Le blog de Bernard Lecomte

Il est rigolo, Mélenchon, il a la pêche, il a du bagout, mais il ne faudrait pas qu’il s’occupe de politique étrangère : le voilà qui exige la présence de "casques bleus" de l’ONU autour de la centrale de Zaparijia ! Bon sang, personne n’y avait pensé ! Il n’a pas compris, Mélenchon, que l’ONU pourra y envoyer des casques bleus quand Poutine le voudra bien, ce qui n’est pas le cas ? Alors, camarade, si Poutine s’obstine à occuper militairement Zaporijia, on fait quoi ? Si Mélenchon était aux manettes, en France, il est assez probable que l’Ukraine aurait déjà rejoint le giron russe…

Pourquoi les écolos sont-ils inaudibles, depuis trente ans, alors que le dérèglement climatique est une évidence ? Parce qu’ils ne savent qu’interdire, interdire et interdire encore : les arbres de Noël, le Tour de France, les centrales nucléaires, la chasse, les aéroclubs, les Miss France, etc. Au motif de canicule, en cette rentrée politique, les voilà qui proposent d’interdire les jets privés, les terrains de golf et les piscines privées – en attendant, sans doute, les barbecues, les tondeuses à gazon, la pêche à la ligne et les hot-dogs. Et ils s’étonnent de faire entre 3 et 4 % des voix ?

L’invasion de l’Ukraine par la Russie aura permis, au moins, de mesurer la différence entre une démocratie et une dictature. 1) En France, la seule idée que l’essence et le gaz pourraient augmenter à la rentrée fait trembler la République. En Russie, l’idée que le PIB va sans doute diminuer de 30 % à la rentrée ne provoque pas la moindre réaction populaire. 2) En France, 95 % des gens qui passent à la télé tapent joyeusement, du matin au soir, sur leur président de la République. En Russie, ils seraient tous en prison depuis longtemps...

En quoi l’attentat de Moscou qui visait Alexandre Douguine, proche du pouvoir russe, est-il un événement ? En cela que la population russe est prête à tout accepter de son tsar pourvu qu’il lui garantisse la sécurité et la tranquillité. La guerre en Ukraine, les Russes s’en tamponnent tant qu’ils ne sont pas directement concernés. Déjà, les bombes en Crimée ont changé la donne. Mais si Poutine et le FSB se sont plus capables d’empêcher les services ukrainiens - par hypothèse - de faire sauter des voitures de personnalités politiques dans les banlieues russes, alors rien ne va plus !

Grosse émotion dans ma petite région de Puisaye : ce n’est pas tous les jours qu’un journaliste parisien passe par chez nous ! Un reporter de Libération s’est arrêté dans mon chef-lieu, à Charny, et il en a tiré, sur deux grandes pages, une conclusion péremptoire : en Puisaye, c’est que des ploucs et des fachos ! Aucune interview de fond, aucune analyse électorale, que des poncifs militants ! Actuellement, à Charny (5.000 habitants, septième ville de l'Yonne), Libération vend 3 exemplaires par jour, Pas sûr que ce chiffre augmente dans l'avenir...

Parfois, il suffit de mettre en correspondance deux infos lues le même jour dans la presse locale pour soulever quelque question existentielle. 1) Le coût de la rentrée estudiantine, dans ma région, va atteindre en moyenne 2.130 euros, soit 3,25 % de plus qu’en 2021 : il faudrait, selon les associations d'étudiants, que l’Etat aide financièrement tous ces jeunes. 2) Avec beaucoup d’avance, les vendanges vont commencer en Bourgogne, mais les viticulteurs se désespèrent : on ne trouve plus d’étudiants, l’été, pour faire les vendanges ! Y a pas un motif de perplexité, là ?

Les vacances des ministres se terminent. Avez-vous remarqué, au passage, qu’aucun membre du gouvernement n’a passé ses congés en Bourgogne ? Le Morvan, la Bresse, le Bec d’Allier, la Puisaye, la Côte de Nuits, Vézelay, Cluny, les bords de Loire, connais pas ! Le pommard, le charolais, le mercurey, la moutarde, le chablis, le jambon persillé, les œufs en meurette, on s’en tape ! Lamartine, Colette, Larousse, Bossuet, Marie Noël, Vincenot, à la poubelle ? Quelqu’un a-t-il une explication face à ce surprenant mépris gouvernemental ?

Quand on demande à un Breton, un Alsacien ou un Savoyard quelle est sa nationalité, il répond : "française". Quand on demande à un Russe quelle est sa nationalité, il répond "bouriate", ou "yakoute", ou "arménien" ou "tchétchène". Ou "russe". On ne comprend rien à ce qui se passe en Ukraine si l’on ignore que l’URSS, comme l'empire des Tsars, comprenait plus de 160 nationalités, dont environ 80 % de russes "ethniques". L'ambition impériale de Poutine, c’est d’imposer – y compris par la force –  la "citoyenneté" russe à toutes les anciennes "nationalités" de l'ex-URSS. Par exemple, tiens, au hasard : aux Ukrainiens…

La mort de Sempé va faire la Une des radios et des télés, mais vous verrez qu’aucun commentateur ne dira ceci : Sempé était le dernier grand humoriste – avec Raymond Devos, René Goscinny, Robert Lamoureux, Jacqueline Maillant, Bourvil, Louis de Funès, Fernand Raynaud, etc – à n’avoir jamais utilisé, pour faire rire, le moindre mot grossier. A l’heure où les comiques autoproclamés rivalisent de vannes salaces et de répliquent vulgaires, d’histoires de cul, de baise, de lâcher de caisses et de caca-boudin, cela mériterait pourtant d’être souligné…

Je lis ici et là que les partis coalisés dans la Nupes pourraient faire une liste commune aux prochaines Européennes. Ainsi les socialistes et les écolos, pro-européens depuis toujours, pourraient militer contre l’Union européenne, frileusement regroupés sous la bannière d’un chef de file nommé Jean-Luc Mélenchon (vous savez : "la République, c'est moi !", "La police tue", "Eric Coquerel est innocent", "la Chine communiste a raison", etc). Vous imaginez le PS et EELV militer, soudain, pour que la France ne respecte plus les traités européens ? Sérieusement ?

Petit résumé estival. Le 24 février, Vladimir Poutine, dictateur impérialiste et manipulateur professionnel, a déclenché une guerre meurtrière contre l’Etat ukrainien et, au-delà, contre la civilisation occidentale. Cette guerre – qui est aussi nucléaire, alimentaire, énergétique, religieuse, etc – s’est enlisée dans l’est de l’Ukraine, et risque de durer des années, pour le grand malheur des habitants de ce pays. Mais aussi pour la population russe qui va se retrouver, pour très longtemps, dans une sorte de grande Corée du Nord coupée de l’Europe et dépendante de la Chine…

Macron est intelligent, malin, mais, décidément, il n’est pas politique. Il pense amadouer son aile gauche, qui n’existe que par le sociétal, en lâchant aux groupuscules LGBT une enveloppe de trois millions d’euros pour leurs œuvres et un ambassadeur spécial. Il ne se rend pas compte, d’abord, que le lobby LGBT ne lui en sera aucunement reconnaissant, bien au contraire ! Il n’entend pas, ensuite, l’immense majorité de la société s’étonner en silence que les orphelins, les obèses, les noirs, les diabétiques ou les bègues n’aient pas, eux aussi, un ambassadeur tout entier à leur service…

Que les communistes français applaudissent Jean-Luc Mélenchon quand il prend fait et cause pour la Chine communiste, c’est triste, mais c'est logique. Mais que des députés français qui se disent "socialistes" oublient à ce point l’histoire, c’est confondant ! Faut-il rappeler à ces amnésiques que la SFIO a fait sécession d’avec l’Internationale communiste dès 1920, et que son héritier,  le PS, même dans les pires moments de la Guerre froide, a toujours préféré la démocratie au totalitarisme ? A la bibliothèque de l’Assemblée, il n’y a pas de manuels d’histoire ?

