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30/05/2008

Un livre a un prix

Profitant du vent de réformes tous azimuts, y a un lobby qui pousse ses pions, cette semaine, pour tenter d'abroger l’un des rares dispositifs économiques faisant, jusqu'à présent, l’unanimité à droite et à gauche : la loi Lang, qui veut qu’un livre soit vendu à son prix, tant dans les librairies que dans les hypermarchés ou sur internet. Permettre aux gros distributeurs (Amazone, Alapage, etc) de casser les prix des livres, c’est condamner à mort les libraires indépendants et les petits éditeurs. Si le député qui relaie cette idée à l’Assemblée avait consulté les gens du métier, il l’aurait assez vite admis, car tous les professionnels sont d’accord, tous ! A moins qu’il ne considère que les libraires et les éditeurs font partie d’une société dépassée, archaïque, allez hop, à la trappe ! Au pilon ! Pour se cultiver, y a la télé !

29/05/2008

Envie de pisser ? Gare !

Il paraît que je suis particulièrement sévère, dans ce blog, à l’égard de la Sncf. Evidemment, quand on habite la capitale, on ne peut pas savoir. Tiens, je lis dans l’Yonne Républicaine de ce matin qu’à Auxerre, une association s’est émue de voir les voyageurs, avant de monter dans le train de Paris, se soulager systématiquement dans les jardins et sous les fenêtres des riverains habitant près de la gare. Réponse du responsable local de la Sncf : "Dans les gares TER du type de celle d’Auxerre, l’installation de WC n’est pas prévue". Mais le chef de gare précise : en présentant votre billet de train, vous pouvez aller déféquer au restaurant le plus proche. Attention : "en présentant votre billet", sinon, je présume que le restaurateur appelle les flics ! C’est rationnel, la Sncf, y a pas à chier.

28/05/2008

Rodrigue as-tu du...

Lors d’un jeu télévisé, mardi, l’animateur Jean-Luc Reichmann interroge une candidate :
- Quelle est la suite du vers "Rodrigue, as-tu du…" ?
- …du feu ?
L’animateur :
- Oh la la ! Allons ! "Rodrigue, as-tu du…"
Le public :
- "…cœur !"
La candidate, pas gênée :
- Excusez-moi, je sors d’un bac littéraire, alors !
L’animateur prend alors l’accent de Marseille :
- ...et vous ne connaissez pas Marcel Pagnol, sa fameuse partie de cartes ?
Il y a des jours où on regrette de ne pas regarder la télé plus souvent.

27/05/2008

Socialisme OU libéralisme

La grande bagarre entre Royal et Delanoë, sur le fond, s’annonce sportive. Car ils ont raison tous les deux, les futurs candidats PS à l’Elysée, tout en étant rigoureusement irréconciliables : "Les socialistes des années 2010, dit le maire de Paris, doivent être les combattants de la liberté et de l'extension des droits des citoyens, c'est cela le libéralisme politique". Voilà qui est aussi fondé que souhaitable. "Ma conviction, rétorque Segolène, c'est qu'au XXIe siècle, être libéral et socialiste, c'est totalement incompatible". Ce qui est, au regard de l’Histoire, parfaitement exact : le libéralisme et le socialisme sont, depuis l'origine, antinomiques. Alors, libéralisme ou pas libéralisme ? Je pose une question toute bête : c’est peut-être le mot socialisme qui coince ?

26/05/2008

Rappelez dans un mois !

Une série de petits faits récents, tous concordants, dans ma sphère professionnelle bourguignonne, m’ont confirmé qu’il est une différence qui s'accroît entre le public et le privé. Demandez un rendez-vous au pdg ou au directeur commercial d’une entreprise : vous avez le rendez-vous dans la semaine, il dure une demi-heure, et vous avez votre réponse, positive ou négative. Demandez un rendez-vous au président ou au directeur d’une collectivité publique : il est très occupé, il est charrette, rappelez dans un mois, il va vous recontacter, il n’est pas visible avant l’été, il n'a pas que cela à faire, rappelez après les vacances ! Est-ce à dire qu'élus et fonctionnaires d’aujourd’hui, sauf exceptions, sont particulièrement mal élevés ? Ou, curieusement, qu’on est davantage disponible quand on gagne de l’argent que quand on en dépense ?

25/05/2008

On retravaille en septembre

Marre de la célébration quotidienne, obligatoire et hystérique du cinéma à Cannes, avec ses messes profanes (on monte vers l’autel, on s’incline devant les idoles, etc) et ses défilés d’acteurs en nœud pap expliquant que leur dernier film est formidable. Heureusement, ça s’arrête ce soir. Mais aussitôt, hélas, les médias nous imposeront un autre rituel tout aussi religieux : Roland Garros ! Quinze jours d’adoration devant un écran ocre quasi immobile, quinze jours de productivité réduite dans toutes les entreprises ! Puis on aura à peine rangé les petites balles jaunes que l’Euro 2008 de football, puis, juste derrière, le Tour de France mobiliseront toutes les attentions médiatiques, juste avant que démarrent les Jeux Olympiques ! Allez, on reprendra le boulot à la rentrée !
La hausse du prix du pétrole ? Quelle hausse du prix du pétrole ?

24/05/2008

L'écrivain mis à nu

2a97b519db52e2407b103442f399b202.jpgIl y a de tout, dans l’édition régionale. Sauf des riches. Les auteurs locaux touchent, on s’en doute, des clopinettes. Tiens, je ne sais pas combien de livres vendra le dénommé Jean-Charles Cougny, de Poil, dans la Nièvre, qui sort un roman intitulé Trois brins de paille, mais je me fais du souci pour lui. J’ai reçu une petite pub de son éditeur, L’Ecir, qui résume la bio de l’auteur : "…connu dans sa région comme syndicaliste paysan et pour ses écrits dans le journal Vent du Morvan, il vit aujourd’hui à Poil". Eh oui. Ce brave soldat de la littérature régionale n’a plus rien à se mettre. Dure passion que l’écriture.

23/05/2008

Un journaliste en "promo"

049b846954c3dd6924911043e1333774.jpgLe livre de Bertrand Delanoë interviewé par Laurent Joffrin est un nouveau coup porté à la crédibilité de la presse. Que le maire de Paris mise sur le nom du directeur de Libération – excellent journaliste au demeurant – pour mieux vendre son livre aux électeurs de gauche, c’est de bonne stratégie. Mais quid de la crédibilité de Joffrin lui-même quand il fait la "promo" du bouquin ? Qui peut négliger, sans offenser quiconque, qu’un livre comme celui-ci, s’il se vend, par hypothèse, à 100.000 exemplaires, rapporte, à vue d’oeil, quelque 120.000 euros à chacun des deux auteurs ? Quid de l'objectivité du co-auteur, dans les années à venir, lorsqu’il commentera la rivalité Delanoë-Royal qui risque de dominer la vie politique jusqu'en 2012 ?

21/05/2008

Pêcheurs, écrivains, même combat !

Je préviens solennellement le gouvernement : je vais me mettre en grève et, tiens, je vais même brûler un pneu à l’entrée du champ de colza qui est en face de ma maison. Car la situation des écrivains est la même que celle des pêcheurs ! Quand je vais faire une dédicace chez un libraire de Dijon, si je signe 20 livres à 20 euros, mes droits d’auteur se montent à 40 euros (avant impôts). Or, quand je fais le plein de ma 307 pour m'y rendre, je débourse désormais 75 euros ! Ce n’est plus tenable ! Sarkozy, des sous ! J’en appelle d’ailleurs aux marins pêcheurs pour qu’ils soient solidaires. Camarades, pensez un peu aux routiers, aux agriculteurs, aux représentants de commerce, et aux écrivains qui n'ont plus la pêche ! Comment ? Chacun sa merde ? Ho ! Entre deux manifs, vous pourriez au moins prier pour nous, pauvres pêcheurs !

20/05/2008

Les retraités de mai 68

Encore une commémoration à laquelle je ne m’attendais pas : les 40 ans du magazine Notre Temps. Au cœur de l’événement sacré que fut Mai 68, tout entier à la gloire de la jeunesse, des journalistes catholiques du groupe Bayard lançaient la première publication pour les retraités. Au sommaire : "La vie commence à 60 ans". Plus ringard et plus décalé, tu meurs ! Or, Notre Temps a est une des rares créations de cette époque à avoir prospéré : quelle publication née en mai 68 peut revendiquer aujourd’hui, la bagatelle de 900.000 acheteurs ? Pour son anniversaire, Notre Temps a sondé les Français sur leurs seniors préférés, et donné la parole à Simone Veil et Nicolas Hulot. Je me marre : il doit être content, Hulot, d’être un senior !

19/05/2008

Le fossé des 35 heures

Les dix ans des "35 heures" ! Voilà une commémoration de plus, à laquelle je n’avais pas pensé ! Dix ans, donc, que le fossé sociologique, culturel, civique et éthique se creuse, en France, entre ceux qui bénéficient de ce privilège exorbitant (j’en fus) et ceux qui, sans barguigner, travaillent 50, 60, 70 heures ou davantage (j’en suis). D’un côté les agents du service public et les salariés des grosses boîtes. De l’autre les commerçants, les artisans, les agriculteurs, les pêcheurs, les VRP, les artistes, les journalistes pigistes, les intermittents du spectacle, les créateurs en tout genre, les patrons de PME et les professions libérales, qui ne vivent pas de leur statut mais de leur travail. Les uns défendent leur avantage bec et ongles, et c’est légitime. Les autres n’ont pas le temps, ils bossent !

18/05/2008

Adriana à Matignon !

3f25a19c99c026a7c3353f9b8f7ad93e.jpgTrop fort, Berlusconi. Autant l’ex-députée verte Cicciolina était vulgaire, autant sa ministre de l’Egalité des chances, Mara Carfagna, ancienne dauphine de Miss Italie, top canon absolu, est classe : des yeux à tomber par terre, des jambes accrochées aux oreilles et une maîtrise de droit public. En 1989, le premier ministre polonais Mazowiecki avait déjà nommé comme porte-parole une ex-Miss Pologne bardée de diplômes. Les Vénézuéliens, en 1998, ont failli élire une Miss Univers à la place d’Hugo Chavez. Sarko lui-même, entre sa propre épouse Carla Bruni et ses ministres Rama Yade et Rachida Dati, n'était pas en reste. Mais s’il veut reprendre l’avantage sur Berlu, il va falloir qu'il se résigne à remplacer François Fillon par Adriana Karambeu...

17/05/2008

Solid contre Modem

Le Nouveau Centre se cherche un nom. Il a renoncé à s’appeler Solid ("SOcial, LIbéral, Démocrate") comme les fidèles de Bayrou se sont appelés Modem ("MOuvement DEMocrate"). Trop ébouriffant (sic). Pour les descendants du MRP et du Parti radical, le mot "républicain", usé jusqu’à la gauche, a fait place au mot "démocrate", obligé. Mais les centristes ne commettront pas l’erreur de se baptiser, comme leur récent ancêtre, Parti démocrate vite devenu PDM ("…moderne") pour éviter d’être appelé "PD". Centre Démocrate ? Déjà vu. Centre authentique ? Pas crédible. Centre réformateur ? Ils sont tous réformateurs. Extrême centre ? Pas clair. Le seul Centre ? Prétentieux. Ici mieux qu'en face ? Vieillot. Nouveau centre ? Pas mal, ça, pas mal…

16/05/2008

Ni pour, ni contre...

Pour les 15 ans de sa boîte de com, le publicitaire Laurent Rebeyrotte, basé à Autun, au coeur du Morvan, a donné une fête à l’ombre de la cathédrale Saint-Lazare, hier soir. Il a notamment monté un débat surréaliste sur le thème Ni pour, ni contre, bien au contraire ! Avaient accepté de traiter ce thème - aussi inattendu que décalé - le maire de la ville, un important syndicaliste agricole, un journaliste et... l'évêque d'Autun, Mgr Rivière. Surprise : ce fut passionnant ! Alors que le déconcertant intitulé rappelait furieusement cette vieille devinette qui a servi d’introduction :
- Quelle est la différence entre un corbeau ?
- Il a les deux pattes pareilles… surtout la droite !

15/05/2008

On s'est pas fait suaire

b64fcafee4b70e9abd210ec4bb81c1d1.jpgDidier Van Cauwelaert était hier, à Dijon, l’invité du Club des écrivains de Bourgogne. Physique de gendre idéal, marchand de bonheurs simples et séduisant causeur, l’auteur de La nuit dernière au XVè siècle (Albin Michel) a titillé ses auditeurs avec ses escapades amoureuses dans le paranormal. Puis il a animé le dîner du club avec sa thèse sur le saint Suaire de Turin : pour lui, l’Eglise a décidé de contester la réalité de la célèbre relique contre toutes les évidences scientifiques, très paradoxalement, par peur qu’une secte quelconque ne se mette en tête de cloner le Christ à partir du sang contenu sur le linge ! Ses arguments sont forts. Le sujet aussi. On s'est régalé.

13/05/2008

La commémoration sans fin

En ce 13 mai 1958, constatons que certaines commémorations ne donnent pas lieu à un grand ramdam : personne ne se rappelle comment est née la Ve République, alors que cet anniversaire est autrement plus important que celui de mai 68. Il faut dire que les émeutiers d’Alger ne sont pas majoritairement à la tête des médias français ! Ainsi va notre cher et vieux pays, à dévider ses souvenirs en écoutant Radio Nostalgie : après mai 68, Coluche, puis Marchais, puis les 60 ans d’Israël, les 30 ans de Kolwezi. les 20 ans d’Ouvéa… L’anniversaire le plus grand, le plus beau, le plus facile aussi, étant le premier anniversaire de l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée : celui-là, au moins, les journalistes peuvent en parler des journées entières sans ouvrir le moindre livre d’histoire !

12/05/2008

Les non événements de mai

En ce tranquille lundi de Pentecôte, qui prolonge encore d’un jour le second viaduc de ce mois de mai 2008, la sympathique proposition de faire du 9 mai un jour férié supplémentaire pour célébrer l’Europe est plaisante. Elle suscite deux réflexions :
- quand il est question des ponts du mois de Marie, dont les piliers mouvants sont l’Ascension, la fête de Jeanne d’Arc et la Pentecôte, personne ne hurle contre la célébration des racines chrétiennes de l’Europe ;
- décidons une bonne fois pour toute que la France arrête de travailler en mai, et basta : tous ceux qui ont essayé de joindre un fournisseur ou une administration depuis dix jours me comprendront.
En mai, fais ce qu'il te plaît. De préférence, rien. J'entends les Chinois qui se marrent.

10/05/2008

Réponse à Guy Birenbaum

Cher Guy Birenbaum,
J’ai bien reçu votre réponse. Je prends acte que vous ne voulez pas "interdire" Eric Zemmour sur le service public, et je m’en réjouis. Mais vous avez quand même déclaré, au micro de Rire et Chansons, qu’on pouvait se demander si la redevance télé servait bien à diffuser des gens comme Zemmour… ce qui, avouez-le, est un peu la même chose. Allez, disons que vous n’avez pas pu résister à une formule choc, vindicative, excessive : je ne crois pas, en effet, à vous écouter souvent, notamment sur RTL, que vous soyez partisan de l’importation en France du système nord-coréen de télévision. Je sais bien que le plaisir de la polémique, parfois, est de griller un feu rouge idéologique, ici ou là, en lousdé, et qu’on tuerait père et mère, parfois, pour un bon mot. Mais faites gaffe quand même. Sans rancune.

09/05/2008

Une presse d'opposition ?

La presse française critique Sarkozy du matin au soir. C’est légitime. Elle est là pour ça, la presse : pour critiquer. Mais quand ledit Sarkozy la critique en retour, alors elle se déchaîne, la presse : comment a-t-il osé dire, mercredi, devant des parlementaires de l’UMP, que "la presse se prenait pour l’opposition" ? Alors que c’est parfaitement exact. Et pas seulement pour jouer son rôle de critique : dans un sondage explosif, Marianne avait révélé, en 2002, que 6 % des journalistes disaient voter "à droite", et que 4 % d’entre eux avaient voté Chirac aux présidentielles (ce qui montre le fossé abyssal qui sépare les médias et l’opinion, soit dit en passant). Et encore, 6 % c'est beaucoup aux yeux de certains : quand j'entends l'éditeur Guy Birenbaum proposer d'interdire Eric Zemmour sur les ondes du service public parce qu'il est de droite, j'ai un peu froid dans le dos...

08/05/2008

Trostky chez les "people"

842c96ed7fe86af3e62178481281688d.jpgAprès cette "sacrée Arlette", après "ce bon vieux Georges", voici "Olivier, gendre idéal". Besancenot sera chez Drucker dimanche : pour les médias, on dirait que c’est l’événement de la semaine. Alors que Philippe Bouvard l’avait déjà invité aux "Grosses Têtes", et que le jeune trotskiste est déjà passé dans toutes les émissions de télé imaginables ! Il faut croire que Drucker a un excellent service de presse. La seule question est de savoir si le leader de la LCR sera interrogé sur son programme politique aussi radical qu’insensé, qui amènerait à faire de la France, en quelques mois, une deuxième Corée du Nord. Et Drucker, il ferait quoi, comme métier, en Corée du Nord ?