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23/10/2007

Guy Môquet (suite)

Oublions les basses polémiques. L’affaire de la lettre de Guy Môquet nous a valu de lire, dans les journaux, nombre d’autres lettres terribles et magnifiques, écrites par de jeunes résistants du même âge promis au même sort. Ce qui nous a rappelé deux choses :
- que l'humanité régresse car dans les sales guerres d’aujourd’hui, il est rare qu'on laisse les prisonniers écrire tranquillement à leurs parents ;
- qu’un gamin de 18 ans, à l’époque, savait manier noms, verbes et adverbes pour construire des phrases ayant du sens, voire de l’élégance. Aujourd’hui, ces jeunes enverraient un SMS du genre : Mom, Dad, G V mourir, C dur de vou kiT, G vou kif !!

22/10/2007

Gênant, Guy Môquet ?

Pour saisir les réticences de certains enseignants concernant la lettre du jeune Guy Môquet à ses parents, il faut bien comprendre ce qui est arrivé à ce malheureux et courageux adolescent. C’est par les Français que Guy Môquet, militant des Jeunesses communistes et fils de Prosper Môquet, député communiste de la Seine, a été arrêté le 15 octobre 1940 : les communistes étaient alors alliés à Hitler en vertu du pacte germano-soviétique d’août 1939, et Daladier avait strictement interdit, au lendemain de ce pacte, toute propagande allant dans ce sens. C’est par les Allemands qu’il fut exécuté en représailles, le 20 octobre 1941 : Hitler ayant envahi l’URSS en juin 1941, les épigones français du génial camarade Staline étaient devenus les ennemis du Reich…

21/10/2007

Café du commerce

Michel Field et Olivier Duhamel sont des garçons intelligents et plutôt sympathiques. Or leur nouvelle émission de radio, le dimanche matin à 10 h, sur Europe 1, est sans intérêt. Est-ce parce qu’elle vient après l’excellent C’est arrivé demain de Dominique Souchier ? Non. Simplement, elle ne présente aucune idée originale, aucune info nouvelle, aucune vraie polémique : le divorce de Sarko, le discours de Sarko, que du ressassé, du délayé, du conforme. Un joyeux babil très « sciences po » (ils parlent de moyen terme, d’ items, d’ a posteriori, de légitimisation) sur un concept éculé : les rapports des médias et de la politique. Du bruit. Du vieux. Du rien.
Vite à 11 heures, passez sur France Culture, c’est l’heure d’Esprit public, la très, très bonne émission de Philippe Meyer !

19/10/2007

Titres cardinalices

95029bd31a4175fe4f5226aeca7495ce.jpgEn matière de jeux de mots, Jésus avait fait fort en expliquant à "Pierre" que sur cette "pierre" il bâtirait son Eglise. Le pape Benoît XVI est bien son disciple, qui a nommé cette semaine vingt-trois cardinaux, dont un Français, l'archevêque de Paris, Mgr… Vingt-Trois.
D’où la confusion des titres dans les journaux d’hier, la presse mondiale titrant : "VINGT-TROIS NOUVEAUX CARDINAUX" et la presse française : "VINGT-TROIS NOUVEAU CARDINAL".
A part cela, sur la liste établie par le très européen Benoît XVI, il y a 1 Asiatique, 2 Africains et 3 Latino-américains pour… 6 Italiens et 6 membres de la Curie. L’Eglise reste apostolique et romaine.

17/10/2007

Attali irresponsable ?

Libéraliser l’implantation des grandes surfaces, autoriser la vente à perte… Ben tiens ! Et saborder tous les efforts des 400.000 élus locaux pour préserver la vie quotidienne, voire la vie tout court, dans leurs communes ! Les propositions de Jacques Attali pour stimuler la croissance sont magnifiques sur le papier, mais elles sont à la fois humainement désastreuses, socialement irresponsables et, à quelques mois des municipales, politiquement irréalistes.
Si j’étais membre de la commission Attali, je suggérerais la mesure suivante : ne donner la parole, sur ces terrains qui touchent à la vie des gens, qu’à des personnalités qui ont été élues au moins une fois dans leur vie !

