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07/06/2008

Sarko fait vendre

Sarko fait vendre. Plus encore que les éditeurs de best-sellers, les journaux sont en train de transformer le président, mine de rien, en tête de gondole. "Sarkozy vu par les femmes", titre Marianne. "Sarkozy vu par les psys", titre le Nouvel Obs. Je crois pouvoir deviner les prochaines covers en vue sur les kiosques : "Sarkozy vu par les riches" (L’Expansion), "Sarkozy vu par les pauvres" (L’Humanité), "Sarkozy vu par les cheminots" (La Vie du Rail), "Sarkozy vu par les écrivains" (Lire), "Sarkozy vu par les seniors" (Notre Temps), "Sarkozy vu par les cochons" (Porcs et Porcins) et, bien sûr, "Sarkozy vu par les Ch'tis" (La Voix du Nord). Tous ces journaux qui tapent sur le chef de l'Etat à bras raccourcis ne peuvent nier qu’il aura au moins contribué à booster la croissance… de la presse !

05/06/2008

Le clan des Sept

Bertrand, Hortefeux, Darcos, Chatel, Morano, Wauquiez, Woerth. La bande à Sarko, c’est le clan des Sept. La question est : pourquoi sept ? Parce que c’est un chiffre magique : les péchés capitaux, les boules de cristal, les paroles du Christ en croix, les couleurs de l’arc-en-ciel, les collines de Rome et les jours de la semaine sont sept. La plus grande émission politique à la télé s’appelait 7 sur 7. Ces sept mercenaires, qui se prennent pour les sept samouraïs, seraient-ils, aux yeux de Sarko, les sept merveilles du monde ? Voilà qu’ils sont traités de "sept nains" par ceux qui n’en sont pas, et qui leur promettent sept ans de malheur ! La gauche , elle se régale : si les derniers fidèles de Sarko ne sont que sept, les carottes sont qu'huit !

13/05/2008

La commémoration sans fin

En ce 13 mai 1958, constatons que certaines commémorations ne donnent pas lieu à un grand ramdam : personne ne se rappelle comment est née la Ve République, alors que cet anniversaire est autrement plus important que celui de mai 68. Il faut dire que les émeutiers d’Alger ne sont pas majoritairement à la tête des médias français ! Ainsi va notre cher et vieux pays, à dévider ses souvenirs en écoutant Radio Nostalgie : après mai 68, Coluche, puis Marchais, puis les 60 ans d’Israël, les 30 ans de Kolwezi. les 20 ans d’Ouvéa… L’anniversaire le plus grand, le plus beau, le plus facile aussi, étant le premier anniversaire de l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée : celui-là, au moins, les journalistes peuvent en parler des journées entières sans ouvrir le moindre livre d’histoire !

09/05/2008

Une presse d'opposition ?

La presse française critique Sarkozy du matin au soir. C’est légitime. Elle est là pour ça, la presse : pour critiquer. Mais quand ledit Sarkozy la critique en retour, alors elle se déchaîne, la presse : comment a-t-il osé dire, mercredi, devant des parlementaires de l’UMP, que "la presse se prenait pour l’opposition" ? Alors que c’est parfaitement exact. Et pas seulement pour jouer son rôle de critique : dans un sondage explosif, Marianne avait révélé, en 2002, que 6 % des journalistes disaient voter "à droite", et que 4 % d’entre eux avaient voté Chirac aux présidentielles (ce qui montre le fossé abyssal qui sépare les médias et l’opinion, soit dit en passant). Et encore, 6 % c'est beaucoup aux yeux de certains : quand j'entends l'éditeur Guy Birenbaum proposer d'interdire Eric Zemmour sur les ondes du service public parce qu'il est de droite, j'ai un peu froid dans le dos...

29/03/2008

Des animaux encore inconnus

Le Monde du week-end présente, en page 14, la nouvelle attraction du Futuroscope de Poitiers, qui met en scène, dans 200 millions d’années, sur une terre devenue sans hommes, des animaux sauvages encore inconnus tels que les scientifiques peuvent les imaginer : l’oisson, la pieuvre-singe, le tortunosaure, le caracoureur, etc. C’est drôle, c’est instructif. Mais c’est incomplet : il faudrait y rajouter au moins trois animaux à la fois mutants et indestructibles : le sarkophibe, sorte de vertébré marin véloce et résistant à tout, le requin royal, un prédateur carnassier de sexe féminin et au sourire impassible, le mérou-bayrou des grands fonds, un poisson gonflé qui ne voit jamais la lumière du jour…

26/03/2008

Vise un peu le baise-main !

