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05/01/2007

Oxymore de rire

La "rupture tranquille" de Sarko contre "l’ordre juste" de Ségo. Un oxymore de droite contre un oxymore de gauche. Cela ne fait plus rire personne. Toute campagne électorale, aujourd’hui, s’appuie sur des formules destinées à ratisser large.
Honneur aux grands anciens : en 1981, François Mitterrand avait été élu sur le slogan de la "force tranquille", imitant ainsi Valéry Giscard d’Estaing qui, en 1974, proposait "le changement dans la continuité".
En cette période de vœux, je souhaite qu’en 2007, le chef de l’Etat fasse preuve d’une détermination prudente, le gouvernement d’une audace courageuse, les policiers d’une fermeté souple, les juges d’une humanité inébranlable, les journalistes d’une rigueur imaginative et le pape d’un conservatisme innovant.

04/01/2007

C'est pas si simple

Il fallait s'y attendre. De Villepin à Ségolène Royal, le déferlement de réactions basiques, de promesses creuses et de critiques primitives sur le "droit au logement opposable" tourne au cirque. Personne ne me dit, à moi qui suis élu municipal, contre qui va se retourner un habitant de ma commune, après 2012, s’il divorce et ne trouve pas à se reloger !
Ce matin, interrogé sur Europe 1, Bernard Kouchner a donné trois réponses politiquement honnêtes, qui méritent d’être citées avec exactitude. Sur le droit au logement : "Ca va être compliqué". Sur les aides aux victimes du tsunami : "Tout cela c’est compliqué". Et sur l’urgence écologique : "C’est pas si simple".
Vous comprenez pourquoi cet homme-là ne sera jamais président de la République ?

03/01/2007

Opposable à qui ?

Ainsi, quelques tentes dressées au bord du canal Saint-Martin à l’aube d’une campagne présidentielle ont suffi, en un tournemain, hop, il suffisait d'y penser, bon sang mais c’est bien sur, à instaurer un "droit au logement opposable" qui va révolutionner la situation des sans-logis en France. Fin du drame des SDF. Affaire suivante !
Opposable à qui ? On verra. C’est l'ennui des périodes électorales : les mots volent, les idées brillent, les décisions pleuvent, faisant oublier la triste réalité, qui est qu’une société comme la nôtre est incroyablement sophistiquée, technicisée, bureaucratisée, au point d’être quasi irréformable.
Un exemple ? Déménager l'ENA était, on le conçoit, beaucoup moins compliqué que d’instaurer un droit au logement opposable. Les dirigeants de l’ENA, champions de la réforme administrative, et pour cause, ont mis dix ans à transporter leurs salles de classes de Paris à Strasbourg. Dix ans.

02/01/2007

Onfray mieux de s'abstenir

Michel Onfray est amer. Le philosophe gauchiste a pourtant fait tout ce qu’il a pu, par Libération interposé, pour départager les candidats chers à son cœur qui prétendaient rassembler et fédérer la gauche antilibérale. Ils lui ont tous ri au nez. Dans Le Monde de samedi, il explique donc qu’il ne votera pas pour Arlette Laguillier "restée bloquée sur un logiciel des années 1920". Ni pour Olivier Besancenot, "plus soucieux de politique politicienne que de la misère française". Il ne votera pas davantage pour Marie-George Buffet "dont on ne dit pas assez qu’elle faisait partie de l’équipe de Georges Marchais" et dont le parti "n’a pas renoncé aux méthodes staliniennes".
Finalement, il propose de voter Ségolène au premier et au second tour. Tout ça pour ça !

01/01/2007

Bonne année à tous

Bonne et heureuse année à tous ceux qui consultent ce blog, régulièrement ou non, depuis sa création en mai 2006. A titre d’info, en novembre et décembre, Lecomte-est-bon a enregistré 5.387 visites et 36.117 pages consultées. Ne me demandez pas si c’est beaucoup, je n’en ai pas la moindre idée.
Amis d’un jour ou de toujours, surfeurs occasionnels, blogueurs professionnels, lecteurs bienveillants ou énervés, passionnés de politique ou simples curieux, merci de l’intérêt que vous portez à ces petites notes quotidiennes et sans prétention.
Partager quelques indignations salutaires, provoquer des réflexions inattendues, prendre les évidences à contre-pied, poser des questions dérangeantes : tel est le but du jeu. Nul doute que 2007 devrait nous fournir matière à continuer…