16/10/2007

Légiférer tue !

La France vient de franchir un nouveau pas vers l’absurde, en interdisant de fumer... dans les tabacs. Voilà bien une idée de technocrate parisien ! Chez moi, en Puisaye, on pense encore que c’est une mauvaise plaisanterie. Et on s’interroge sur la prochaine mesure qu’un désopilant énarque soufflera bientôt à son ministre : soit l’interdiction de l’alcool dans les bars (on n’en est pas loin), soit l’interdiction de manger dans les restaurants (sus au cholestérol), soit l’interdiction de se baigner au bord de la mer (c’est là qu’on se noie), soit l’interdiction de la voiture sur les autoroutes (on y va tout droit).
Peut-être faudrait-il aussi interdire de légiférer sur le droit ?

15/10/2007

People : toujours plus

"On fait de plus en plus de people parce le public en demande". Faux. Archi-faux. Le sacro-saint "public" est manipulé par des gens qui savent où ça le démange. Et qui élargissent à l’envi le champ de l’inutile, parce que ça rapporte davantage de sous. Si ce n'était pas le cas, pensez-vous vraiment que la fille de ma boulangère se passionnerait pour les relations entre Rihanna et Josh Hartnett, le compte en banque de Lindsay Lohan, le procès entre Britney Spears et Kevin Ferdeline, les frasques de Scarlet Johnson et autres Amy Winehouse ? Qui sont ces mystérieuses et excitantes personnes qui font la une de Public et de Closer ? Inconnues au bataillon ! Il a bien fallu que des gens les importent chez nous !

14/10/2007

Fin du débat politique

D’émissions politiques en débats télévisés, la culture médiatique régresse spectaculairement. Naguère, journalistes et hommes politiques échangeaient des arguments, plus ou moins développés, de préférence en deux parties. Depuis une dizaine d’années, on se dispute à coup de "petites phrases" qui dispensent de lire textes de loi ou articles de fond. Aujourd’hui, on organise débats et polémiques autour de simples mots, qu’on utilise comme des balles de revolver : "dégueulasse", "petit con", "rupture", "ouverture", "faillite", "ADN", "détail", etc. D'où cette manie de couper toute parole intelligente au bout de 45 secondes. D'où cette tendance à donner la parole à qui n'y connait rien. On fait l’impasse sur la connaissance, on évacue le réel, on proscrit la pensée : après nous, le déluge !

12/10/2007

Le mystère Delon

Les hebdos, depuis une semaine, ne tarissent pas d’éloges sur Alain Delon, grand collectionneur d’art devant l'Eternel, qui vend nombre de ses Géricault, Manessier, Staël, Dubuffet et autres Van Gogh à Drouot mardi prochain. Mais il y a un os journalistique : impossible, au fil des articles, de savoir où sont nichés ces trésors ! "Résident depuis 35 ans à Genève", insiste lourdement le Fig Mag, sa galerie privée est sûrement en Suisse. Mais Le Point l’a visitée dans les sous-sols de sa maison "à la périphérie de Paris". C’est bien vague, la périphérie de Paris. Est-il possible qu’aucun des journalistes ayant visité le musée personnel de Delon ne se rappelle où il est situé ? Ou alors ils s’y sont tous rendus les yeux bandés ? Mystère...

11/10/2007

Vive de Gaulle !

99f0e32736d670a998143969e6cc8732.jpgPour quelqu’un qui, comme moi, avait 18 ans en mai 1968, l’émission d'hier soir sur le général de Gaulle, présentée par Marie Drucker sur France 3, était à tomber par terre. Quelle unanimité dans la louange ! J’entends Jack Lang expliquer que de Gaulle, qui lança à la fois la participation, la régionalisation et la réforme du Sénat après les événements de mai, était un "prophète". J’entends Max Gallo expliquer que "dans tout Français il y a un héritier du général de Gaulle". Mais surtout l’écrivain Daniel Rondeau à qui le journaliste demande : "En mai 68, de Gaulle a raté la jeunesse ?" et qui répond : « Non, c’est la jeunesse qui a raté De Gaulle ! » Je rêve. Je n’ai pas dû vivre le même mois de mai...

