Le blog de Bernard Lecomte

Bon, les cantonales s’étant bien passées pour François Hollande en Corrèze, l’ex-patron du PS va donc annoncer sa candidature pour 2012. Mais, tiens, voilà qu’on annonce aussi que la nouvelle femme de sa vie, la journaliste Valérie Trierweiler, va lancer sur la chaîne Direct 8, le 2 avril, une émission 100 % politique. Ho ! Et la double jurisprudence Borloo-Schönberg et Montebourg-Pulvar ? Ho ! Qui peut sérieusement imaginer que la compagne officielle de François Hollande, candidat à l’Elysée, va faire des "portraits de campagne" totalement objectifs de chacun de ses concurrents dans la course à l'Elysée ?

C’est quoi, ce débat germanopratin sur le "front républicain" qui va occuper les médias parisiens jusqu’au second tour des cantonales ? Pour ma part, je n’ai jamais voté et je ne voterai jamais pour le FN, mais pas pour ce prétexte "républicain" qui, dans ma Bourgogne profonde, est incompréhensible : si le PS pense vraiment que les candidats du FN violent les valeurs de la République, pourquoi ne s’efforce-t-il pas de les interdire ? Pourquoi ne déclenche-t-il pas un grand procès "républicain" contre Marine Le Pen ? Pourquoi ne condamne-t-il pas légalement au silence un quart des électeurs français ? A moins que tout ce blabla médiatique bien-pensant ne soit que tactique électorale ? Je n’ose l’imaginer…

Vendredi 18 mars, 22h30. Vous sortez épuisé de la "nocturne" du Salon du Livre de Paris, Porte de Versailles, les bras chargés de bouquins. A la station Convention, le métro tombe en panne. Une demi-heure, une heure... Remontée à la surface dans la bousculade. Pas un taxi dans les rues, rien, le désert ! Vous arrivez enfin au restaurant à 23h40, très énervé, les bras toujours chargés de livres : "Désolé, on ne sert plus à cette heure-ci !" Monsieur le Ministre de la Culture, pourriez-vous s'il vous plaît, organiser le prochain Salon du Livre, en 2012, à Saint-Denis-sur-Ouanne, dans l’Yonne ?

Au début, j’ai cru à un gag de Nicolas Canteloup : un "collectif" de musulmans de la banlieue parisienne exige "la mise à disposition des églises vides pour la prière du vendredi". Ben tiens. Il est vrai que cela leur coûterait beaucoup moins cher que de construire des mosquées ! On pourrait d’ailleurs répartir l’argent que les cathos versent aux "Chantiers du cardinal" entre les différentes religions, tiens, au nom de la laïcité ? On pourrait aussi, soyons logiques, réquisitionner les synagogues, qui sont parfois un peu vides, elles aussi, le vendredi, pour que les imams ne prêchent pas dans la rue ? Inculture, hypocrisie, absurdités, manipulations : le "débat sur l’islam" est très, très mal parti… 

 Avez-vous remarqué, comme moi, que le "débat sur l’Islam" lancé par Nicolas Sarkozy est devenu, sous la pression du politiquement correct, un "débat sur la laïcité" ? Cette désolante manip est la porte ouverte au n’importe quoi : d’un côté, hop, on supprime les conférences de Carême sur France Culture au prétexte qu’il n’y a pas l’équivalent dans les autres religions ; de l’autre, sans rire, on suggère d’interdire la langue arabe dans les mosquées ! Et pourquoi pas le latin à la messe ? A force de mélanger religion et laïcité, les politiques vont vraiment indisposer tous les croyants – et ils l’auront bien cherché, à force de les mettre tous dans le même sac !

L’insistance avec laquelle les écolos proposent un référendum sur le nucléaire dit bien quelles vertus démocratiques ils prêtent à ce type de consultation populaire. Tiens, cela tombe bien : en Bourgogne, où la lutte continue entre les défenseurs des paysages et les grosses entreprises privées qui vendent des éoliennes, les habitants du village de Beuvron ont organisé dimanche un référendum sur le sujet. Résultat : 66 ont voté contre les éoliennes, 21 ont voté pour. En juin, les habitants du village voisin, Grenois, avaient fait, eux aussi, un référendum : 130 ont dit "non" aux éoliennes, 15 seulement ont dit "oui". On attend avec impatience un communiqué de Cécile Duflot, Eva Joly et Daniel Cohn-Bendit entérinant ces votes exemplaires…

Amis internautes, vous avez été nombreux, cet hiver, à me demander des nouvelles de Ségolène, la huppe qui venait disputer la barre de mon balcon à Obama, mon écureuil roux foncé. Eh bien, qu’ils se rassurent : Ségolène est de retour ! Ce matin, j’ai d’abord reconnu son appel, lancé en haut du sapin : Hou… hou… Il faut dire que la huppe a deux cris : celui-ci, un son de flûte douce, soufflé et musical, auquel répond une autre huppe lointaine ; et un horrible craquètement quand elle cherche à se poser dans un arbre, dans un éblouissement de plumes déployées. Comme quoi il ne faut jamais juger les gens au premier contact.

On ne gouverne pas dans la précipitation, on ne légifère pas selon les faits divers : combien de fois l’opposition a-t-elle reproché à Sarkozy de diriger le pays sur des coups de tête ! C’est très exactement ce que font depuis hier tous les écolos de France et de Navarre. Le malheureux  Japon connaît un grave accident nucléaire ? Tout le monde dans la rue pour exiger que la France, là, tout de suite, abandonne le nucléaire ! Réaction infantile et irresponsable. Fallait-il renoncer à la conquête spatiale, là, tout de suite, après l’explosion de la navette Challenger ? Et interdire tout voyage aérien, là, tout de suite, après l’accident du Concorde ?

Le début du printemps, c’est quand le gros bourdon sort de sa longue torpeur et vient explorer le jardin. En général, le même jour, on aperçoit un premier papillon qui traverse la terrasse. Ces deux précurseurs découvrent des primevères audacieuses, des pensées résistantes, des forsythias hésitants, des pousses de jonquilles et des bourgeons partout : hortensias, cognassiers du japon,  lilas, etc. Les merles ont repris le contrôle de leurs territoires. Le printemps, cela s’écoute, aussi : les premiers insectes grésillent, les oiseaux pépient dans tous les fourrés tandis que mon voisin, pour la première fois, remet en route sa tondeuse…

L’indignation des médias après le report du procès de Jacques Chirac me fait rire aux larmes. Celle des porte-parole du PS, aussi. Gonflés, quand même, tous ces amnésiques ! Prenez l’exemple notoire d’une des bénéficiaires de ces fameux emplois fictifs de la Ville de Paris : Marie-Thérèse Poujade, la femme de l’ancien maire de Dijon. Quelqu’un peut-il me citer un seul articulet, une seule brève, même une note de bas de page parus sur son cas, depuis trente ans, dans la presse… dijonnaise ? Le site Dijonscope notait d’ailleurs, ce mardi,  qu’on chercherait en vain un seul communiqué de protestation émanant du PS dijonnais de l'époque ! Tous muets, tous complices. Et ce sont les mêmes, aujourd’hui, qui s’indignent ?

Quand je vous dis qu'ils deviennent fous ! Mardi, sur Canal +, c’est Nicolas Domenach qui dénonçait ses confrères Eric Zemmour et Ivan Rioufol comme étant coupables, rien que ça, des récents succès de Marine Le Pen - mais que fait la police ? Mercredi, ce sont plusieurs journalistes du JDD qui ont attaqué leur confrère Laurent Valdiguié pour avoir interviewé Kadhafi, paraît-il, dans des conditions discutables - comme si un tel scoop se réalisait, peinard, au café du coin ! Ah que voilà une profession solidaire ! La vérité, c'est qu'à force de vivre en vase clos, les journalistes commencent à s’entre-dévorer entre eux. Sale temps pour l'info... 

Comme des mouches dans un bocal ! La percée de Marine Le Pen dans les sondages a rendus fous la quasi totalité des journalistes parisiens, qui ne connaissent de la réalité politique française que l’écho de leurs propres échanges résonnant dans des studios où ne perce jamais la lumière du jour. Mais non, confrères, la patrie n’est pas en danger ! Allez plutôt écouter les innombrables meetings tenus dans les cantons de la France profonde, et vous verrez que nos compatriotes ont, en général, un bon sens politique. Et qu’ils ont des raisons d’être exaspérés par les "élites" politico-médiatiques, plus que jamais déconnectées du pays réel !

C’est le site Creusot-Infos qui émet cette hypothèse : Benoît XVI viendra-t-il en France en 2013, notamment en Bourgogne, à Paray-le-Monial ? La visite du nonce apostolique, Mgr Luigi Ventura, dans la cité du Sacré-Cœur de Jésus, ce dimanche, n’a pas donné lieu à grands fastes, mais la longue conversation qu’il a eue avec Jean-Marc Nesme, le maire de la ville, laisse tout imaginer. Venir encourager la vocation spirituelle de la cité bourguignonne, ce qu’avait déjà fait Jean-Paul II en octobre 1986, irait assez bien dans le sens de la "nouvelle évangélisation"…  

Les leçons du 21 avril 2002 ont porté. On l’a bien vu ce week-end. Au fond, tout le monde se moque que Marine Le Pen soit à 23 % : elle sera écrasée au second tour, face au candidat classique qui obtiendra près de 80 % des voix. La question, la seule qui compte, évidemment, c’est de savoir qui sera ce grand triomphateur ! Or, d’après le sondage d’hier, le PS et l’UMP sont à 21 %. La stratégie des deux grands partis va donc s’affiner : pour rester à l’Elysée, ou gagner la présidentielle, il faudra faire 22-23 % des voix au premier tour, et basta. Des voix à piquer à l’adversaire réel, l’UMP pour le PS, le PS pour l’UMP, et non… à Marine Le Pen, faut pas être naïf !   

Marine Le Pen à 23 % dans les sondages ? "C’est la faute à Sarkozy !", affirme Martine Aubry. Comme l’insécurité, la hausse du prix de l’essence, le cancer et les oreillons, les embouteillages, les nuages de sauterelles, les inondations, etc. Incorrigible Martine Aubry ! Et sa propre élection truquée à la tête du PS ? Et les turpitudes du PS marseillais ? Et la stérile guéguerre permanente entre les dirigeants du PS ? Et l’hypocrisie du PS autour de feu Georges Frêche ? Et Pierre Mauroy condamné pour emploi fictif à Lille ? Et la lâcheté du PS dans l’affaire du cumul des mandats ? Cela fait le jeu de quel parti, à son avis, tout cela, hein, Martine ?

Et si le meilleur service que puissent rendre les hommes politiques aux croyants de toutes religions, c’était de leur lâcher la grappe ? De Sarkozy à Mélanchon, qu’ils méditent cette réflexion d’un grand journaliste : "J’admire ces hommes d’Etat passants qui, se bousculant à leur tribune si souvent bousculée, nous viennent dire ce qu’il veulent tolérer de la liberté de Dieu, et fixer le degré d’inclinaison que nos têtes pourront prendre devant la parole divine. Eh ! Messieurs, puisque vous n’êtes pas les sujets du Christ, dites donc simplement que les choses du Christ ne vous regardent pas !" Louis Veuillot, janvier 1869. Rien n’a changé sous le soleil.

Juré, je ne voulais pas faire un quatrième blog sur la Sncf ! Mais je suis sidéré par ce que rapporte ce matin la presse de chez moi : Martine Aubry, pour aller présider mercredi un meeting électoral à Montbard (Côte d’Or), aurait obtenu de faire arrêter dans cette ville le TGV Paris-Dijon de 10h28 (bien annoncé comme direct sur le site de la Sncf) pour lui éviter un fastidieux détour en car en compagnie des journalistes qui la suivaient. Les cheminots lui ont fait ce plaisir, qui s’appelle, en République, un privilège exorbitant. Qu’est-ce qu’on aurait dit si une femme de droite (genre MAM, au hasard) s’était autorisée cette petite gâterie ferroviaire ! Au fait, on a vérifié que sa carte Senior était toujours valide ?

9h15 (à la gare) : "Voici votre billet, Monsieur, je vous rends votre carte Senior !" 9h43 (dans le train) : "Votre carte Senior n’est plus valable depuis avant-hier, Monsieur !" "Eh bien je la changerai ce soir en revenant, merci de m’avoir prévenu !" "Non, Monsieur, vous êtes en infraction, vous devez payer une amende ! » Et voilà comment, sous le regard effaré des autres passagers,  j’ai dû payer deux fois le prix de mon billet, hier, entre Joigny et Paris, parce qu’un contrôleur de la SNCF s’est pris pour un policier ! Et si la SNCF formait ses agents à considérer ses usagers comme des clients, et non comme des délinquants ? Vivement la privatisation !

En rentrant chez moi, hier, j’ai fait un rêve étrange. J’ai rêvé que de plus en plus de gens sortaient de chez eux et, par milliers, décidaient de hurler leur colère et de briser le mur de l’indifférence et de l’oppression. Tous ces citoyens qu’on ne voyait jamais dans la rue se rassemblaient soudain dans leur capitale, ils bravaient les forces de police, flanqués de femmes et d’enfants épuisés, pour crier leur ras-le-bol à ceux qui ne les entendent jamais. La foule, estimée à plusieurs millions de personnes, avait conflué vers la gare Montparnasse, là où sont les bureaux des dirigeants de la SNCF, et brandissaient devant les caméras du monde entier des panneaux : "PEPY, DEGAGE !"

Il rit, le type, il rit ! Il s’est levé tôt, comme d’hab, il a bien calculé ses horaires. Il est arrivé en voiture à la gare de Joigny (Yonne), où il a un train pour Dijon (Côte d’Or). Retour en début d’après-midi, tout est OK, il a bien calculé son coup, le type. Sauf que son train, évidemment, est annoncé avec 40 mn, puis 50 mn de retard "probable". Et qu’une fois encore, il doit reprendre sa voiture in extremis et filer à Dijon par l’autoroute, 400 km aller-retour ! Pourquoi il rit, le type ? Parce qu’il se rappelle que, l’autre jeudi, la rédaction du Nouvel Economiste a élu Guillaume Pépy, patron de la Sncf,  "meilleur manager" de l'année ! Alors c’est plus fort que lui : il rit, le type, il rit !!