La redevance TV, c’est terminé. Est-ce un bien, est-ce un mal ? On n’en sait rien. Dans l’actuel brouhaha parlementaire, on n’a eu droit qu’à quelques sommaires échanges entre la droite ("France Inter, gauchistes !") et les syndicats ("Macron, facho !") assortis d’une ou deux diatribes corporatistes dans la presse. Pas la moindre protestation du côté de la population : le peuple, apparemment, s’en bat l’œil. Pas la moindre esquisse de débat de fond sur le rôle du service public en matière d’information. La castagne, décidément, ne favorise pas la réflexion…

Jugera-t-on un jour les Kouchner, Douste-Blazy, Bachelot, Touraine, Buzyn et autres Véran, tous ces ministres de la Santé qui ont été incapables d’anticiper l’actuelle désertification médicale qui frappe dramatiquement nombre de régions françaises ? Exemple vécu : cette semaine, il n’y avait aucune possibilité de trouver un dentiste dans le département de l’Yonne. Aucune ! Moi, privilégié, j’ai fait 400 km pour en voir un à Dijon, qui m’a donné rendez-vous à la mi-octobre ! Dans mon coin de Bourgogne, beaucoup de braves gens ont cessé de se soigner. Que diront-ils pour leur défense, les ministres susnommés ?

Les chiffres sont clairs : on écoute de moins en moins la radio. Aux explications savantes, puis-je ajouter mon grain de sel ? Moi, dans ma région de Puisaye, depuis vingt ans, le matin, j’écoutais Europe 1. Or, pour une raison inconnue, ma radio reste muette, désormais, quand elle est branchée sur cette station. Par ailleurs, depuis que les automobiles sont numérisées et connectées, elles ne captent plus les grandes radios en dehors des villes et des autoroutes. Venez chez moi en voiture, vous aurez le choix entre France Bleu Auxerre et Triage FM. C'est le progrès. Et, bien sûr, cela plombe un peu les statistiques…

A quoi mesure-t-on, ces temps-ci, la dégradation du débat public ? A la disparition dramatique de l’humour en politique. L’immédiateté que les médias imposent à l’ensemble de la société interdit le recul, la réflexion, l’approfondissement du sujet, la prise de distance, le second degré. Tout jeu de mots ironique, toute référence décalée, tout contrepied sémantique est aussitôt considéré comme une agression, voire une insulte, qui entraîne aussi sec une riposte basique, donc grossière, voire vulgaire. Question cruciale : une démocratie peut-elle survivre sans humour ?

L'actualité politique française va-t-elle devenir un cauchemar ? Depuis samedi, la principale polémique a tourné autour d’un tweet de la députée Mathilde Panot (LFI), jusqu’alors inconnue, qui s’est distinguée, à l’occasion de la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv, en accusant bêtement le président Macron d’avoir "rendu honneur à Pétain" (sic). En oubliant, au passage, de citer les victimes de la rafle : les juifs ! Cris d’orfraie, invectives gratuites, citations tronquées, langue approximative, inculture historique : le débat républicain est en train de tomber bien bas…

Et pendant ce temps-là, telle l’armée russe en Ukraine, le lobby LGBT progresse, lentement mais sûrement, dans son entreprise consistant à "dégenrer" la société. A preuve cette note de service de la direction générale des finances publiques datée du 6 juillet : désormais, quand votre inspecteur des impôts s’adressera à vous, il ne vous appellera plus "Monsieur" ou "Madame". Ceci pour ne pas "heurter l’identité de genre des contribuables" (sic). Qui a décidé cela, pour quel motif ? Mystère. A quand des réductions d’impôts pour les non genrés, les "X" et les non binaires ?

L’actualité donne parfois le vertige. Depuis hier, après vingt-cinq ans de recherches, les terriens disposent d’un téléscope spatial, conçu par la NASA, qui leur permet de scruter le fond de l’univers. En même temps, en Ukraine, au cœur de l’Europe, un ex-fonctionnaire du KGB devenu président de la Russie bombarde et massacre sauvagement, à coup de dizaines de milliers d’obus vétustes, façon 14-18, la population civile de l’Ukraine qui ne demandait qu’à scruter tranquillement, elle aussi, à la veille des vacances d’été, des galaxies datant de 13 milliards d'années.