31/12/2006

A la Croix de bois

Les Petits chanteurs à la Croix de bois ont fêté leur centenaire, samedi, sur France 2. Dommage qu’au lieu de chanter en chœur et en aube des oeuvres de Mozart, Rameau ou Duruflé, ce qu’ils font magnifiquement bien, ils aient accompagné pauvrement, et en jeans, des tubes sans intérêt de vedettes en promo comme Nolwen, Lara Fabian, Nâdiya, Faudel ou Noah. Symbole de cette pauvreté : sur la Une, au même moment, le même Noah assurait la même promo en chantant le même tube avec… les Petits chanteurs d’Asnières !
Dommage aussi que personne, laïcité oblige, n’ait expliqué de quelles "croix de bois" se réclament ces enfants. Pour info, s’ils fêtent leurs cent ans, c’est qu’il a bien fallu, en 1906, réagir à la Loi de séparation de 1905 qui avait anéanti la richesse chorale française en ôtant aux curés les moyens de payer leurs chefs de chœurs !

30/12/2006

Haro sur l'euro !

D’après la Sofres, 52 % des Français pensent que l’euro est "une mauvaise chose". Les experts s’arrachent les cheveux : nos concitoyens veulent-ils revenir à l’anarchie monétaire, à l’inflation, aux dévaluations compétitives, au contrôle des changes ?
medium_pieces.JPG En réalité, le Français moyen ne supporte pas de payer désormais 1,50 € son petit noir, et autant le croissant qui va avec. Soit deux fois dix francs. Vingt balles pour un café et un croissant. "Mais le prix des ordinateurs a baissé", protestent les experts. S'ils venaient de temps en temps au bistroquet de mon chef-lieu, les experts sauraient que "l’Europe", chez moi, est maintenant synonyme de "hausse des prix".
A tort ? Peut-être Mais... heureusement qu'il n'y a pas de référendum à l'horizon !

29/12/2006

Bonne année, M. Frêche !

L’année 2006 s’achève, et le grand chef socialiste Georges Frêche - vous savez, celui qui considère que Jean-Paul II était un "abruti", que les harkis sont des "sous-hommes" et qu’il y a "trop de blacks" dans l’équipe de France de foot - est toujours président de la région Languedoc-Roussillon. Je rassure au passage les amis du grand chef communiste Jean-Claude Gayssot : il n’a toujours pas démissionné et reste le dévoué vice-président de Georges Frêche. Tout va bien pour eux.
Autre bonne nouvelle : leur grande conscience européenne commune, Günter Grass, celui qui a menti si longtemps sur son engagement enthousiaste dans la Waffen SS, vient de recevoir, outre-Rhin, le prix Ernst-Toller "pour son engagement pacifiste et sa participation aux débats de société". Authentique !
Bon réveillon à tous les trois.

28/12/2006

Le nombril de l'Europe

En 2001, les experts de l’Institut géographique national (IGN) avaient calculé que le centre de la zone euro, qui comportait alors douze pays, se situait sur la commune de Montreuillon, dans le Morvan. Hélas, l’adoption de la monnaie unique par la Slovénie, le 1er janvier, obligera à refaire le calcul, et privera ce sympathique village bourguignon d’un statut qui lui valait plusieurs milliers de visiteurs par an.
En 1877, les géographes français avaient ainsi calculé le centre de l’Europe. Un obélisque avait été alors érigé, au bord d’une rivière sauvage appelée la Tisza, quelque part en Europe centrale. Le monument est toujours debout, visité par des milliers de touristes qui font des photos. Il n’y a qu’un problème, un petit détail politiquement très incorrect : il est en Ukraine.

27/12/2006

Une éthique en toc

Il faut du courage pour s’opposer à une personnalité aussi reconnue que Didier Sicard, président du Comité national d’éthique, sur un sujet aussi médiatique et consensuel que le Téléthon. A propos de la polémique sur le financement public des recherches utilisant des embryons humains, Paul Thibaud s’étonne, dans La Croix de ce matin, que M. Sicard, protégé par le formidable bouclier que constitue la télévision, puisse impunément accuser l’Eglise catholique d’ "imposer sa conception du sacré dans l’espace public". D'abord, "imposer" est franchement excessif, comme on l'a vu, mais bon. Plus grave : l’Eglise serait libre de penser ce qu’elle veut mais pas de l’exprimer publiquement ? Le discours scientiste, pour lequel seule la recherche scientifique est "sacrée" , selon Didier Sicard, ne supporterait donc aucune contestation, aucune critique ? Et c’est à ce Ceausescu-là qu’on a confié les rênes du Comité national d’éthique ?

26/12/2006

Joyeux Noël, nom de Dieu !

Il a diablement raison, Pierre-Jules Gaye, ce matin, dans son édito de l’Yonne Républicaine sur les préventions et scrupules imbéciles de ceux qui souhaitent remplacer l’évocation de "Noël" par "Fêtes de fin d’année" ou "Fête de l’Hiver" pour ne pas choquer les non chrétiens de nos sociétés sans âme. Tous ceux-là devraient aller au cinéma voir Joyeux Noël, ce film qui raconte un superbe épisode de la guerre 1914, lorsque les malheureux soldats allemands, français, écossais et anglais, à la faveur de la nuit étoilée de Noël, ont posé momentanément leurs armes pour marcher les uns vers les autres, de tranchée à tranchée, et partager le peu qu'ils possédaient en chantant Stille Nacht et autres cantiques communs.
Qui peut imaginer une seconde qu’ils auraient eu ce geste incroyablement courageux pour célébrer la Fête de l’Hiver, le Jour des MP3 ou la Nuit de la Dinde ?

23/12/2006

Noël à l'ONU

L’événement de la semaine s’est produit lundi, à l’ONU. Pour le départ du secrétaire général Kofi Annan, le East-Western Divan Orchestra a donné un concert sous la direction de Daniel Barenboïm, son chef et fondateur. Dans cet ensemble atypique, qui joua un jour pour Jean-Paul II, il y a, entre autres, des musiciens juifs et arabes originaires de Palestine.
Entre Mozart et Brahms, Barenboïm a fait un petit discours : "Mesdames et Messieurs, vous avez vu jouer, assis devant moi, des Egyptiens, des Israéliens, des Libanais, des Syriens : c’est la première fois dans cette enceinte, je crois, que des citoyens de ces pays s’expriment ainsi à l’unisson !" Rires et applaudissement dans la salle.
Pendant une heure, la musique a couvert le fracas des bombes. Un vrai conte de Noël.

22/12/2006

TCS : tous contre Sarko !

Des différents dossiers préélectoraux publiés en cette fin d’année dans les journaux, il ressort : que la stratégie de Le Pen consiste à profiter de sa nouvelle respectabilité pour grignoter l’électorat de Sarkozy sur sa droite ; que Bayrou va profiter de ce harcèlement frontiste à droite pour tenter de séduire l’électorat centriste de Sarkozy ; que Philippe de Villiers attend que l’image de Sarkozy s’effrite pour récupérer les déçus du sarkozisme ; que Nicolas Dupont-Aignan entend détourner, à son profit, les gaullistes anti-européens du parti de Sarkozy ; qu'à l'extrême gauche, on incite les jeunes à s'inscrire sur les listes électorales "pour barrer la route à Sarkozy" ; que le seul moyen pour Ségolène Royal de gagner le second tour, c’est de rassembler tous les anti-Sarkozy.
Joyeux Noël, Nicolas.

21/12/2006

Chirac votera Sarkozy

medium_chirac.jpg Le pronostic vient de quelqu’un qui connaît très bien Ségolène Royal - son caractère, sa culture, ses pulsions, ses convictions : "Royal à l’Elysée, c’est Chirac en prison". Affirmation renforcée par la présence au côté de Ségo du député Montebourg, qui réclame depuis longtemps des poursuites judiciaires contre l’actuel président, et dont on chuchote qu’il pourrait devenir garde des Sceaux en cas de victoire de sa candidate...
L’intérêt de Chirac, c’est donc la victoire de Sarkozy. Forcément. Tôt ou tard, une négociation aura lieu entre les deux hommes - dans laquelle ni Villepin ni Alliot-Marie ni personne n’aura son mot à dire. Si les termes du contrat seront gardés secrets, le résultat ne fait pas de doute. On parie ?

20/12/2006

Couple ou pas couple ?

L’affaire des propositions fiscales de François Hollande va précipiter une interrogation que personne, au sein des rédactions parisiennes, n’ose encore exprimer à haute voix : quelles sont les véritables relations entre François Hollande et Ségolène Royal ? Complot d’anciens énarques ? Ticket présidentiel ? Bill et Hillary à la française ? Bonnie and Clyde de la politique ? Duo machiavélique ? Famille unie ou entente forcée ? Vrai couple ? Faux couple ?
Il ne s’agit pas d’ "affaires privées", contrairement à ce que prétendent les bonnes âmes journalistiques, décidément peu curieuses. La candidate du PS et le premier secrétaire du PS ne pourront pas éternellement préserver l’opacité qu’ils entretiennent savamment autour de leurs véritables rapports et de leurs ambitions respectives…

La télé à la dérive

A l'approche des fêtes de fin d'année, la télévision connaît deux dérives insupportables :
- La ronde infernale des artistes en promotion. Ces jours-ci, qui n’a pas vu dix fois Emmanuelle Béart, Luc Besson, Gérard Lanvin et Dany Boon répéter cent fois les mêmes banalités ? Qui n’a pas vu Daniel Auteuil s’ennuyer ferme face aux questions de Claire Chazal, au JT de TF1 ? Qui n’a pas vu Muriel Robin quitter le studio de Ruquier pour une remarque qui ne concernait pas son DVD ?
- L’autocélébration effrénée des animateurs télé, qui ne connaissent plus qu’eux-mêmes et se recroquevillent sur leur toute petite corporation. Rien qu’hier, Sophie Davant recevait dans son émission Michel Drucker, tandis que Michel Denisot assurait la promo de Cauet, et que Fogiel, le soir, avait Arthur pour invité vedette !
Si cela continue, la ménagère de plus de 50 ans va se remettre à lire des livres...

19/12/2006

Pas si net, le net

Alors que le débat politique à la télé tend - sauf rares exceptions - vers le degré zéro de l’intelligence, que les radios ne donnent plus la parole qu’à leurs propres auditeurs et que les journaux touchent un nombre toujours plus restreint de citoyens, la campagne électorale se déplace, mine de rien, sur le net : des milliers de sites, de blogs, d’interventions diverses animent d’extraordinaires réseaux de e-sympathisants ou de cybermilitants qui relaient les mots d’ordre, diffusent les vidéos, alimentent les chats, entretiennent les buzz.
Avantage : des tas de gens, notamment des jeunes, découvrent la politique de cette façon originale et ludique.
Inconvénient : la plupart des échanges sur la toile sont indigents, démagos, anonymes et diffamatoires. Aïe, aïe, aïe.

18/12/2006

Hulot parle, Voynet agit

Entendu Dominique Voynet, ce matin, sur Europe 1. Véritable mitraillette idéologique, elle assène ses vérités à 120 km/h, sans la moindre considération pour les questions du journaliste, et sans reprendre sa respiration.
Résumé de son speech : Hulot, il parle, nous, on agit. Citations : "Nous, nous sommes des praticiens", "Il faut passer à l’acte", "Il faut changer le modèle économique", "Il faut agir" , "Nous allons passer à l’acte", "Les verts, eux, agissent depuis vingt ans", "Il va falloir changer", "Il faut vraiment changer la vie des gens", etc. Et la Verte, au passage, de traiter Nicolas Hulot de "bavard" !
Et puis, en conclusion de l’interview, le cri du cœur : "Notre objectif, c’est contribuer à battre la droite". Ah bon. Tout s’explique. Ce bavard de Hulot, lui, cherche à sauver la planète.

17/12/2006

Les jeun's contre Sarko

Le PS met le turbo pour convaincre les jeunes de s’inscrire sur les listes électorales avant la fin de l’année. A la manoeuvre : Jack Lang, Cali, Joe Starr et les Guignols !
C’est que les moins de 25 ans, selon l'institut BVA, préfèrent nettement Ségo à Sarko : 34 % pour elle, 14 % pour lui (tous les autres étant loin derrière). Il se peut, en effet, que les jeunes électeurs fassent la décision. En 1974, Giscard avait battu Mitterrand de seulement 300.000 voix…
Curieux pays. Après avoir systématiquement bloqué, dans la rue, toutes les réformes destinées à améliorer leur sort (bac, universités, retraites, CPE, etc), les jeunes vont faire battre le seul candidat ayant un vrai projet pour les remettre au travail. Mais est-ce bien cela qu’ils souhaitent ?

16/12/2006

Bien entendu, c'est off...

Bien entendu, c’est off… L’ami Daniel Carton avait dénoncé avec brio, l'an dernier, la collusion quasi incestueuse entre les médias et les politiques. En bref : les lecteurs, auditeurs et citoyens lambda ne sont pas assez intelligents pour qu’on leur serve l’info au premier degré – comme le récent déjeuner de l’équipe d’I-Télé avec Sarkozy, place Beauvau, dont on trouve le compte-rendu sur le net, fait par le journaliste Laurent Bazin… mais censuré par la direction d’I-Télé !
Pourtant, lors de cette rencontre, Sarko a dit des choses intéressantes, genre : "C’est sociologique, chez vous, les journalistes : vous êtes 2/3 de gauche, 1/3 de droite !" Est-ce cette bouleversifiante révélation qui valait d’être interdite de diffusion ? Au risque d’accentuer la méfiance des susdits lecteurs, auditeurs et citoyens à l’égard d’une classe politico-médiatique coupée du réel ?