c’est nouveau, avant de partir en guerre, les chefs d’Etat demandent l’autorisation à leurs peuples et font mine de s’étonner, c’est ballot, que ceux-ci n’aient pas envie de la faire. Seconde observation : quand la première puissance du monde décide d’aller sauver la vie d’un peuple gazé par son tyran, son président demande à tous de bien vouloir attendre le retour des vacances de ses parlementaires. En espérant que son général en chef n’est pas en RTT…
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23/03/2011
Et si on votait ?
L’opportunité, la finalité et les moyens militaires engagés dans l’affaire libyenne dépassent mes compétences. Mais je suis sceptique : pourquoi cette guerre en Libye et pas en Cote d’Ivoire, à Bahrein, au Yémen, en Birmanie, en Biélorussie, etc, etc ? J’entends peu de dirigeants suggérer que la communauté internationale impose à des dictateurs comme Gbagbo ou Kadhafi, sous peine de sanctions drastiques, de voter (en cas de révolte) ou de revoter (en cas de litige), sous le regard de milliers d’observateurs estampillés par l’ONU ? Ce ne serait sûrement pas simple, mais cela coûterait moins cher, et pas seulement en vies humaines. Je rêve ?
10:53 | Tags : libye, kadhafi, guerre, démocratie | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
27/08/2010
Un Clemenceau au petit pied
Je reviens sur la lamentable sortie d’Alain Minc contre le "pape allemand", qui en a visiblement choqué plus d’un. Pour info, le dernier à avoir traité le souverain pontife de "pape boche", c’était... Clemenceau. Le pape, c’était Benoît XV. Elu en août 1914, celui-ci avait choisi, clairement, la carte de la neutralité dans le conflit qui démarrait au cœur de l'Europe. Une position logique pour l’Eglise universelle (ce sera celle de Pie XII en 1940), mais indéfendable aux yeux des belligérants : tout le monde lui est tombé dessus ! Dans le camp allemand, le chef d’état-major Ludendorff le traita même, c’est dire, de "pape français" ! Quelqu’un pourrait-il expliquer à Alain Minc, sans vouloir le froisser, qu'après un siècle de haine anti-allemande, on pourrait peut-être passer à autre chose ?
09:17 | Tags : politique, histoire, guerre, pape | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
11/03/2010
La Rafle : des lâches et des justes
J’irai voir La Rafle, bien sûr. Chez moi, dans l’Yonne, quelques jours avant la rafle du Vel d’Hiv, la police française en a effectuée une, les 12 et 13 juillet 1942 : 42 malheureux furent brutalement arrêtés et envoyés à Drancy, dont 19 enfants. Il y en aura deux autres. La préfecture, début 1942, avait soigneusement répertorié 276 juifs dans le département : 140 seront déportés. Horreurs, drames, lâchetés. Mais pas seulement. Quand un sinistre matin les gendarmes de Sergines ont frappé à la porte du docteur Avram, à Courlon, ils ont trouvé porte close : celui-ci s’était enfui dans la nuit avec sa femme et son fils, alerté par le maire du village, lui-même discrètement prévenu la veille… par le commandant de la brigade de gendarmerie de Sergines.
23:47 | Tags : histoire, shoah, guerre | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
31/01/2010
Le choc Lanzmann-Haenel
Passionnante, la polémique entre Claude Lanzmann (Marianne) et Yannick Haenel (Le Monde) sur le résistant catholique polonais Jan Karski – tronqué dans le film du premier, enjolivé dans le livre du second. Haenel a-t-il un peu trop "imaginé" la dernière partie de la vie de Karski ? C’est possible. Mais on sent que Lanzmann ne supporte pas qu’on valorise un personnage qui, à lui seul, infirme la thèse de Shoah sur l’antisémitisme polonais et montre que les Alliés sont les principaux responsables du lâchage des juifs en 1942-43. Furibard, il nous promet des révélations sur la rencontre historique, cruciale, déterminante entre Karski et Roosevelt. Ah bon ? Lanzmann savait des choses là-dessus et les gardait pour lui ?
08:00 | Tags : histoire, shoah, guerre | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook |
19/01/2009
Une image d'espoir
Il y a eu, quand même, une belle image d’espoir, ce week-end, à la télévision. Dimanche matin, au Jour du Seigneur, la messe réunissait catholiques et protestants français et allemands dans une belle célébration bilingue, à Kehl, sur la frontière franco-allemande. Quand on sait quelles furent les horreurs, les massacres, les folies, les cruautés causés par l’hostilité entre Français et Allemands pendant un siècle, hostilités irréductibles qui ont fini par ruiner le tiers de la planète, on ne peut qu’espérer que, dans cinquante ou soixante ans, une célébration œcuménique rassemblera ainsi une nouvelle génération de juifs, de musulmans et de chrétiens de toute la Palestine, à Bayt Lahiya ou à Sderot.
00:05 | Tags : politique, télévision, guerre | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
19/09/2007
Mort aux bravaches !
J’ai écouté Kouchner, dimanche, sur RTL. J’ai rigolé en l’entendant expliquer qu’en Iran, il fallait éviter le pire et, relancé par le journaliste, que le pire, "c’est la guerre, Monsieur". Quand Kouchner appelle un journaliste "Monsieur", c’est qu’il a conscience qu’il vient de dire un gros mot.
Quelle aubaine pour tous les politiciens de gauche qui lui en veulent d’être passé à droite, ceux de droite qui lui en veulent d’être resté à gauche, ceux qui lui en veulent d’être ministre et pas eux, ceux qui n’ont rien à dire et qui en profitent pour affirmer, haut et fort, qu’ils préfèrent la paix à la guerre. Sans oublier, à l’étranger, tous ceux que le France énerve, ce qui fait du monde !
Il est bravache, Kouchner. Et pas diplomate pour deux sous. De là à l’accuser de fomenter une troisième guerre mondiale…
08:08 | Tags : Kouchner, guerre, diplomatie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |