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11/01/2015

Quatre questions avant la manif

Charlie.jpgQuatre questions avant la manif de ce dimanche. 1) Peut-on "être Charlie" par solidarité et ne pas trouver drôle qu’on ridiculise Jésus ou Mahomet ? 2) Peut-on avoir le sens de l’humour sans être forcément anar, anticlérical, coco ou mao-spontex ? 3) Peut-on concilier l'esprit de Charlie-Hebdo et un méga-défilé partisan strictement encadré par des milliers de policiers où on entonne la Marseillaise ? 4) Peut-on défendre farouchement la liberté et réclamer plus de moyens policiers contre le terrorisme ? La réponse est "oui" à chaque fois : la France, ce n’est pas rationnel.

08/01/2015

Le miracle français

cabu-2.jpgLa France unie. Un instant, fragile, comme une danseuse sur un fil. Elle pleure cette poignée de grands enfants soixante-huitards qui ne respectaient aucune institution : armée, police, partis politiques, école, religion. Or dans la rue, depuis hier, brandissant des panneaux "Je suis Charlie", il y a des militaires, des flics, des gaullistes, des bourgeois, des proviseurs et des curés, unis dans la volonté de défendre le droit de penser, de dire, de dessiner et de rire d'eux-mêmes. Instant magique qui va se prolonger encore quelques heures… avant que les Français ne s’entredéchirent à nouveau, comme ils le font depuis plus de mille ans. La France est un miracle.

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13/10/2014

C'était un très bon canular !

N.Bedos.jpgMarre de tous ces censeurs compulsifs qui voudraient que le CSA sanctionne Nicolas Bedos pour son canular de l’autre soir sur le plateau d’Alexandra Sublet. Au lit, les coupeurs de tête ! C’était un excellent canular, très drôle, très réussi, digne des Pierre Dac et autres Francis Blanche. Dommage que le jeune Bedos – tel père, tel fils – ait cru devoir justifier moralement son gag qui visait, dit-il, "à dénoncer la pipolisation de la politique et des médias" (sic). Drôle d’époque : vous voyez Pierre Dac et Francis Blanche justifiant leur Sar Rabindranath Duval comme étant un geste militant pour le dialogue entre les cultures et contre le racisme ?

00:05 Publié dans Blog | Tags : bedos, censure, canular, humour | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

28/03/2014

C'était pour rire !

baston.jpgCe n’est pas la première fois que je note ce phénomène désolant, mais j’ai l’impression que c’est de pire en pire. Théorème : Dès qu’une personne normale s’engage dans une campagne électorale, elle perd immédiatement son sens de l’humour. Démonstration : faites l’expérience auprès de vos amis, au hasard ; choisissez-en un qui soutient activement un candidat aux municipales ; essayez de lui dire que son candidat est un peu léger, comme ça, pour rire – et vous verrez que le théorème s’applique à chaque fois ! Vivement lundi… 

07/02/2014

Canteloup et le Rwanda

Canteloup.jpg1) Je suis un inconditionnel de Nicolas Canteloup. 2) Je suis viscéralement attaché à la liberté d’expression. 3) J’ai eu à travailler naguère sur le génocide au Rwanda. C’est pourquoi j’ai écouté avec attention la requête du délégué du CRAN auprès du CSA à propos de son sketch d’avant-hier sur les Hutus et les Tutsi. Je vous la fait courte : NON, il n’est pas question de censurer un humoriste, même s’il rigole d’une des plus terrifiantes tragédies de notre temps ; OUI, on a le droit de dire, de répéter, de crier partout que ce sketch était un dérapage monstrueux, une honte, un monument de mauvais goût, et que Canteloup, ce jour-là, aurait mieux fait de rester couché !