10/10/2007

Questions sans réponses

La radio et la télé font du bruit. Ainsi, ce mardi soir, de Frédéric Taddeï (France 3) à Marc-Olivier Fogiel (M6), les journalistes et animateurs posent tous les mêmes questions inutiles : les patrons sont-ils tous des truands ? Faut-il libérer Bertrand Cantat ? où est Cécilia ? François Fillon a-t-il eu raison de qualifier l’ADN de détail ? Personne n’essaie de répondre à ces questions. Mieux: dès qu'un invité s'y essaie, l'animateur lui coupe la parole. Il ne s'agit surtout pas d'expliquer tranquillement les choses pour éclairer le jugement, mais de susciter l’émotion, l’indignation, la polémique, la castagne, sur fond de babil des auditeurs et de maintien de l’audimat. Expliquer des sujets comme la remise de peine, les stock-options ou l’ADN, si on s’y attaque sérieusement, c’est compliqué, les gens vont zapper, alors surtout on évite d'expliquer. Mieux vaut faire du bruit.

08/10/2007

Un jargon peu salvifique

Un enfant qui meurt avant d’être baptisé va-t-il au paradis ? Voilà deux mille ans que la question se pose, y compris, même confusément, dans une population déchristianisée comme la nôtre. Le pape Benoît XVI vient d’y répondre en réaffirmant quatre points. Je les cite : "la volonté salvifique universelle de Dieu", "l’universalité de la médiation unique du Christ", la "primauté de la grâce divine" et "la sacramentalité de l’Eglise".
Sur un milliard de catholiques, combien saisissent ce jargon ? Comme disait Jésus dans l’Evangile : "Que celui qui peut comprendre, comprenne !" (Mt,19,12)
En matière de communication, l’Eglise a encore des progrès à faire…

07/10/2007

Le rugby est un mystère

Déjà, dans le rugby, il y a quelque chose qui me gène : pourquoi s’obliger à faire des passes en arrière alors que le jeu consiste à aller vers l’avant ? Il faut être vraiment pervers pour inventer une règle pareille. Le comble de la perversité consistant à jouer avec un ballon qui n’est pas rond. Ou bien, last but not least, à faire disputer à Cardiff (Pays de Galles) une compétition qui a lieu en France.
Le rugby obéit à des logiques très spéciales - voyez la façon de compter les points - que seuls des Britanniques peuvent inventer et perpétuer. Or, comble du comble, les rares commentateurs français détenant la clef de ces mystères parlent comme le candidat Schivardi !

06/10/2007

Paroles divines

Mais qu’est-ce qui leur prend ? A la tribune de l’ONU, l’autre jour, Nicolas Sarkozy a lancé le cri de Jean-Paul II en Haïti, il y a vingt ans : "Il faut que les choses changent !" On se rappelle qu’à plusieurs reprises, pendant sa campagne, il avait lancé le fameux "N’ayez pas peur !" du pape polonais. Ségolène Royal, à la même époque, lançait : "Aimez-vous les uns les autres !" et vient de récidiver à propos des critiques à son égard venant du PS : "Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font !"
Il y a une petite différence, subliminale : Sarko rêve de régner sur un milliard de disciples, tandis que Ségo se prend carrément pour le Christ en croix…

05/10/2007

A côté de la plaque

J’ai beau retourner la question dans tous les sens, je ne vois pas en quoi l’abandon des numéros de départements sur les plaques minéralogiques est un progrès. Un progrès pour qui ? Pour les fonctionnaires européens maniaques du nivellement généralisé ? Pour les ordinateurs chargés de gérer les cartes grises ? Pourquoi cette uniformisation systématique qui nous formate encore un peu plus ?
Alors que nous, à la campagne, nous repérons les intrus, maraudeurs et suspects de tout poil à leur plaque de voiture : un C15 ou un Trafic immatriculé 93, 91 ou 77, dans ma petite vallée bourguignonne, cela ne passe pas inaperçu. Quand les plaques de voitures seront anonymes, on parie que les cambriolages en milieu rural vont augmenter ?

04/10/2007

Elections, le retour !

