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11/02/2015

Marre de DSK !

DSK.jpgJe n’en peux plus, à chaque fois que j’allume la télé, d’entendre des journalistes interroger des experts pour savoir si Dominique Strauss-Kahn, à l’hôtel Carlton, avait payé avant la nana tarifée qu’il a prise par derrière (Jade), ou s’il avait rétribué après la nana pré-payée qu’il a prise par devant (Mounia). Trop, c’est trop. Surtout au moment où se joue, sur un fil, la paix en Europe : où sont les reportages sur la vie en Ukraine, sur ce qui divise vraiment ce malheureux pays, sur ce que pensent les jeunes Moscovites, sur le moral des soldats russes ? Ce déséquilibre de l’information devient indécent.

10/02/2015

Armer l'Ukraine ?

ukraine.jpgIl y a des parlementaires américains, très sérieux et très propres sur eux, qui plaident à haute voix depuis quelques semaines, à Washington, pour que l’OTAN fournisse un max de chars et de missiles à l’armée régulière ukrainienne pour lutter contre les Russes. Histoire qu’une vraie guerre s’étende de Lougansk et Donetsk à toute l’Ukraine, voire à toute l’Europe. Une belle guerre, avec plein de morts, des atrocités, des destructions massives et tout le toutim ! Ben tiens. On peut donc devenir député aux Etats-Unis sans avoir jamais lu un livre, jamais vu un film, jamais regardé une carte, jamais réfléchi à rien de rien ?

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06/02/2015

Poutine, l'homme double

poutine.jpgIl y a un an, jour pour jour, je répondais au Parisien : "La clé pour comprendre Poutine, c’est la chute de l’Empire soviétique. L’espion Poutine a été le témoin du désastre en Allemagne de l’Est, et ça l’a profondément marqué. En même temps, il a commencé sa carrière politique avec les démocrates de Saint-Pétersbourg. C’est un personnage double, homme de la nostalgie et de la modernité.  (…) Poutine reste en phase avec la Russie profonde, ce peuple russe au caractère assez machiste, à la recherche de pureté religieuse et de grandeur, qui veut une nation forte. S’il se réfère à Staline, ce n’est pas au despote des purges sanglantes, c’est à celui de Yalta !"

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23/07/2014

Un bon papier sur l'Ukraine

politique-internationale.jpgLes bons papiers sur le conflit russo-ukrainien sont rares. Je recommande d’autant plus chaleureusement la synthèse de Georges Sokoloff dans le tout dernier numéro de Politique Internationale. Son analyse, fondée sur l’histoire agitée de l’Ukraine (sans laquelle on ne comprend rien au film), sur la triste réalité des pressions extrémistes dans les deux camps, sur une bonne connaissance de la psychologie de Poutine et sur l'inanité des menaces de sanctions occidentales, permet de mieux comprendre l’actualité, y compris la plus tragique. Et, malgré tout, de rester optimiste !    

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05/06/2014

Il est malin, Poutine !

Poutine-itv.jpgC’est drôle comme Poutine se joue des Français, qui le connaissent si mal ! L’épisode le plus comique, ce n’est pas la présence déconcertante du prédateur de la Crimée à la commémoration du D-Day, c’est quand il explique à Bouleau et Elkabbach qu’en Russie, il y a bien une loi interdisant la propagande homosexuelle en direction des enfants, mais qu’aux Etats-Unis, certains Etats continuent d’interdire toute pratique homosexuelle. Ce qui n’est pas la même chose, on en conviendra. Réaction à l'unisson de tous les journalistes français : ah bon ? Ben oui. Il n’est pas sympathique, Poutine, mais il est malin.

01/05/2014

Sondage : les 3/4 des Russes...

Gorby-2014.jpgC’est le dernier sondage en date (il a été publié lundi à Moscou par le très sérieux Institut Levada) : en Russie, 56 % des gens considèrent que la perestroïka de Mikhaïl Gorbatchev a été une mauvaise chose, et seulement 23 % de la population estime que ses réformes ont eu des effets positifs (21 % n'ont pas d'opinion). C’est dire si les Russes ont été traumatisés par l’effondrement de leur économie en 1990 et par l’éclatement de leur empire en 1991. Au point que les trois quarts d’entre eux ont zappé la fin de la guerre froide, du Mur de Berlin, du goulag et de la dictature communiste. Ainsi va la mémoire des peuples.

15/04/2014

Une Ukraine fédérale ?

donetsk2014.jpgCe qui est le plus désespérant, en Ukraine, c’est la monopolisation des tensions par les extrémistes des deux bords, qui se traitent réciproquement de "nazis" et de "terroristes" alors que 98 % de la population ukrainienne n’est, évidemment, ni nazie ni terroriste ! Comment envisager sereinement, dans ce contexte de haine nationaliste aveugle et sectaire, de mettre en œuvre les deux outils démocratiques que sont les élections générales et la fédéralisation de cet Etat divisé et ingérable ? Oui, je sais, Poutine pousse à cette fédéralisation : cela en fait-il forcément une mauvaise idée ? Vous en avez une autre ?  