20/09/2013

On régresse, on régresse...

 cochonbleu.JPGTout doucement, imperceptiblement, l’homme s’en retourne à l’état animal. En Suède, un tribunal vient de légaliser la masturbation en public "tant qu’elle ne vise personne" (sic). Prochaine étape, la zoophilie ? A condition, bien sûr, qu'elle ne vise personne ! En France, il suffit d’écouter l’émission de Laurent Ruquier, l’après-midi, sur Europe 1, pour constater que les "humoristes" n’ont plus, si j’ose dire, que le zizi à la bouche : 90 % des vannes se situent désormais en dessous de la ceinture. Cul, baise, bite, qu’est-ce qu’on se marre ! C’est le triomphe du caca-boudin. On régresse, on régresse…

20/02/2013

Notre Dame de Paris

 nkm.jpgLa mairie de Paris n’intéresse donc que des femmes : Hidalgo (PS), Duflot (Verts), NKM et Dati (UMP), de Sarnez (Modem). L’Hôtel de Ville va devenir un gynécée électoral. Oh pardon, je retire mon propos sexiste ! Voilà bien le problème : déjà qu’on ne pouvait critiquer le maire sortant sans se faire traiter d’homophobe, toute opposition à la future mairesse s’attirera, quelle que soit son étiquette, les foudres des féministes. Pire encore, il faudra remiser les blagounettes un peu potaches sur "les petites femmes de Paris" ou "Notre Dame de Paris" ou "la Mère de Paris", sauf à déclencher une avalanche de condamnations politiquement correctes. Chansonniers, votre avenir est en province !

29/11/2012

On a bien ri hier à Dijon

 Chif-bouteille-2.JPG"Beethoven était si sourd que toute sa vie il a cru qu’il faisait de la peinture". "La vie est trop courte pour apprendre l’allemand". "Le meilleur moyen d’éviter la chute des cheveux, c’est de faire un pas de côté".  Des comme ça, il y en a des centaines dans le Dictionnaire amoureux de l’Humour (chez Plon) que Jean-Loup Chiflet est venu présenter hier à Dijon, devant le Club des Ecrivains de Bourgogne. Autres invités de la soirée : Alphonse Allais, Alexandre Vialatte, Woody Allen, Pierre Desproges et quelques dizaines d’autres. Franchement, on ne s'est pas ennuyé. Merci, cher Jean-Loup, pour ce très bon moment !

07/12/2011

Ave, Guignols ! Qui morituri...

morano.jpgJe ne suis pas fana de Nadine Morano, mais je trouve qu’elle a raison de contester sa marionnette des Guignols, grossière et vulgaire à souhait. Marre des politiques poltrons qui expliquent que oui, c’est très drôle d’être brocardé, humilié, traîné dans la boue, etc ! Le dernier à avoir osé braver la colère des Guignols, César des temps modernes qui décide de la vie et de la mort des combattants du Cirque, c’est François Bayrou. Un cas tous les dix ans, rythme révélateur ! Les Guignols ont tous les droits parce qu’ils font rire : on a le droit de dire qu’il leur arrive de ne pas être drôles !


08/09/2011

Hollande ne rigole plus

 FH.jpgCe qui frappe chez les hommes politiques en campagne électorale, c’est leur manque total d’humour. Voyez François Hollande. Cet homme-là était très drôle, il aurait tué père et mère pour un bon mot, il faisait les délices des fins de congrès. Depuis un an, il est sinistre. Son agilité d’esprit ne lui sert plus désormais qu’à mêler acrobaties dialectiques et langue de bois : "Non, je n’ai pas dit cela, mais je n’ai pas dit le contraire non plus" ou bien : "Vous avez raison, même si je ne dirais pas cela de la même façon". Naguère il ressemblait à Coluche, aujourd’hui il fait du Mitterrand. C’est moins fun.

 

22/12/2010

Humour et politique

rire.jpgParmi les petites phrases retenues pour le prix de l’humour politique, cette année, je vote pour celle d’un député UMP de Seine-Maritime : "Vu de la Chine, le port du Havre ne travaille pas". Pas mal. Sur les dix ans passés, ma préférée reste ce propos rassurant et définitif tenu par François Bayrou pendant les présidentielles de 2007 : "Si je suis élu, rien ne changera en France !". Et toutes catégories confondues, dix ans plus tôt, j’avais adoré la phrase du ministre Hervé de Charette, président d’un petit parti dont lui-même a dû oublier le nom : "Ce n’est pas parce que nous sommes un parti charnière qu’il faut nous prendre pour des gonds !" Difficile de faire mieux.

30/10/2010

Scandale ! Censure ! Répression !

Dahan.jpgDans le JDD, le fantaisiste Gérald Dahan hurle à la censure. Philippe Val, directeur de France Inter, qui l’avait engagé pour remplacer le très provocateur Stephane Guillon, lui a signifié vendredi la non reconduction de son contrat : Val, explique Dahan, s’est couché devant le pouvoir, il n’a pas su résister aux pressions venues d’en haut, notamment après une chronique impertinente qui aurait déplu à Michèle Alliot-Marie. Scandale ! Répression ! Aux armes, citoyens ! Bon, j’ai écouté la chronique en question, et quelques autres, et j’émets une autre hypothèse, parfaitement personnelle et, je le reconnais, totalement folle : et si le jeune Dahan avait été remercié parce ses chroniques n'étaient pas drôles ?

 

06/03/2010

Humour et méchanceté

Farmer.jpgJe ne connais pas Mylène Farmer, mais je suis sidéré par le déluge de moqueries et d’éclats de rire qui, pendant deux jours, ont salué, souligné et rediffusé en boucle sa malencontreuse chute sur les marches de l’Elysée lors du dîner avec le président russe Medvedev. C’est encore plus drôle que la skieuse française qui a raté son départ à Vancouver ! Un must pour Vidéogag ! La chanteuse bute, puis tombe, puis retombe devant tous les photographes, et, tenez-vous bien, c’est hilarant, elle s’est cassé un orteil ! Tordant ! Les humoristes et animateurs télé n’en peuvent plus, c’est énorme ! Allez expliquer à vos gamins, après cela, qu’on ne rit pas du malheur d’autrui…

04/03/2010

Ni Dieu ni maître

 

Un dossier sur la "dérision" dans La Croix d’hier, un autre sur La Chaîne parlementaire : aurais-je eu du nez en consacrant à ce sujet une dizaine de pages dans Pourquoi le pape a mauvaise presse ? Je résume ma thèse : dans notre société hyper-individualiste, la dérision est l’outil forgé par les médias pour combattre tout pouvoir menaçant la sacro-sainte liberté de l’individu-roi – ce qui rend intouchables les humoristes. Contre l’autorité, le normatif, l’institutionnel, le collectif, la morale, toutes les "vannes" (comme on dit maintenant) sont permises ! Contre le pape, cible idéale, et l’Eglise, évidemment. Mais aussi contre les partis politiques, le président, l’armée, la justice, la République, l’école, la médecine, et même... les médias. Ni Dieu ni maître ! Qu'est-ce qu'on se marre !

 

24/04/2009

Adieu à Bernard Haller

bernard_haller_1.jpg Bernard Haller a quitté la scène, à 75 ans, sur la pointe des pieds. Pour ma génération, c’était un comique exceptionnel, un maître du rire, un deuxième Raymond Devos. J’ai encore en tête le spectacle qu’il avait donné à Paris au tout début des années 80, ses sketches "Mes bien chers frères" ou "La Sonate au clair de lune". Génial, Haller. Comme Devos, et contrairement à la plupart des jeunes comiques d’aujourd’hui qui se la pètent au bout de trois répliques faciles et deux vulgarités, Haller était resté modeste. Et tendre : "L’humour, disait-il, c’est un petit garçon qui traverse une cave très sombre et qui sifflote pour se donner du courage". Respect.