La quasi totalité des médias français scrutent avec attention et minutie les moindres gestes de Sarko et Carla, dans l’espoir qu’un faux pas, une phrase de trop, leur donne de quoi faire un gros titre bien méchant sur la maladresse, l’inculture ou la désinvolture du président bling-bling. C'est vrai, coco, chez les rosbeefs, faut assurer ! Apparemment, les mêmes médias, si à cheval sur l'étiquette, ne se sont pas formalisés de la façon dont une partie de la presse britannique a accueilli la Lady Di française : avec une délicatesse rare, en publiant de vieilles photos d’elle, nue, en noir et blanc, piquées sur internet. So british, is’nt ? La presse des deux pays devrait relire Paul Valéry : "Les gens de qualité s’intéressent aux idées, les gens moyens aux événements, les petites gens aux personnes". Les personnes, en anglais : people.

28/02/2008

Une info vraiment importante

Trop occupés par les écarts de langage de Sarko, les médias ne vous ont pas parlé de la conférence de Barcelone sur les conséquences du réchauffement de la planète sur le vin. Alors que c'est un sujet capital, angoissant, dramatique. Comment maintiendra-t-on, demain, le subtil équilibre entre le sucre et l’acidité qui fait la qualité d’un pommard ou d’un gevrey-chambertin ? Le seul réchauffement de 1° C de la température moyenne équivaut à un déplacement du climat d'environ 200 kilomètres vers le nord. Déjà, des producteurs de champagne achètent des terrains dans le Sussex et le Kent, en Angleterre. C'est sérieux, ça, bon sang ! Quand on fera du chablis au Danemark et du pouilly au bord du Rhin, il sera trop tard, pauv’cons !

26/02/2008

Arrêtez le concours !

Traiter un abruti de "pauv’con", assurément, ce n’est pas bien, surtout quand on est chef de l’Etat. Mais que cette affaire fasse encore la une des journaux, des interviewes, des éditos, c’est insensé. Et qu’on en fasse un argument politique en faveur de Bayrou (qui, il y a peu, dénonçait les "conneries" politiques et voulait "donner un coup de pied au cul" au système) ou de Ségolène (qui vient d’adouber à Montpellier un président de région viré du PS pour sa grossièreté à l’égard des harkis et des blacks), c’est atterrant. Arrêtez le concours de médiocrité ! Sortez de cette actualité débilitante, faite de SMS volés, d’interviewes retouchées, de vidéos piratées, de débats fabriqués, de petites phrases montées, de photos floutées ! Stop !!!

24/02/2008

Gaffe à ce qu'on dit

Que le président de la République traite de "pauv’con" un type qui lui dit "Touche moi pas, tu vas m'salir !" rappelle étrangement la gifle donnée par ce prof de Berlaimont au gamin qui l’avait traité de "connard". Ce n’est pas bien. C’est même une faute. Ces gros mots, ces baffes, ça commence à bien faire. Trop de vulgarité tue la vulgarité. La société évolue, il faut faire gaffe à tout ce qu'on dit et à tout ce qu'on fait. Désormais, il ne faut plus jamais se lâcher : il y a toujours un portable qui enregistre, un quidam qui porte plainte, un juge pour vous mettre en examen, un responsable socialiste pour protester contre les dérives de la droite, un ancien premier ministre pour dire que la patrie est en danger, et trois cents journalistes pour s’en délecter pendant plusieurs jours.

17/02/2008

Liquider Mai 68 ?

Ceci pourrait être un communiqué de presse concernant le monde du livre : les Editions de Bourgogne sont, à ma connaissance, la seule maison d’édition française à ne pas publier, d’ici deux mois, un livre sur mai 68. Ni "Les pavés d’Auxerre", ni "J’étais CRS à Dijon", ni "Mai 68 vu par les vignerons". Rien ! Cela mérite d’être souligné, car, tenez-vous bien, pour le 40è anniversaire de l’événement, 91 titres vont déferler sur les rayons des libraires. Vous avez bien lu : 91. Bonne chance à tous les moins de 60 ans qui n’ont pas vécu la chose et qui voudront se documenter ! Et tant pis pour Sarkozy qui voulait "liquider l’héritage de mai 68" ! Et tant pis, surtout, pour les ex-manifestants de mai 68 qui voulaient en finir avec la mode, le marketing, la consommation, tout ça !