Pendant que les journalistes parisiens continuent de suivre Sarkozy à la trace, ils ne voient pas que l'actualité électorale, en France, est en pleine relance. Partout, les prochaines municipales (et les cantonales) se préparent dans l'effervescence. C'est en ce moment que se jouent, dans 36.000 communes, les futures têtes de listes, les duels, les trahisons, les ralliements, les ambitions, les ouvertures : si Dubois n'y va pas, j'y vais, mais pas avec Dupneu... mais si Durand fait une liste dissidente, Dugenou aura du mal... C'est dans ces innombrables tractations locales que la République s'ébroue, s'égaie, se vivifie. Et rajeunit, forcément. Ces jeux de pouvoir, à la base, concernent directement près de 2 millions de citoyens. Il n'y a que les journalistes pour ne pas le voir...

03/10/2007

La Bourgogne amputée

7ce1f440462bdb4c6ddd0ec325efac81.jpgBourgogne Magazine met la clef sous la porte. C'est un nouveau recul de la presse écrite, mais c'est surtout une très mauvaise nouvelle pour la Bourgogne : ce magazine de terroir (et de qualité) était un des rares liens fédérant les quatre départements de cette immense région qui va de la banlieue de Paris à celle de Lyon. Pas très solidaire, la région Bourgogne. Les collectivités publiques savaient que la publication battait de l'aile : personne n'a levé le petit doigt. Le conseil régional de Bourgogne, qui dépense des millions en communication, n'avait même pas abonné ses propres services à la seule publication de la région qui fût vraiment "bourguignonne". On ne va quand même pas aider une entreprise privée ! Quand les élus locaux parlent de dynamisme, de convivialité, de culture et de solidarité, je me marre.

02/10/2007

La trahison des médias

b1c6dc6c308b8e29eee1bd8409e88efd.jpgIl faut lire le dernier livre de Pierre Servent, La trahison des médias (Bourrin Editeur). Encore un journaliste confirmé, expérimenté, irréprochable, qui constate la terrible régression de ce métier dans une société médiatique arrogante et mercantile qui méprise la vérité, qui ignore la connaissance, qui se moque de l'exactitude, qui se gausse de tout scrupule, qui nivelle tout par le bas et refuse toute hiérarchisation des valeurs. Ses observations recoupent celles de Daniel Carton dans Bien entendu, c'est off (Albin Michel, 2003) ou celles que j'ai regroupées moi-même dans Paris n'est pas la France (Lattès, 2006). Mais les jeunes journalistes ont-ils encore le temps de lire ?

30/09/2007

Sarko y était !

La dérive s'accentue. Le mal contamine les meilleurs. Ainsi Catherine Matausch, excellente journaliste de France 3, a-t-elle rapporté hier dans son journal de la mi-journée, que Nicolas Sarkozy s'était rendu au congrès des sapeurs-pompiers, à Clermond-Ferrand. On sait que "les relations entre les pompiers et le Samu sont difficiles", dit-elle, mais "Nicolas Sarkozy a rassuré les pompiers". Fin de l'info. Vive Sarko. Et tant pis pour les dizaines de milliers de téléspectateurs qui auraient bien aimé savoir ce qu'il a dit ! Les "relations difficiles" entre les pompiers et le Samu, cela intéresse réellement, concrètement, des millions de gens. Mais qu'importe le fond du problème : l'important aux yeux des journalistes, c'est que Sarkozy y était, et qu'il a parlé !

28/09/2007

Les deux infos du jour

Le monde va mal. L’actualité nous presse. Depuis ce matin, deux sujets dramatiques, vitaux, essentiels, nourrissent l’ensemble des médias, et non des moindres : une lettre de vacances d’Isabelle Balkany à sa copine Cécilia Sarkozy, que les journaux ont présentée comme une mystérieuse lettre d’amour envoyée à Sarko ; et une engueulade qui a opposé hier le présentateur de France 2 William Leymergie à l’un de ses collaborateurs, comme il s’en passe quotidiennement dans toutes les entreprises du monde.
Les "journalistes" qui révèlent, relaient, développent et commentent ces informations débiles se rendent-ils compte qu’ils sont les fossoyeurs de la presse ?