03/03/2009

La démission des politiques

Lu hier matin dans mon journal le SOS d’Yves Calvi : les hommes politiques ne viennent plus chez lui, car ils privilégient les émissions où ils peuvent répondre seul face à un journaliste, sans contradiction réelle. Les élus préfèrent la com, évidemment ! La preuve le soir même, à Mots Croisés : sur la Guadeloupe, il n’y avait aucun élu métropolitain ou guadeloupéen, à l’exception de l’ineffable Taubira, élue… de Guyane ! Puis sur le rire en politique, un grand vide : aucun homme politique sur le plateau ! Résultat : les humoristes présents n’ont eu aucun mal à expliquer qu’on pouvait rire de tout, que les politiques n’avaient qu’à subir l’ironie, que l’humour n’avait pas de limites et qu’il se mesurait aux seuls rires du public – ce qui est évidemment faux. Ainsi progresse la pensée unique.

18/02/2009

L'humour des "Grosses Têtes"

Ce jeudi, je serai l’ "invité d’honneur" des Grosses Têtes de RTL, de 16h à 18h. C'est un honneur, en effet. Un plaisir aussi. L’émission – enregistrée la veille – est beaucoup plus organisée et professionnelle qu’on l’imagine. Elle tient à 99 % sur la personnalité, l’humour, la culture, l’esprit de Philippe Bouvard, qui en est l’âme depuis trente ans. Pour moi, c’est un curieux exercice de style : plaisanter sur les "secrets du Vatican" n’est pas évident, et traiter des "silences de Pie XII" en une courte minute, entre deux vannes, c’est fortiche ! Mais l’humour des Grosses Têtes est aussi scabreux et irrespectueux que bon enfant. Cet humour gaulois, pas méchant pour un sou, a deux mille ans. Comme le Vatican.

01/07/2008

Petites phrases

Il y a vingt ans, Raymond Barre se voyait décerner le prix de l’humour politique avec cette phrase historique : "Quand le moment est venu, l’heure est arrivée". Il y a dix ans, Bernard Kouchner, ministre de la santé, était primé pour cette sentence définitive : "La contraception doit avoir ses règles". Cette année, c’est Borloo qui a reçu le prix pour avoir dit : "Sarkozy est le seul qui a été obligé de passer par l’Elysée pour faire premier ministre". Moi j’aurais hésité entre la déclaration de Bayrou au soir de sa défaite aux municipales : "Je vous le promets, nous aurons d’autres victoires !" (mais il est vrai qu’il plagiait involontairement la phrase de Ségolène au soir des présidentielles de 2007), et celle de Bernard Laporte, superbe, irréprochable : "Je voulais voir les Antilles de vive voix !"

06/03/2008

Du neuf dans le sexe

J’adore les covers de magazine comme celle du Nouvel Obs d’aujourd'hui : "Exclusif : La nouvelle sexualité des Français". Du neuf dans le sexe, et exclusif en plus, c’est le top de l’info... depuis Cromagnon ! Cela me rappelle cette blague de garçon de bain : un groupe de copains de régiment s’amuse à énumérer les différentes façons de faire l’amour : "J’en connais 18 !" dit l’un. "25 !" renchérit un autre. "29 !" lance un troisième. Puis une grosse voix met tout le monde d’accord : "52 !!!", déclenchant les applaudissements de tous… à l’exception d’un petit timide qui, interrogé à son tour, explique piteusement qu’il n’en connaît qu’une : la dame allongée sur le dos, et le monsieur, dessus, qui… A ce moment, il est coupé par une grosse voix : "53 !!!"

17/01/2008

Silence les bouffons !

politique,municipales,humourLa politique tue l’humour. Pas la politique éthérée et virtuelle qui se pratique entre gens bien élevés dans les restaurants branchés du VIIIe arrondissement de Paris. La vraie politique, concrète, charnelle, qui oppose des hommes et des équipes sur le terrain municipal, et les transforme en militants sectaires, en prosélytes angoissés, en porte-serviettes agressifs. En période électorale, tout calembour passe pour une agression, toute moquerie pour une attaque personnelle, toute satire pour un complot. Pas question de tolérer une critique rigolote ou un propos ironique. Silence, les bouffons ! Les enjeux d’une élection sont trop sérieux ! On ne joue pas avec les postes, les bureaux, les voitures de fonction, les titres, les salaires, les retraites… pardon, je rigole : ...avec l’intérêt général !