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05/12/2007

Marre de Jingle Bell

Je hais James Pierpont. James Pierpont, c’est le type qui a créé Jingle Bell. Il est mort en 1893 : dommage pour ses héritiers qui ne touchent plus de droits sur cette ritournelle obsédante qui emplit, six semaines avant Noël, tous les hypermarchés, les rues commerçantes, les ascenseurs d'hôtel et les écrans publicitaires de toute la planète. Symbole de la consommation de masse, des cadeaux obligatoires, de la fête conventionnelle, de la gourmandise programmée, des jouets stupides importés d'Asie, des caddies pleins de trucs inutiles et polluants !
Je ne peux plus entendre ce Jingle bells, jingle bells, jingle all the way, qui recouvre, occulte, empoisonne et sature la fête de Noël, la vraie. Marre de Jingle Bell ! Je craque ! Que ceux qui, une fois dans leur vie, ont séjourné aux Etats-Unis au mois de décembre me jettent la première pierre…

04/12/2007

Le pluralisme à la Russe

Un jour que j’interviewais Mikhaïl Gorbatchev à Moscou en peine perestroïka – ce devait être en 1989 – et que j'évoquais devant lui l'idée du pluralisme politique, le secrétaire général du Parti communiste d’URSS, futur président de l’URSS, m’avait fait une drôle de réponse : "Un autre parti, répondit Gorby, mais oui, pourquoi pas ?" Le pluralisme, pour un Russe formé à l’école du communisme soviétique, c’est cela : un autre parti, si possible créé par le pouvoir en place, qui constitue l’opposition officielle. Poutine a hérité de cette conception très spéciale du pluralisme. Après tout, le tout-puissant président russe nomme à tous les postes, il peut bien nommer aussi son opposition !
J’entends Sarko qui rigole…

03/12/2007

Changement d'époque

La vie politique change. Les révélations de Ségolène sur son plantage entre les deux tours des présidentielles, portable en main, en bas de l’immeuble de Bayrou, sont à l’aune du pêcheur traitant, de son balcon, le chef de l’Etat d’ "enculé". La seule différence, pour l'anecdote, c’est que le petit Nicolas a rétorqué "Descends !" à son contestataire, alors que Bayrou a lancé "Ne montez pas !" à la candidate du PS.
Mais les deux récits sont sacrément révélateurs d’un changement d’époque : imagine-t-on le général de Gaulle planqué dans sa voiture en espérant que Lecanuet lui ouvre sa porte, ou Valéry Giscard d'Estaing défiant pour une castagne un type l'ayant traité d’enculé ?
O tempora, o mores, bordel !

02/12/2007

Jean-Paul II, dernière

Ce dimanche après-midi, c’était la dernière du Jean-Paul II de Robert Hossein, au Palais des Sports. Avant les grèves, depuis le 21 septembre, on comptait 3.000 spectateurs par représentation. Et puis ce fut la chute, spectaculaire. Dans le tableau final, magnifique, que de larmes perlaient aux yeux des comédiens ! "Nous avons été sinistrés", lance Hossein au public qui applaudit à tout rompre, comme pour le réconforter. Mais que faire ? Dans le secteur public, les pièces se jouent même quand les théâtres subventionnés sont vidés par les grèves : mes impôts assurent la soudure. Mais là, il faut bien percevoir des entrées pour payer la salle, les comédiens, etc. Beaucoup d’émotion lors du pot avec les techniciens, les maquilleuses, coiffeuses, habilleuses, etc. Beaucoup d’injustice dans la fin brutale de cette belle aventure.

01/12/2007

La dernière scission

L’UDF, c’est fini. De profundis. Centriste, libéral et européen, j’en fus – au moins à l’origine. Mais ayant choisi cette année-là le journalisme, j’ai fait sécession aussitôt. J’étais un précurseur. M’ont suivi dans la dissidence les libéraux d’Alain Madelin et Jean-Piere Raffarin en 1998, les amis de Gérard Longuet et les radicaux en 2002, les copains de Gilles de Robien en 2004, André Santini et la bande du Nouveau Centre en 2007, puis Jean-Marie Cavada la semaine dernière. De scission en scission, la formation giscardienne (qui comptait 113 députés il y a dix ans) s’est réduite à François Bayrou entouré de deux ou trois clampins sympathiques et un peu las.
Et, je ne sais pas, je trouve que, depuis quelques jours, François Bayrou regarde bizarrement Marielle de Sarnez…