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23/03/2014

Poutine en Normandie : on croit rêver !

hollande-poutine.jpgDans son incapacité maladive à trancher entre le boycott des Jeux de Sotchi et sa non présence à la cérémonie d’ouverture, entre le gel des relations militaires franco-russes et la vente à la Russie de nos deux super-bateaux de guerre, Hollande a battu un record d’absurdité diplomatique en invitant malgré tout Vladimir Poutine, le 6 juin 2014, aux cérémonies commémoratives du débarquement de Normandie : c’est vrai, franchement, c’eût été dommage de se passer de Poutine pour célébrer ce jour-là la reconquête de la liberté, la victoire sur une armée d'occupation, le recul de la dictature et le rétablissement de la démocratie en Europe !

04/03/2014

Mourir pour Simféropol ?

Poutine-armée.jpgIl n’y aura pas de guerre à l’est de l’Europe. Poutine n’en aura pas besoin. Il sait bien qu’au-delà des piapias diplomatiques, aucun Américain, aucun Français, aucun Allemand n’ira mourir pour Simféropol. Il sait aussi qu’aucune guerre n’est imaginable entre des soldats ukrainiens et russes que rien ne distingue, ou presque ! Il sait enfin qu’un vrai conflit le couperait durablement du monde civilisé. Son jeu consiste donc à récupérer la Crimée grâce à un référendum un peu forcé, certes, mais qui aura l’apparence de la légalité. Et à interdire au reste de l’Ukraine terrorisée de rallier le camp occidental. Qui va l’en empêcher ?

28/02/2014

Bruits de bottes en Crimée

Crimée.JPGL’histoire se répète. Déjà, en 1991, quand l’Ukraine a retrouvé son indépendance, la Crimée (essentiellement 2/3 de Russes et 1/3 d’Ukrainiens mêlés dans des familles mixtes depuis 3 siècles) est devenue un inextricable enjeu politique, économique, mais surtout militaire – à cause de Sébastopol, où mouille la flotte russe. Le scénario est connu : menaces guerrières, coups de gueule, bras-de-fer, puis négociations d’autonomie, accords sur les limites du port et, si la situation s’envenime vraiment, nouvelles élections et référendum. Sauf que personne ne sait ce que donnerait celui-ci…  

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23/02/2014

Ukraine : le prix de l'espérance

Ukraine-2.jpgEn russe, on dit : nalivat’ krov’. Verser le sang. Dans la culture russe, dont Kiev fut le berceau en 988, il y a quelque chose de récurrent, de normal, qui a disparu de la nôtre : la violence, séculaire et inéluctable. Mais il y a aussi sa limite morale, qui distingue la fatalité de l’intolérable : on ne doit pas verser le sang. Il aura fallu plusieurs dizaines de morts, dans cette ville comparable à Hambourg ou à Vienne, pour que l’Europe se réveille enfin, médias et diplomaties confondus, et qu’un formidable sursaut de conscience aide ce pays à sortir de l’impasse. L’Ukraine a payé d’un terrible tribut son droit à l’espérance.

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08/02/2014

Sotchi : un moment magique

Sotchi.jpgSotchi, hier soir. Un moment magique, qui a donné du rêve à quelques milliards de terriens. Un moment d’espérance, aussi : si les hommes sont capables de telles réalisations, tout n’est pas perdu sur cette planète ! Les Russes ont montré qu’ils avaient conservé, par delà les accidents de l'histoire et les dérives politiques, le goût de la danse, du chant choral, de la scénographie, de la poésie. Cela fait bizarre, du reste, de voir retracer le passé de ce pays sans la prise du Palais d’Hiver en 1917 ! La vie des peuples est imparfaite, violente, voire cruelle, mais elle comprend, heureusement, quelques moments de grâce…

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25/01/2014

Ukraine : on laisse faire ?

Ukraine.jpgCe qui se passe en Ukraine est très inquiétant. Les leaders de l’opposition ne tiennent plus la population contestataire : l’engrenage de la violence menace ce pays européen d’anarchie, voire d’éclatement. Mais qu’attendent nos diplomates, à Bruxelles ou à Paris, pour monter avec leurs interlocuteurs russes, dont c'est aussi l'intérêt, une tierce instance de discussion qui puisse ramener au moins les choses sur le terrain du dialogue entre les deux parties de l’Ukraine ? C’est sidérant de voir, à quelques mois des élections au parlement de Strasbourg, à quel point l'Union européenne est incapable de s’occuper des choses sérieuses !  

04/09/2013

Ma place dans l'Histoire

 Obamhollande.jpgSi François Hollande et Barack Obama s’entendent sur la Syrie, vendredi, dans la banlieue de Saint-Pétersbourg où ils auront un tête-à-tête crucial, ce sera un peu grâce à moi. Figurez-vous qu’en août 1970, avec quelques jeunes Français étudiant le russe, j'ai participé à un camp de vacances dépendant du Komsomol où j'ai creusé les tranchées et posé les conduits qui ont permis de rétablir l’électricité dans ce quartier de Strelna ravagé par les 900 jours du siège de Leningrad. Sans moi, la résidence présidentielle où aura lieu le tête-à-tête Obama-Hollande n’aurait toujours pas de lumière. A chacun son rôle dans l'Histoire.