16/02/2008

Le club des perdants

La diatribe anti-Sarko publiée ce matin dans Marianne est un bon coup de presse, qui regroupe dans la même opprobre médiatique… tous les perdants de 2007 : Dominique de Villepin et Noël Mamère (privés de candidature), François Bayrou, Marielle de Sarnez et Nicolas Dupont-Aignan (privés de second tour), Ségolène Royal, Jean-Pierre Chevènement et Arnaud Montebourg (privés de victoire), auquel s’est ajouté Maurice Leroy (privé de ministère). Il ne manque que Besancenot, Le Pen et Chivardi. Sur quoi tous ces gens-là sont-ils d’accord ? Sur le fait que la religion est "un facteur de division et d’affrontement", ce qui est aussi étrange qu’artificiel. Et sur la défense du "pluralisme de l’information" : leur propre démarche montre bien, en effet, que le pluralisme, en France, est en danger.

14/02/2008

Le président jokari

Sale temps pour Sarko. Tout ce qu’il fait est mauvais, même quand il va dans le sens de ses adversaires : cela lui revient dessus comme au jokari. Le président pense que la société moderne ne se limite pas aux rapports marchands et que les croyants de toutes obédiences apportent un supplément d’âme et d’espérance au pays où ils vivent : c’est le très catholique Bayrou qui s’insurge le plus fort ! Il demande un rapport à Attali, un économiste de gauche : c'est la gauche lui rentre dedans avec le plus de violence ! Il invite la télévision publique à revenir au principe "télé privée, fonds privés ; télé publique, fonds publics" : c’est la gauche tout entière qui hurle au scandale ! Il souhaite que les écoliers de France se fassent les porteurs de la mémoire du drame hors normes que fut la Shoah : ce sont les enseignants qui s’étouffent d’indignation ! Tout cela est-il bien rationnel ?

13/02/2008

Sarko, le fils !

86807fe8fc54605357d5a6e42479c670.jpgL’affaire de Neuilly n’a aucune importance. Dans une ville qui sera gagnée par la droite, c’est à droite que les différents postulants s’opposent, comme partout, à coup de peaux de banane. Avoir une étiquette ou non ? Etre soutenu par l’Elysée ou non ? C’est le lot de milliers de candidats dans toute la France. Alors, pourquoi cet emballement médiatique disproportionné ? D’abord, Neuilly, c’est facile à couvrir : la ville est à portée de taxi des principaux journaux nationaux, et nombre de rédacteurs en chefs du PAF y résident. Ensuite, on a vu passer, dans la bousculade électorale, la coiffure du fils de Sarko ! Rendez-vous compte ! Pas besoin d’attendre que Carla soit enceinte pour parler du fils de Sarko ! Sarko le fils : ce sera sans doute la prochaine grande interview de L’Express

07/02/2008

Touche pas à mon taxi

f95eeb6c2d1eac4bef452b14632a275d.jpgDramatique, l’affaire des taxis. Mais pleine d’enseignements. Elle montre d’abord qu’on ne pulvérise pas une profession, comme ça, au cours d’une réunion d’experts, sans un minimum de concertation avec les professionnels concernés. Elle rappelle qu’on ne réforme pas un pays moderne à coup de rodomontades, de mises en demeure et d’ultimatums. Elle confirme qu’aucun gouvernement, aujourd’hui, de gauche ou de droite, ne peut résister longtemps à un blocus sauvage des grandes villes. Elle douche les espoirs de ceux qui, naïfs, espéraient trouver désormais un taxi à Paris après 18 heures. Elle démontre enfin qu’il ne faut pas laisser les enfants jouer avec les allumettes. Surtout avant des élections municipales.

19/01/2008

Sarko en librairie

L’hystérie Sarkozy progresse. Il faut dire qu’elle fait vendre. Après avoir gagné les journalistes les plus sérieux, elle contamine les écrivains les plus réputés. Après Yasmina Reza, c’est au tour de Patrick Rambaud de sortir cette semaine sa Chronique du règne de Nicolas Ier. Nul doute que Marc Lambron, Stéphane Denis, Eric Orsenna, Max Gallo et Jean-Marie Rouart vont s’y mettre. On attend Mon dîner avec Sarko de BHL. Yann Moix va inscrire Sarko à son palmarès entre Claude François et sainte Edith Stein. En attendant Sarko et les fourmis de Bernard Werber, La bandaison du président de Michel Houellebecq, Carla et moi de Christine Angot, Le Chat ne vote pas Sarko par Philippe Geluck, Astérix à l’Elysée par Uderzo, et, après le départ dudit, l'inévitable et prévisible Le dernier Sarkozy de Georges-Marc Benamou.