29/11/2007

Jean-Paul II vaincu

Putain de grèves. Bloquer le pays pendant dix jours reste la façon la plus absurde, la plus médiévale et la plus coûteuse, pour un pays comme le nôtre, de se tirer une balle dans le pied. Parmi les innombrables dégâts collatéraux, le spectacle "Jean-Paul II" de Robert Hossein n’a pas résisté à la paralysie des transports : un Palais des Sports à moitié vide pendant deux semaines, cela ne pardonne pas. Dommage pour les acteurs, les techniciens, et tous ceux, cathos ou non, qui espéraient voir le spectacle à l’approche des fêtes de Noël. La dernière aura lieu dimanche. Quel gâchis.
Le pape Jean-Paul II, en son temps, avait pourtant bouté les communistes hors d’Europe. Il avait oublié la CGT et Sud-Rail.

28/11/2007

Droit d'inventaire

Excellent "Droit d’inventaire" sur France 3, ce soir. La télé peut aussi être passionnante. Mais qu’il est difficile d'évoquer les pires moments de notre Histoire ! Ainsi sur la Shoah : bien sûr que les Alliés savaient ! A partir de l’été 1942, les informations sur l’extermination des juifs, pour incroyable qu’elle fussent, étaient avérées. Max Gallo et BHL ont bien tenté d’expliquer que Churchill et Roosevelt, jusqu'en 1945, ont considéré la question juive comme secondaire. Mais pourquoi ni Gallo ni BHL n’ont évoqué la conférence internationale des Bermudes, en avril 1943, où Américains et Britanniques ont fait admettre collectivement, sciemment, cyniquement, qu’il ne fallait pas porter secours aux juifs ? Soixante-cinq ans après, on n’ose pas encore regarder la réalité diplomatique en face ?

27/11/2007

Je vous salue Alliot-Marie

Michèle Alliot-Marie s'est rendue au Vatican pour représenter la France au consistoire qui a fait de Mgr Vingt-Trois un cardinal de l’Eglise catholique. Elle est allée saluer à l’hôpital le cardinal Etchegaray, qui se remet péniblement d’une malencontreuse chute dans un ascenseur. Curieux : aucun journal n’a rapporté, dans le discours de la ministre, cette référence à Benoît XVI qui disait dans sa fameuse leçon de Ratisbonne (septembre 2006) que "le christianisme a trouvé son empreinte décisive en Europe" et a noué avec ce continent "une relation élective en marquant profondément son histoire et sa culture". Le général de Gaulle avait dit, lui : "La République est laïque, la France est chrétienne" (septembre 1958). Pourquoi personne n’en a parlé ? Parce que la France est amnésique et que la République s’en tamponne.

26/11/2007

Le monde selon Tatie Danielle

Vu Danielle Mitterrand en promo chez Ruquier. Pour elle, telle Alice au pays des merveilles, le monde est divisé en deux. D’un côté, il y a les méchants : Sarkozy, Bush, les riches, les journalistes qui osent lui demander pourquoi elle recevait Bousquet chez elle, les historiens qui lui expliquent que Castro fut un dictateur ou que Che Guevara fut un assassin. De l’autre, les gentils : elle-même, son "François" qui était un saint contrairement à ce que disent les méchants, ses proches, et les militants de son obscure assoc altermondialiste. Les méchants, c’est la droite, qui ne pense qu’à l’argent et au pouvoir. Les gentils, c’est la gauche, qui ne pense qu’à l’homme et à la vie. C’est simple, c’est pratique. Sacrée Alice. Cette petite bonne femme émouvante ne vieillira jamais. Elle aura toujours douze ans.

25/11/2007

La Bourgogne à Colmar

f34dc437a10e424b0f97d3fb7d116093.jpgCe week-end, les principaux éditeurs bourguignons (L’Armançon, Mutine, Nykta, Terre en vues, etc) se sont retrouvés à Colmar. Un beau salon du livre (16.000 m2 d’allées et de stands où même le monde associatif a l’air professionnel) dans une bien belle ville, comme on aimerait en voir plus souvent. L’Alsace, en matière éditoriale, est beaucoup plus dynamique que la Bourgogne, vieille terre de passage qui se contente, le plus souvent, de regarder les trains passer. Dijon, pourtant, est une bien belle ville, elle aussi, mais ses élites – ses élus, ses journaux, ses profs, ses loges, ses clubs – manquent furieusement d’ambition. Est-ce parce que les Alsaciens sont plus exposés aux réalités européennes ?