06/01/2013

Vive la Russie !

 Russie.jpgVoici au moins une bonne raison de rire dans l’affaire Depardieu. Elle nous est offerte par l’extraordinaire humour moscovite et la plasticité de la langue russe. Depuis deux jours, il existe un nouveau verbe, en russe : depardirovat’, qui veut dire, à peu près : "Quitter son pays en colère, emmerder la terre entière, pisser dans tous les avions de ligne, n’en avoir rien à f… " De ce verbe intransitif est aussitôt né le mot depardist : "Partisan, émule de Depardieu". Au féminin : depardistka. Exemple : "Brigitte Bardot est la première depardistka". La Russie peut être aussi un pays génial…

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10/04/2010

L'événement de la semaine

Pardon à mes éminents confrères obnubilés par la "rumeur" élyséenne, mais l'événement de la semaine n'était pas là. La rencontre Tusk-Poutine à Katyn, mercredi, fut, elle, un vrai tournant historique au niveau du vieux continent : pour la première fois, la Russie a rendu un hommage solennel aux 22 000 officiers et soldats polonais assassinés en 1940 par la police politique de l’URSS. Je me rappelle encore Gorbatchev ratant son voyage en Pologne en juillet 1988 – j’y étais – parce qu’il n’avait pas osé parler du crime de Katyn, toujours imputé, à l’époque, contre toutes les évidences, aux nazis. Cette fois, la page est tournée. Dommage que les Français, sauf exceptions, ne se soient jamais intéressé à Katyn.

 

20/03/2010

Une bouffée de Russie

Nivat sign-1.JPGLe Club des Ecrivains de Bourgogne recevait hier à Dijon le professeur Georges Nivat, un des meilleurs connaisseurs européens de la Russie, à l’occasion de la parution de son livre Le phénomène Soljenitsyne (Fayard). Il est rare d’entendre parler de la Russie (avant, pendant et après la parenthèse soviétique) avec une telle finesse. Au risque de bousculer nombre d’idées reçues : ce n’est pas Gorbatchev mais Eltsine qui a ressuscité la Russie, explique Nivat ! En pleine campagne régionale, évoquer Pierre Pascal, Boris Souvarine, Boris Pasternak et Soljenitsyne fut comme une bouffée de fraîcheur. Une lampée de vodka glacée. Santé !

11/02/2010

Cuisant échec pour l'Europe

A-t-on bien mesuré, dans les médias français, le formidable échec que représente pour l’Europe le résultat des présidentielles en Ukraine ? Ainsi, ce pays 100 % européen (le centre géographique de l’Europe "de l'Atlantique à l'Oural" est en Ukraine subcarpatique) de 50 millions d’habitants revenus étrillés de l’enfer communiste (Staline a laissé 6 millions d’Ukrainiens mourir de faim en 1932-33), a finalement préféré pencher vers la Russie de Medvedev et Poutine (vote Ianoukovitch) plutôt que vers l’Union européenne (vote Timochenko) ? Quelle image ont-ils donc de l’Europe occidentale, ces Ukrainiens à l’histoire si ingrate ? Celle de nations riches mais terriblement égoïstes, qui s’intéressent moins à eux qu’à la Turquie voisine et si peu européenne, et qui n’ont, décidément, jamais rien compris à l’Europe centrale.

16/05/2009

Ce bon vieux Staline

Varennikov.jpgIl a eu tout faux, le général Valentin Varennikov, qui vient de mourir. Quelle carrière ! Jugez plutôt : jeune, il a soutenu Staline (1953) et il a participé à toutes les opérations étrangères de Brejnev (1964-80) ; puis il a nettoyé l'Afghanistan (1985-89), il a animé le putsch contre Gorbatchev (1991), il a déploré la fin de l'URSS (1992), il a dénigré Eltsine et les "démocrates" (1993), il a pacifié la Tchétchénie (1999-2000), etc, etc. Et il n'a cessé, jusqu'à sa mort, de regretter le bon vieux temps du goulag et de la guerre froide. Il a eu droit, hier, à Moscou, à des obsèques nationales. Rompez.

08/09/2008

Les Russes ont gagné

5736ae8be52b589234d1954781d2358f.jpgLes frontières de l’immense Russie, depuis mille ans, sont celles que lui ont imposées ses voisins – par la force, par la ruse ou par la négociation. En validant le retrait des soldats russes du territoire géorgien "à l’exception de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud", Sarko et Barroso ont entériné la nouvelle carte du Caucase façon Poutine. Chacun va se réjouir, plus ou moins bruyamment, que la Russie n’envahisse pas toute la Géorgie - notamment tous les commentateurs qui hurlent bêtement au "retour de la guerre froide", et qui n’ont rien compris au film ! Que les futurs observateurs de l’Union européenne se voient interdire par le Kremlin les deux territoires contestés est significatif : les Russes sont décidément de remarquables joueurs d’échecs.