12/01/2008

La fin du caniveau

d13bf947b6b81ac0dd0348cb0c640895.jpg L’élection de Sarkozy aura au moins fait tomber une barrière, celle qui séparait la presse people de l’autre presse, la sérieuse, la fréquentable. Aujourd’hui, ce n’est pas Closer ou Voici qui se déchaîne en Une sur le couple Sarko-Carla, mais L’Express. Et ce ne sont pas des mercenaires de la presse de caniveau qui révèlent les dessous du départ de Cecilia, mais Anne Bitton (Le Point), Michael Darmon (France 2), Denis Demonpion et Laurent Léger (Le Point), Yves Derai (Le Nouvel Economiste). Et que dire des grands éditorialistes, tous médias confondus, qui ont lâché la bonde et dissertent à qui mieux-mieux sur le voyage en Egypte ou la date du mariage !
Albert Londres, reviens, ils sont devenus fous !

08/01/2008

Sarko, il en fait trop !

Depuis ce matin, c’est la folie dans les médias. Parce que Nicolas Sarkozy a décidé qu’à l’occasion des vœux aux 600 journalistes invités à l’Elysée comme tous les ans, il donnerait, en plus, tenez-vous bien, une conférence de presse ! A des journalistes, franchement, c’est culotté ! Branle-bas de combat, questions des auditeurs, interviews des spécialistes, reportage en coulisses, et tout le bataclan. Après la prestation du président, à nouveau la folie : extraits, commentaires, petites phrases, réactions, et tout le tremblement. La presse n’en peut plus de dauber sur le salaire, le style, l’entourage, les vacances, le mariage du chef de l’Etat. Et même aussi, parfois, attention aux yeux, sur sa politique ! Et en répétant jusqu'à plus soif cette critique sévère : Sarkozy, vraiment, il en fait trop !

06/01/2008

Marre d'Amara ?

Depuis trois jours, les médias citent à l’unisson la déclaration au Point de Fadela Amara, membre du gouvernement, qui explique qu’elle "ne votera pas Sarkozy" à la prochaine présidentielle. C’est vrai que cela fait désordre. Mais les journalistes, qui font un métier difficile et qui manquent de temps, comme chacun sait, n’ont cité que la chute du papier. Ils ont sauté les 4/5 de l’interview, qui est une charge incroyable contre le PS, le "parti des bien planqués" qui "pensent qu’habiter le 16ème c’est habiter la France", un parti de "bobos" qui "n’est plus dans le progrès social, mais dans la gestion de carrière des uns et des autres", un parti qui a "abandonné ses combats", qui a "des positions qui puent", un "cercle de notable qui se partagent le gâteau", etc. Pffui !

03/01/2008

Une "politique de civilisation" ?

Il n’y a vraiment qu’en France que les journaux déclenchent une polémique après les vœux télévisés du chef de l’Etat pour savoir s’il s’est légitimement ou non inspiré des thèses du sociologue Edgar Morin en parlant de "politique de civilisation" ! C’est d’autant plus drôle que Morin, à mon humble avis, est surtout le maître de la tautologie réciproque et simultanée, recherchant, en se grattant l'occiput, la synthèse des contraires dans un monde complexe : le marché, mais sans négliger le social ; l’ouverture au monde, mais en défendant les valeurs nationales ; l’individualisme, mais sans oublier la solidarité, etc. Cela n’a aucune importance et ne représente aucun enjeu, mais cela permet de multiplier polémiques tranquilles et interviews pèpères - loin, très loin de l'Irak, du Kenya ou du Pakistan !

28/12/2007

Petites perles

En cette période de fêtes, personne ne s’intéresse aux petites phrases prononcées ici ou là par les dirigeants politiques. Sachez, si c'est votre cas, quelles furent les deux plus belles de cette fin d’année :
D’abord, c’est François Bayrou qui, dans Le Figaro, a violemment attaqué le discours du Latran de Sarkozy, l’accusant de ressusciter "l’opium du peuple que dénonçait Karl Marx". Pour un chrétien, bravo, c'est géant.
Ensuite, c’est Ségolène Royal, à qui les journalistes de La Croix parlent de Delanoë comme d’un rival, et qui réplique : "Je n’ai pas de rivaux, c’est moi qui ai été candidate à l’élection présidentielle !" Magnifique, non ?
Perdre une présidentielle, ça laisse des traces...