24/11/2007

Sarko monarque ou arbitre ?

Six mois, six jours et six heures après l’entrée de Sarkozy à l’Elysée, j’ai animé jeudi soir une conférence-débat sur les institutions, à Sciences Po Dijon. Invité : le professeur Claude Patriat, dont le livre L’Annonce faite à Marianne, paru en avril, était prémonitoire : le nouveau président est-il un monarque, un chef de parti ou un arbitre ? Que reste-t-il de la Constitution de 1958 ? Quid de la fonction de premier ministre sur laquelle reposaient, de Montebourg à Bayrou, les projets de VIè République ? La moitié des étudiants de l’IEP Dijon sont des étrangers. Ils ont du mal à comprendre ces Français prisonniers de leurs archaïsmes révolutionnaires, qui ne pensent qu’à tripatouiller leur Constitution et à couper la tête de leurs dirigeants !

23/11/2007

URSS, le retour

Manon Loizeau, excellente journaliste, a montré hier dans Envoyé Spécial, sur France 2, comment la Russie de Poutine renouait avec certaines méthodes policières de l’époque communiste : en envoyant tel ou tel journaliste trop curieux dans des asiles psychiatriques, où on soumet ces impudents, loin de tout, à des traitements dangereux et dégradants. Critiquer le pouvoir, comme disait naguère le KGB, c’est forcément être fou, et cela se soigne ! L’assassinat d’Anna Politkovskaïa – que j’avais reçue à Paris quand je présidais l’Association des journalistes France-Russie – pouvait être analysé comme une bavure monstrueuse, un accident de l’histoire, dans une Russie allant, malgré tout, dans le bon sens. Hélas ! La mort d’Anna, en réalité, était le signal d’un retour à l’URSS de Brejnev. C’est-à-dire au moyen âge.

21/11/2007

Attention, chef d'oeuvre

On dit : la télé, c’est nul. Et puis on doute : la télé, peut-être que c’est forcément nul. Et un jour, on tombe sur un chef d’œuvre. Une perle. Comme l'émission de ce soir évoquant, sur France 2, les 15 ans de la mort de Michel Berger, avec une France Gall sexagénaire et émouvante qui n'a pas chanté une seule fois, laissant les Johnny, Voulzy, Jonas, Chedid, Françoise Hardy, Roch Voisine, Vanessa Paradis et autres Christophe se dépasser, au nom de l'amitié, dans le répertoire Gall-Berger. Quelques jeunes : Amel Bent, Christophe Willem, et surtout Diam’s, époustouflante dans sa version de Laissez passer les rêves. Un immense décor de coulisses, un bric à brac de souvenirs et de délicatesse, un montage au rasoir, un armée de caméras intelligentes et pudiques. Une émotion simple et pure.
La télé, cela peut être aussi cela ? Encore ! Encore !

20/11/2007

Pauvres grévistes !

947073fcfa1a02991fe064132f5f1976.jpgSuis tombé par hasard, tout à l’heure, sur l’émission de Laurent Ruquier, sur France 2, où l’insupportable bobo maoïste Gérard Miller appelait les téléspectateurs à plaindre les familles de ces malheureux grévistes de la Sncf qui vont être privés d’une partie de leurs salaires à la veille des fêtes ! Je vous jure que c’est vrai.
C’est curieux comme des gens intelligents peuvent ignorer à ce point la réalité d’un peuple, d'une situation ou d’un pays, par simple aveuglement idéologique. Il ne sort jamais du 8è arrondissement de Paris, le psy des pipoles ? Si le dénommé Miller était cohérent, il ferait mieux de supplier les syndicalistes cheminots de retirer leur préavis de nouvelle grève reconductible le... 20 décembre !

19/11/2007

Julliard = Landau = Hollande

e63de1524bf019687a3dbea637c118d2.jpgQui est le vrai Bruno Julliard, artisan de la "jonction" entre les "luttes" étudiantes et ouvrières ? Militant syndical à l'UNEF sous le nom de Julliard, militant du PS sous le nom de Landau (c’est le nom de sa mère, responsable du PS en Auvergne), le jeune et beau porte-parole du mouvement étudiant de 2006 est un clône de François Hollande : il passe son temps à faire le grand écart entre sa volonté d’apparaître comme un réformiste fréquentable et son souci de ne pas se faire dépasser par une base irresponsable. Il est pour l’autonomie des universités, mais il pousse les étudiants à durcir la contestation. Exactement comme Hollande, qui est pour l’alignement sur les 40 ans de cotisation mais qui soutient les revendications des cheminots. Et après on s’étonne que Besancenot progresse…

18/11/2007

Frêche dit tout

Chacun son tour, les dirigeants socialistes affûtent leurs crayons, vident leur sac et publient un livre où ils disent le plus grand mal des autres dirigeants socialistes. D’abord cela fait un bien fou, ensuite cela assure gratuitement toute une série de passages dans les médias. Le dernier en date est… l’ineffable Georges Frêche, toujours président de la région Midi-Pyrénées. Qui explique trois choses : non, il n’a pas traité les harkis de "sous-hommes" ; non, il n’a pas traité le pape d’ "abruti" ; non il n’a pas regretté le trop grand nombre de blacks dans l’équipe de France de foot. Que des ragots de journalistes ! Françaises, Français, on vous ment. C’est à ce demander pourquoi les dirigeants socialistes l’ont exclu du PS. A moins que son quatrième message soit : non, je n’ai pas été exclu du PS ?

17/11/2007

Le poids des mots

La sémantique est un pilier de la science politique. La direction de la Sncf, l’œil rivé sur la concurrence étrangère, veut absolument appeler clients les usagers du chemin de fer. Ce que les cheminots (on dit aussi agents de la Sncf ou casse-bonbons) contestent, évidemment, en utilisant le mot, plus neutre, de voyageurs. C’est vrai qu’un voyageur n’est pas un client. Un voyageur voyage, un client paie. Quand un usager voyage sans payer, c’est un fraudeur ou un cheminot en RTT. Quand un usager paie sans voyager, c’est un otage. On dit aussi un non transporté (contraire de transporté, lui-même synonyme passif de voyageur).
Les mots sujets, administrés, contribuables et cochons de payants sont à éviter en période de tension sociale. Et travailleur est à proscrire absolument.

16/11/2007

Des privilèges ? Quels privilèges ?

05c6b492b36a212450b18f74875ccba8.jpg"Nous faisons un travail pénible, nous n’avons pas de privilèges" : les syndicalistes cheminots, visiblement, ont du mal à convaincre ! L’explorateur Jean-Louis Etienne s’étonnait hier, sur le plateau de Frédéric Taddéi, que les voitures de 1ère, dans le TGV, soient surtout occupées par des cheminots en mission, en déplacement syndical ou en RTT. Tous les usagers du train le savent bien. Tiens, je vais vous faire un aveu : moi-même, à une époque de ma vie, j’étais l’amant d’une cheminote : eh bien je voyageais gratuitement en 1ère, comme toute sa famille (carte ci-dessus). Et je vous jure que c’était pénible… d’entendre pendant tout le trajet les conversations des cheminots en vadrouille !
On n’écoute pas assez les explorateurs.

15/11/2007

Il y a étudiants et étudiants

Il y a quelque chose de nouveau sous le soleil du PAF. Les médias montrent désormais, en pleine crise sociale, des étudiants qui s’insurgent contre les fauteurs de troubles sur les campus, ou qui distribuent des tracts contre le blocage des facs. On en voit même, en plein JT, qui dénoncent les méthodes totalitaires des militants gauchistes. Même Audrey Pulvar, sur France 3, a cessé de dire "les étudiants en colère" quand elle montre trois encagoulés balancer des chaises dans un amphi !
Explication : une génération chasse l'autre. Les journalistes de 28 ou 30 ans envoyés sur place par leur rédaction en chef ne savent même pas ce que fut mai 68, ils n’ont ni tabous ni préjugés, et quand ils voient des casseurs, ils filment des casseurs. Ils sont jeunes, ils ne savent pas…

14/11/2007

"Non à l'autonomie !"

Magnifique contestation étudiante ! A Dijon, hier, une irrépressible minorité d’extrémistes énervés (et très attardés, si l'on en croit l'âge de certains animateurs du mouvement) ont empêché tout vote démocratique des 1.500 présents, et décidé le blocage de cette université de 25.000 étudiants. Slogan superbe, surréaliste : "NON A L'AUTONOMIE !" J’adore ce mot d'ordre qui résume dramatiquement les pulsions de cette jeunesse nantie repliée sur elle-même et qui a si peur de devenir adulte !
De toute façon, ces révolutionnaires de pacotille ne risquent pas d’émouvoir les petits-bourgeois frileux qui composent l’électorat du maire de Dijon, par ailleurs n° 2 du PS : le campus étant loin, très loin du centre ville, tout le monde s’en tamponne !